7 : Damnée

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 Avant votre lecture, sachez que ce chapitre est très important. Il révèle beaucoup de choses. Donc si vous ne comprenez pas, n'hésitez pas à me demander.

Bonne lecture ; )

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 Et pour cela, je n'avais qu'un choix, je devais retourner voir la voyante. Elle est la seule qui pourrait me renseigner. On était lundi, j'irais mercredi après les cours du matin. Avec tout ce qui m'était arrivé, je pense que je suis en disposition de croire ce qu'elle me racontera.

***

Mes yeux ne pouvaient se détacher de la vieille porte en chêne, comme si j'attendais un miracle en la fixant. Je devait avoir l'air d'une parfaite idiote aux yeux critiques des passants. En arrivant, le doute s'était à nouveau emparé de moi. J'hésitais encore à offrir ma confiance à cette femme. Mais je n'avais plus le choix : depuis l'épisode de la douche, ma tête tournait furieusement et ma toux a reprit. Le rire diabolique me poursuit partout et je me sens constamment observée. Je ne pouvais plus continuer et cette femme semblait la seule en mesure de m'apporter des réponses.

Je pris une grande inspiration et poussais la porte, affichant un air qui se valait déterminé. Je me dirigeais vers la salle d'attente qui, d'ailleurs, n'avait pas changé d'un poil. Toujours aussi effrayante. Je pris le soin de me placer dos à la commode sur laquelle se trouvait toujours le hibou empaillé et attendis.

Comme la première fois, l'attente ne se prolongea pas. La porte de la salle de consultation s'ouvrit de nouveau et des voix se firent entendre. Je devinais la voyante et son patient. Après les prises de congé habituelles elle apparut dans l'encadrement de la porte. Elle arborait la même mine sombre que précédemment mais cette fois-ci avec un petit air victorieux. Comme si elle m'attendait.

- J'étais sûre que tu reviendrais Lucille.

Je me retint de lui lancer qu'elle n'avait pas l'air si sûre d'elle au terme de notre dernière rencontre mais je me retins. Inutile de fanfaronner, je pense que je ne pourrais pas bien longtemps. Et énerver la seule personne en mesure de m'aider n'est pas vraiment une bonne idée.

D'un geste de la main, elle m'intima de la suivre. Je m'assis sur la chaise d'ébène et me lançais :

- Je m'excuse de vous avoir prise pour une folle la dernière fois. Pour tout vous dire, je ne croyais pas un mot de ce que vous m'aviez dit mais les récents événements m'ont forcée à reconsidérer la question. Je me sens un peu mal de vous demander ça mais est-ce que vous pouvez me dire ce qui m'arrive ?

- Je ne t'en veux pas, c'est dur à avaler pour la première fois. En fait, je ne sais pas grand-chose et tout ce que je vais te dire, je l'ai lu dans ce grimoire, rédigé il y a fort longtemps.

D'un geste ample, elle me désigna le vieux bouquin avec lequel elle est arrivée il y a 4 jours. Elle fixa son regard vert dans le mien, respira longuement et commença :

- Tout d'abord, sache que les enfers ont été crées spécialement pour les Hommes. Après la mort, il y a deux possibilités : la Vie Éternelle où vont les âmes "pures" et les enfers où vont le âmes "impures". Pour avoir une âme "impure", il faut être quelqu'un de très mauvais. Tuer n'est pas un critère. Tu peux avoir commis plusieurs meurtres au cours de ton existence et avoir la Vie Éternelle. 

A contrario, tu peux n'avoir commis aucun crime et aller en enfer. Tout dépend de la cruauté de ton âme. Parfois des crimes sont commis pour de bonnes raisons.

Avant l'arrivée des Hommes sur Terre, il n'y avait que la Vie Éternelle car aucun animal ne peut être fondamentalement mauvais. Ils tuent pour de bonnes raisons. Le seul qui peut avoir le statut d'impur c'est l'Homme.

On raconte qu'après la mort, deux portes s'offrent à toi. Une porte sublime et attirante et une porte sombre et repoussante. Quand tu as l'âme pure, tu peux choisir la porte que tu veux, tu as le choix. En général, l'instinct nous pousse automatiquement vers la plus belle porte. Mais certaines personnes sont parfois curieuses ou perdues et se trompent. Elles choisissent la mauvaise porte.

Quand tu as l'âme impure, la porte de la Vie Éternelle est verrouillée, te forçant à passer l'autre porte. Ton cas à toi est particulier. Tu as été damnée. Quelqu'un a prononcé le serment du Diable sur toi te fermant la porte de la Vie Éternelle et te condamnant donc aux enfers.

- Mais c'est horrible ! Qui peut être assez cruel pour faire ça ? Et pourquoi ?

- C'est un stratagème mis en place par le Diable pour avoir plus d'âmes. Il a promit que si une personne morte condamnait un vivant à mourir et rejoindre les enfers, il lui permettait de quitter la Vie Éternelle. Cependant, la personne qui commet un acte aussi cruel et égoïste devient impure et va aux enfers. Le Diable est 100% gagnant, il récolte deux âmes supplémentaires.

- Et quand est-ce que cela arrivera ?

- Il n'y a pas de date précise. On considère qu'à partir de la damnation, il reste un mois à vivre approximativement. Dans ton cas, la damnation s'est effectuée le soir d'Halloween, la marque est apparue il y a quelques jours. En théorie, tu devrais rejoindre les enfers vers fin novembre.

- Et il n'y a aucun moyen de sortir des enfers ?

- A ma connaissance, le seul moyen est de convaincre le Diable de t'ouvrir la porte dans l'autre sens et cela dans un délais de trois jours.

- Pourquoi trois jours ?

- Il existe une loi après la mort qui consiste à fixer l'ancrage à trois jours. Avant ce délais, l'âme peut encore sortir et revenir à la vie. Après, elle est "ancrée" c'est à dire fixée au monde dans lequel elle se trouve. C'est une question de bon sens. Imagine ce qui se passerait si un homme revenait à la vie après trois cent ans.

En tous cas, tant que les trois jours ne sont pas passés, ton cœur continuera à battre et tu auras une chance de revenir. Mais sache que le Diable n'abandonnera pas une âme si facilement. Tu vas devoir te battre pour obtenir ta liberté.

A la fin de ces paroles je n'osais plus rien dire. Mon regard vide fixait un point invisible avec insistance. Je ne savais même pas comment j'avais réussi à poser toutes ces questions tant la nouvelle m'avait bouleversée. J'avais encore tant de choses à vivre, tant de merveilles à découvrir. Comment pourrais-je annoncer la nouvelle à Sam ? Et à mes parents ? Ils ne supporteraient pas. Autant ne rien dire. Une main bienveillante se posant sur la mienne me fit revenir à la réalité.

- Je sais que c'est dur. Et je ne t'oblige à rien. Mais je suis là tu sais. La mort est plus douce quand on apprend à l'accepter.

Je levais mes yeux vides de tout espoir vers elle. Elle a raison. C'est mon destin, et il en est ainsi.

Sans que je m'en aperçoive, une larme coula le long de ma joue.

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Voilà, nouveau chapitre. Comme je l'avais indiqué au début, il est très révélateur et important pour la suite des événements. Donc encore une fois, demandez moi si vous ne comprenez pas.

J'espère qu'il vous aura plu, donnez moi votre avis.

A la semaine prochaine.       

Le pacte du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant