Ce soir c'est le grand soir. Je sors de chez moi, très confiant et très beau. Ce soir ce sera NOTRE soirée, celle où les masques viennent cacher la honte et la tristesse d'un homme gay. Ce soir, c'est la grande soirée où je vais être le premier à jouer au théâtre, sur une pièce qui me tient tellement à coeur : Roméo et Juliette de Shakespeare.
J'envois un message à Adrien (ou Zerator comme vous voulez ) :
« Mec je vais jouer Roméo ! Tu me manques beaucoup, reviens sur Paris.
- Je ne peux pas, j'ai ma tante qui est morte...
- Tu trouves toujours des excuses !
- Et c'est toi qui dit ça ! Depuis mardi tu ne me parles que de cette EXTRAORDINAIRE pièce de théâtre, que ta chère et tendre Léa joue Juliette ! J'en ai marre que tu me prennes pour un imbécile. »
Bien évidemment, je n'aimais pas Léa, c'était juste une amie pour moi. Mais Adrien est tellement jaloux d'elle qu'il en deviendrait fou à lier. Je ne lui réponds pas, envahi par la colère. Lui qui n'arrête pas de trouver des excuses bidons pour ne pas monter à Paris pour voir son copain jouer une pièce célèbre dans un des plus grands cabaret ! Quel toupet !
Je n'essaye pas d'y penser et me dirige à l'intérieur du théâtre. Mon téléphone vibre alors que je suis dans les loges en train de réciter mon texte.
« T'as fini ? Parce que je veux pas t'importuner avec mes soucis, mais Nems m'a appelé pour savoir si j'étais libre pour l'accueillir.
- Et ?
- J'ai accepté. Au moins lui me baisera comme un fou, contrairement à toi et tes pièces de théâtre que tu peux foutre dans ton cul, si je puis me permettre. »
Alors là, ma colère explose. Je lui écris rapidement :
« T'es un enculé. T'es un putain d'enculé. Tu veux que je te quittes pour que tu puisse retrouver ton Antoine d'amour ? Putain Zera', t'es vraiment pas possible à vivre. Et tu sais quoi ? Mes pièces de théâtre, je vais te les foutre dans la bouche. »
Il ne répond pas, tant mieux. J'en ai assez de ses accès de colère et de jalousie. Il lui trouve quoi à Antoine ? J'essaie de réciter la pièce, mais je n'y arrive pas. C'est Léa qui vient me chercher:
« Dépêche-toi, Thomas. » me dit-elle.
Je me dépêche d'aller sur la scène. Les trois coups de tambour retentissent, le rideau se lève. Je récite puis... Trou noir quand tu nous tient ! Je reste bouche bée, je ne me rappelle plus de mon texte. Alors je hurle à la foule de gens:
« Allez vous faire foutre avec votre spectacle de merde. »
Et je sors de la scène, sans demander mon reste. Le public me siffle, mais j'm'en fous. Je remets ma tenue et regarde mon portable. Aucun messages d'Adrien. Je me mets à pleurer comme un enfant de quatre ans. Il ne me pardonnera pas cette fois-ci.
Soudain le téléphone vibre. Un message.
« Alors ta pièce est cool ? Nous c'est pizza et PORC. »
Je me mis à rire, mélangé de pleurs. Si jamais Nems et lui... Il ne fallait pas que j'y pense. Je m'en vais du théâtre, passe chez moi pour prendre des affaires et vais à la gare. Je vais retrouver mon bien-aimé.
Un nouveau message.
« J'espère que tu t'éclates à jouer Roméo. Tu me manques un peu. »
J'arrive mon amour.
Je prends un aller simple pour Montpellier et vais directement dans le train. Un nouveau message :
« Fuka' ? »
Puis un autre :
« Je suis triste sans toi. »
Alors je me mis à taper :
« Ne sois pas triste. J'arrive dans 5h. »
Il me répond :
« T'arrive où ?
-Chez toi, idiot !
- Alors je viens te chercher. »
*Ellipse du trajet *
Arrivé à Montpellier, je vois Zera se ruer vers moi.
Il me chuchote :
« Je t'aime mon amour »
Et je lui réponds :
« Je t'aime aussi, p'tit con. »
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
