À La Frontière Des Rêves - Utopie

Chapitre 4

Pyro était un garçon plus jeune qu'eux, si Utopie et Dys environnaient les seize ans, lui semblait en avoir treize ou quatorze. Peut être même moins. Sa cellule comportait un mur de verre très épais et tout aussi noirci que le reste du couloir. Il dormait, enchaîné comme une bête par des câbles qui devait lui laisser un champ de mouvement plus que restrint.

Pyro était roulé en boule à même le sol, ses cheveux roux sombre décoiffés tombaient de manière éparse autour de sa tête ; ils était légèrement plus long que ceux de Dys. Son visage constellé de tâche de rousseur se tordait sous des expressions de peur et de souffrance ; il suait à grosses gouttes. Le plus troublant, c'était sa peau. Elle était plutôt claire mais l'important était ailleurs ; elle dégageait une sorte de chaleur. Une chaleur intense. Les paumes de ses mains laissaient s'échapper des voluptes de fumée translucide et brûlante.

Les perfusions qui le reliaient étés raccordées à son ordinateur de commande. L'écran montrant l'activité mentale était étonnement actif. Le regard d'Utopie fut happé par le cardiogramme. Lent. Excessivement lent. Pyro ne dormait pas. Il était dans un coma artificiel.

Avait elle évoqué le fait que Pyro était Humain? À le voir ainsi traité, cette notion était à revoir.

-Dys... Depuis combien de temps Pyro est il...

Utopie se tourna vers le garçon aux cheveux sombres, son regard ébène évoquait une tristesse sans limite et une solitude incroyable... Et une certaine colère également. Il s'assit lourdement, en tailleur sur le sol face à la cellule, et invita Utopie à faire de même. Le temps s'arrêta autour d'eux lorsque Dys prit la parole.

-La création de Pyro s'est achevée il y a à peu près douze ans je crois ; si son projet est nettement plus ancien que le tien, il s'est en revanche achevé après que tu es été créé. Comme touts les Modifiés, il a était génétiquement formaté en laboratoire pour être différent. Pyro était censé pouvoir créer du feu de ses mains. Ne me demande pas pourquoi ils voulaient faire ça, je ne l'ai jamais su... Toujours est il que les Scientifiques pensaient enfin avoir réussit un de leurs projets alors ils l'ont laissé grandir en paix, éveillé, contrairement à toi. Moi aussi, j'ai regardé Pyro grandir. Je lui rendait visite en rêve. J'avais déjà seize ans à l'époque, tu sais.

Il marqua une pause éloquente et ses cernes se creusèrent un peu plus tandis que ses épaules retombaient. Utopie entendait son coeur battre avec difficulté et irrégularité sous l'émotion. Il inspira profondément et continua d'une voix rauque, comme si chaque mot lui tranchait la gorge à petits coups de canif.

-À l'âge de cinq ans, les aptitudes de Pyro devaient se développer. Mais il n'en fut rien. S'il devait pouvoir créer un véritable brasier, la vérité était là: Pyro était à peine capable de produire un fumée opaque en se concentrant à en perdre connaissance. Et ce pauvre gosse en souffrait horriblement. Sa peau était constamment brûlante et fêlée, de plus, il avait du mal à respirer à cause de la chaleur oppressante. Des fois, sont corp était prit de tremblements incontrôlables, et il appelait à l'aide en pleurant ; ses larmes, aussitôt perlaient elles à ses yeux qu'elles s'évaporaient. Si tu savais comme les Scientifiques ont étaient durs avec lui...

Dys redressa les yeux et posa sur le petit rouquin un regard puissant en émotion. Qu'avait il vue en lui? Un futur allié? Un potentiel ami? Un petit frère?

-Ils lui criaient dessus. Mais rien ni faisait. Ce qu'ils lui demandaient était bien au delà des capacités de Pyro. Ils ont fait venir d'autres Scientifiques - des Français je crois - et le verdict est tombé: Pyro était lui aussi une expérience raté. Alors... Il lui on injecté un produit que je ne connaissait que trop, noir et aussi sombre que les âmes et le coeur de ces saloperies d'enfoirés de chercheurs... Le petit Pyro est tombé dans le coma. Il a continué de vieillir, lui. Il est si grand maintenant ; dire que la dernière fois que je lui ai parlé et qu'il m'a répondu, il avait cinq ans... Parfois quand je viens le voir... Des étincelles jaillissent de ses mains et il se remet à trembler. Alors je m'en vais...