Chapitre 4

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Quatrieme chapitre

J'ouvre les yeux. Nouvelle journée. Nouveaux problèmes. Je me lève et regarde mon réveil. Forcément, je suis en retard. Je me prépare en quatrième vitesse, ne prends même pas le temps de déjeuner et pars. J'ai beaucoup de mal à marcher, alors je prends le bus. Je ne cours pas, cela ne sert strictement à rien. Je marche vers ma classe, toque et entre. Je me dirige vers ma place, mais je me stoppe net. Ces yeux ! Noirs, sombres, mais tellement, tellement beaux. Ces cheveux châtains en pagaille ! Mon dieu ! Ressaisis-toi Chloé ! Me hurle ma conscience. Elle a raison. Je secoue la tête et je vais m'asseoir. Le cours commence et je me mets à écouter.

- Salut. Me dit mon voisin.

Je me tourne lentement vers lui et le regarde avec de grands yeux.

- Ça va pas ? Me demande-t-il. 

Je me retourne vers le prof.

- Tu ne devrais pas me parler.

- Ah oui ? Et pourquoi ?

- Car je ne suis pas fréquentable...

Il se mit à rire. Je le regarde encore comme s'il venait d'une autre planète.

- Parce que tu crois que moi je le suis ?

Il rit encore. Je l'observe confuse.

- Bon, sérieusement, pourquoi n'es-tu pas fréquentable ? Demande-t-il avec son sourire amusé.

Je me retourne lentement, de façon à regarder droit devant moi.

- Je... Je ne suis pas très... aimée.

Il rit encore. Cette fois je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de drôle.  

- Pourquoi ça ?

Je soupire bruyamment, mais je ne réponds pas.

- Alors? Pourquoi? Demande-t-il en m'observant en détail.

Je tourne aussitôt ma tête.

- En quoi ça te regarde? Retorquais-je froidement.

Je ne voulais pas forcément être méchante avec lui, mais il posait trop de questions, ce qui m'agaçait.

- Je suis désolée, je ne voulais pas être méchante. Me défendis-je devant son silence soudain.

- Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas. Répond-t-il calmement.

L'heure de cours passa tranquillement. C'est maintenant l'heure d'aller au sport. Je déteste le sport ! Je déteste ça, tout simplement car je dois mettre un jogging chaud pour cacher mes bleus et mes blessures, alors qu'il fait au moins 40° C dans le gymnase. Mais je n'ai pas le choix, je n'ai pas de dispense et même si j'en avais, cela ne va pas me faciliter la tâche. Bref, j'attends que tout le monde soit sorti des vestiaires et me change enfin. Je mets donc un jogging noir et un débardeur bleu turquoise. Je m'attache les cheveux en un chignon et sors des vestiaires. Je m'avance lentement mais sûrement vers le prof qui m'attendait avec impatience. Il me dit d'aller m'asseoir et j'obéis sans broncher. Le prof nous explique ce que l'on va faire pendant ces deux heures et nous dit d'aller faire 4 tours de terrain. Je commence à trottiner, et regarde les alentours. Je me concentre de nouveau sur ma course et augmente la vitesse. Bim ! Un croche-pattes. Ce qui augmente la douleur de mon tibia. Les cons de services m'ont faite tomber. Je me cogne la tête sur le parquet du gymnase, et Noah me soulève en sac à patates. Des images d'hier me reviennent alors et un frisson me parcourt. Il me pose dans un coin tranquille de la cour et je revois mon père m'asseoir de force sur la petite chaise en plastique. Noah me donne une forte gifle.

- P-Pourquoi ? Bredouillais-je.

- Tu ne m'écoutais pas. Dit-il en haussant les épaules.

- Que- Qu'est-ce que tu veux N-Noah?

- Rien. Juste t'emmerder.

Il commença à me pousser et à m'insulter. Je le hais. Je ne dis rien, comme d'habitude. Tous ses potes aussi me poussaient et m'insultaient. Une foule nous avait rejoins. J'aimerais tant être une petite souris à cet instant précis, au moins je pourrais me faufiler entre les chaussures des gens et partir me réfugier dans un trou où personne ne pourrait m'embêter. Mais malheureusement je n'en suis pas une. Noah me bouscule encore, mais cette fois-ci, tellement fort, que j'en tombe par terre. Il commença à me donner des coups de pieds, et des filles viennent s'incruster. Lilas. La pute de service et ses "fidèles". Noah se met derrière moi et prend mes poignées pour les mettre dans mon dos. Une grimace de douleur vient se coller sur mon visage. Lilas me donna une gifle, puis une autre et enfin, un coup de poing. Je sentis un liquide chaud glissé de mon nez. Évidement, il ne manquait plus que ça ! Les potes à Noah viennent me donner des coups par-ci par-là et tous aussi forts les uns que les autres. Ma vue se trouble et j'essaie de me relever mais tout ce que je réussis à faire c'est de me mettre à quatre pattes. Pour m'achever, Noah me donna un coup de pied dans les côtes, ce qui me fait atterrir à plat ventre sur le goudron. J'ai mal partout, et je n'ai ni la force ni le courage de me lever. Alors je reste allongée et j'attends.

++++

Les heures passent ou les minutes je ne sais plus et je ne peux toujours pas bouger.

- Est-ce que ça va ? Me demande une voix.

C'était une voix d'homme.

- J'ai l'air d'aller bien ? Rétorquais-je sèchement.

- Non, désolé.

Je me tourne lentement vers la voix et reconnais le garçon de tout à l'heure. Je soupire.

- Il est quelle heure ? Demandais-je.

- Attends, attends, tu es allongée par terre, pratiquement en sang et tu me demande quelle heure il est ?

- Ouais et alors?

Le garçon souffla.

- Laisse moi au moins t'aider à te relever.

Il suit les gestes à la parole en me tendant la main.

- Je... Je ne peux pas bouger.

Il haussa les épaules et, sans que je m'y attende, me porta.

- Qu'est-ce que tu fais ?! M'écriais-je.

- Bah, je te raccompagne. Répond-t-il comme si c'était évident.

Il se dirigea vers une BMW grise mate, et ouvris la portière côté passager avant de m'y poser délicatement. Je lui donna mon adresse et il me dit, non sans un grand sourire, qu'il habite à dix minutes de chez moi. Je fais un sourire forcé et nous arrivons devant la maison de l'enfer. Et je ne dis pas ça pour plaisanter. Je soupire et remarque que mes mains se mettent à trembler.

- Ça ne va pas ? Me demande le brun.

- Si, si, je suis juste un peu fatiguée.

- OK, bon, alors à demain.

- Ouais... Ouais, à demain... Répondis-je dans un souffle, avant de sortir de la belle voiture.

Je m'approche de la porte, et jette un coup d'œil au dessus de mon épaule pour voir s'il est parti et me décide enfin à entrer, après avoir pris une grande inspiration. J'espère vraiment que je ne vais pas mourir ce soir...

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