Pandémie.

Chapitre 4: Révélation

J'étais une fille banale, une fille qu'on décrit comme populaire mais pas trop, gentille mais sans plus, une fille comme il y en a partout. Une adolescente vivante, qui n'attirait pas l'œil. J'avais mes passes-temps, mes passions, mon groupe d'amis, ma famille, ma routine. Je n'étais pas quelqu'un de spécialement intéressante, je ne faisait pas l'objet de potins croustillants, les filles populaires de mon école m'appréciaient car elles ne me considéraient pas comme une menace, je n'étais pas le centre de leurs conversations. Pour elles et pour beaucoup d'autres personnes de mon école j'étais ce qu'on appelle une "pote", une personne avec qui on peut rigoler entre les cours, une personne sur qui on peut compter pour prendre les cours quand on est malade, une personne avec qui on mange de temps en temps, une personne qu'on oubliera au passage à l'âge adulte.
Ça ne me dérangeait pas, je suis pas du genre à aimer être au centre de l'attention. Je préfère rester discrète, une fille sans embrouille avec ses amis, ses copains et ses potes.
Aujourd'hui, cette notion de "fille banale" n'existe plus. Elle est remplacée par quatre catégories de personnes: les désespérés, les survivants, les tueurs et les contaminés.
Les désespérés sont ceux qui ne comprennent pas l'ampleur de la situation. Les survivants sont des gens comme nous, des gens qui se battent pour survivre sans oublier de garder les pieds sur Terre. Les tueurs sont des survivants mais ils ne sont pas comme nous, ils n'hésitent pas à écraser les gens qui se mettent en travers de leur chemin en les tuant sans âme ni pitié. Les contaminés sont des tueurs, sans la notion de "survivant".

Nous arrivons à Chicago. Tyson ralenti le moteur quand deux immeubles se dressent de chaque côté de la rue, suivi d'un autre, et d'un autre encore, et de beaucoup d'autres.
Chose étrange, ça fait 10 minutes qu'on roule dans Chicago et on a croisé que très peu de contaminés. Les seuls qu'on a pu voir étaient en fin de vie, jonchant le trottoir dans une flaque de sang, incapables de sa déplacer.

-Où sont les contaminés ? Demanda Skyler.

-Bonne question. On a pas l'habitude de circuler dans des grandes villes désertes. Je pense pas que ça soit un bon signe. Dis-je.

-Pourquoi ce serait pas bon signe ? Peut-être que tous les contaminés sont morts.

-Non ils ne sont pas morts, il y aurait plus de cadavres sur les routes.

-Si ils ne sont pas la alors ils sont où ?

-Bonne question.

Nous continuons de rouler lentement à travers Chicago. Il y a de nombreuses voitures abandonnées rongées pas la rouille desquelles sortent une tête de contaminé ou des herbes. Nous arrivons dans une ancienne rue commerçante. Certains magasins on un rideau de fer qui barre la porte d'entrée.
Le talkie-walkie commence à grésiller quand la voix de Jaxon se fait entendre:

-Les rues sont calmes, on va s'arrêter quelques minutes histoire de voir ce qu'on peut trouver dans ces boutiques.

-Entendu. Répond Tyson dans le talkie-walkie.