Des Petits Moments De Vie (Esprits Criminels OS)

Plus rien n'est comme avant ?

Note d'auteur : Un OS complètement guimauve mais je voulais me faire pardonner de mon sadisme de la dernière fois.

Assise au bar de l'hôtel, je fixe mon verre, le faisant tourner entre mes doigts. Pour une raison inconnue, je suis terriblement nerveuse, même si cela ne me ressemble pas. Pour me détendre, j'essaye de profiler les autres clients mais cela à le don de me rendre encore plus nerveuse, lorsque je remarque qu'il n'est toujours pas là. Je soupire un bon coup et ferme les yeux. De toute façon, vu l'heure qu'il est, non seulement il ne viendra plus, mais en plus le bar va fermer. Résignée, j'attrape mon sac et descends de mon perchoir avant de me diriger vers l'ascenseur. Tandis que j'attends ce dernier, je jette un coup d'œil à mon téléphone portable. Aucun message, aucun appel. Cette constatation me noue l'estomac un peu plus. Agacée, j'appuie frénétiquement sur le bouton d'appel de l'ascenseur, dans l'espoir de le faire arriver plus vite, afin de regagner ma chambre.

- Alors comme ça, on ne m'attend pas ?

Je me retourne vivement, surprise. Cette voix... Mon cœur rate un battement quand je le vois. Ressaisis toi bon sang ! Il n'a pas changé. La même carrure, la même prestance, ses muscles saillants tirant son tee-shirt, ses yeux sombres me transperçant littéralement...

- Derek... Murmurais-je, inaudiblement.
- Tu pensais que je n'allai pas venir ?Souria t-il, me faisant me liquéfier sur place.

Intérieurement, je me maudis d'être aussi niaise face à lui.

- L'avion avait du retard, continua t-il, ressentant le besoin de se justifier.

Je porte mon ongle à ma bouche et le mordille, nerveusement. Depuis quand suis-je aussi peu loquace ?!

- Emily...

Je redresse la tête et croisse son regard sombre. Je ne peux m'empêcher de m'y plonger, me noyant complètement. Entendre mon prénom dans sa bouche, la façon dont il a de le prononcer, me retourne, me fait frisonner.

- Respire, souria t-il.

Je relâche ma respiration que je ne me souviens pas avoir retenu et lui souris en retour. Mal à l'aise, je me mets à me balancer d'un pied à l'autre, reprenant ma mauvaise manie de me ronger les ongles. Je suis arrêtée dans mon geste par la main de Derek se posant sur la mienne, me provoquant une décharge électrique dans tout le corps.

- Tu sais... On comprend tous ta décision. Tu n'as pas à être aussi gênée.
- Je sais... Me contentais-je demurmurer.
- Eh...

Il fait lentement glisser son doigt sous mon menton et relève mon visage.

- C'était pour ta sécurité, et pour la notre. Mais Doyle est mort, tu es en vie, et c'est tout ce qui compte.

Je lui souris. Ses paroles ont le don de m'apaiser, de me rassurer.

- Tu veux monter ? Demandais-je, d'une traite, sans vraiment réfléchir.

Il me regarde, un petit sourire en coin qui en dit long.

- Euh, juste pour boire un verre... Le bar va fermer et je...
- Pas la peine de te justifier, je plaisantais, ria t-il, face à ma mine défaite.

Il me dépose un baiser sur le tempe avant de m'entraîner avec lui dans l'ascenseur. Les portes se referment et la longue ascension jusqu'au vingtième étage commence.

- Tu vis toujours à l'hôtel ? Me demanda t-il, essayant de détendre l'atmosphère.
- Oui. Je n'ai toujours pas cherché de logement.
- Pas le temps ou pas envie ?
- Pas envie, souriais-je, sachant ce qu'il insinue.

Une certaine tension retombe dans la cage métallique, une tension que je ne saurai définir. Nos mains se frôlent et mon cœur s'emballe. Cette sensation quand il est prêt de moi n'a toujours pas disparu, malgré la distance. L'ascenseur arrive enfin à mon étage et je me rue au dehors, voulant éviter de commettre l'irréparable. Derek me suit et je le sens dans mon dos tandis que j'ouvre la porte de la chambre. Je rentre à l'intérieur et il me suit, refermant la porte par le même occasion. Je pose mon sac sur un fauteuil qui traîne dans un coin de la chambre et me dirige vers le petit frigidaire afin de sortir une bouteille dechampagne. Les coupes et la bouteille à la main, je me dirige vers Derek lorsque mon regard balaie la pièce. Ma valise à moitié défaite - des 12 jours de mission - trône dans un coin de la pièce, les diverses robes que j'ai essayé sont éparpillées sur le lit, et je passe les détails gênants de mes sous-vêtements sur le sol.

- Je... Mmm... Marmonnais-je, gênée.
- Ce ne sont que des vêtements Emily. Mais j'avoue que ta chambre ressemble à un champ de bataille...

Sa phrase reste en suspens et je me demande ce qu'il insinue.

- Je rentre de mission, j'ai pas eu le temps de ranger, me justifiais-je, ressentant le besoin de lui fournir quelques explications.

Son visage se détend subitement, tandis qu'il passe au salon, s'asseyant sur le canapé. Plusqu'heureuse de me sortir de cette situation plus que gênante, je le suis et m'assois à ses côtés, lui tendant la bouteille. Une conversation silencieuse dont nous seul avons le secret prend place. Nous sortons de notre bulle lorsqu'il me tend mon verre et nous trinquons, sans nous lâcher du regard.

~

Les verres s'enchaînent et nos langues se délient. Les gênes du début se sont rapidement envolés, laissant place à une discussion animée. Nous trinquons pour la éniéme fois et je porte mon verra à mes lèvres.

- Tu as quelqu'un ?

Sa question, posée de façon si abrupte, me fait avaler de travers et je tousse pour essayer de faire passer l'effet de surprise.

- Tout va bien ? Demanda t-il,tout en tapotant mon dos.

Je frissonne lorsque je sens sa main, à travers le fin tissu de ma robe.

- Oui, souriais-je. Enfin non, si mais je... Je suis seule.

Sans que je comprenne, je me retrouve assise sur les genoux de Derek, son regard rivé dans le mien, sa main dans mon dos et la seconde sur ma joue.

- Pourquoi ?
- Euh... bah... Simplement parce que je ne veux pas, répondis-je, surprise par sa question.
- Non, ria t-il. Pourquoi cette gêne ?Pourquoi ce malaise entre nous alors qu'avant, on passait la journée à se charrier ?
- Justement... On passait... Murmurais-je, baissant une nouvelle fois le regard.

Je sais pertinemment que le malaise est bien plus profond que ça mais jamais je n'oserai lui admettre.

- Pour moi, rien a changé.

Je soupire et il continue.

- Certes, tu vis à des milliers de kilomètres de Quantico mais tout est encore comme avant. On est toujours ta famille. Personne ne t'en veux. Je ne t'en veux pas. Jamais.

Je redresse la tête et le regarde, un frisson parcourant mon échine. Ses lèvres ne sont qu'à quelques centimètres des miennes, m'attirant comme un aimant. Cette dangereuse attraction a toujours était présente entre nous, même si j'ai voulu me le cacher durant des années et des années.

- Si je t'embrasse, il se passe quoi ? Murmura t-il, son souffle se mêlant au mien.
- Il faut essayer pour savoir.

Sa réaction ne se fait pas attendre et sa bouche se plaque sur la mienne, tendrement. Timidement, il l'explore, mordillant ma lèvre inférieur par moment. Je ne peux m'empêcher de gémir lorsque je sens ses mains sur mes cuisses, remontant doucement ma robe. Nous nous séparons, front contre front, avant de sceller à nouveau nos lèvres, pour un baiser plus fougueux, plus pressant, plus vital. Sa langue s'insinue dans ma bouche, rejoignant sa jumelle, jouant avec, tentant de la dominer.  La sensation que je ressens est au delà de ce que j'ai toujours imaginé, espéré. Il s'éloigne de moi et me regarde, le sourire aux lèvres. Mon coeur bat à tout rompre, une douce chaleur m'envahit, démarrant au creu de mes reins. Nos regards plongés l'un dans l'autre, nous nous regardons, en souriant.

- Et alors ? Souria Derek.
- Mmm... Je suis pas sûre... On peut vérifier ?

J'entends son rire qui vient mourir sur mes lèvres lorsqu'il m'embrasse à nouveau. Tendrement, il me prend dans ses bras et marche jusqu'au lit, avant de me faire basculer dessus. Je ne peux m'empêcher de rire aux éclats, heureuse.

- Je t'aime, souria t-il, son sourire illuminant son visage.
- Il serait possible que ce soit également mon cas, répondis-je, mon visage étant le miroir du sien.

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Emily : "La fin d'une histoire est aussi le commencement d'une autre. La seule chose, c'est qu'on l'ignore à ce moment-là."