Chapitre 15

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"Je voyais bien qu'elle voulait me dire quelque chose mais qu'elle ne trouvait pas les bons mots."



"Oh mon dieu, Jay, tu n'as pas idée de la façon dont je m'inquiétais pour toi !"
"Ne t'inquiète pas, Pez" je lui souris, ne sachant trop que faire, ses bras étant toujours serrés autour de moi. Je ne pouvais en aucun cas contester la sensation chaude qui s'était répandue dans mon ventre, mais pour être honnête, j'avais appris à l'accepter. Je savais ce qu'il en était avec Perrie et j'avais décidé de tout lui dire, quand je serais sortie de l'hôpital. J'avais secrètement espéré que je serais coincée ici toute une semaine ou autre juste parce que j'avais la boule au ventre mais malheureusement je sortais demain donc j'avais juste un seul jour pour réfléchir à ce que j'allais lui dire et comment j'allais m'y prendre...
"C'est grâce à ton frère, c'est lui qui m'a trouvé."
"Je sais, et je suis tellement désolée pour ce qui s'est passé entre nous juste avant. Je le suis vraiment, c'était juste un gros malentendu... Liam était vraiment déprimé ces derniers jours. Vous avez vraiment cassé tous les deux ?" Elle s'assit sur le lit, à côté de moi, et prit ma main dans la sienne affectueusement. Je voyais bien qu'elle avait peur de me perdre à nouveau et je ne savais pas comment camoufler mes joues rouges. Son énergie m'avait tellement manqué et maintenant qu'elle était là, assise et me parlant, heureuse et m'expliquant à quel point elle s'était inquiété pour moi, tout ça faisait de moi la fille la plus heureuse sur cette planète.
"Yep. Je lui ai dit que ce que je ressentais pour lui n'était pas suffisant et que je ne voulais surtout pas être méchante en lui mentant tout le temps..."
Elle acquiesça en connaissance de cause et je me raidis. Lui avait-il aussi dit pourquoi mes sentiments pour lui n'étaient pas assez forts ?
"Je pense que Liam et moi sommes les pires." rigola-t-elle, mais je sentais bien qu'elle était nerveuse. Elle n'avait jamais voulu être la plus vulnérable, mais des fois je voyais son vrai visage apparaître, même si elle était triste, et c'était à la fois déchirant et réconfortant - le fait de voir qu'elle me faisait assez confiance pour laisser transparaître ses vrais sentiments... était irrésistible.
"Ta disparition... ça a beaucoup affecté à Harry... je ne savais pas que tu étais proche de lui." Elle mordit sa lèvre inférieure et souffla ensuite, secouant légèrement la tête. Je voyais bien qu'elle voulait me dire quelque chose mais qu'elle ne trouvait pas les bons mots.
"Perrie ?" lui demandai-je en pressant sa main. "Si tu veux me dire quoi que ce soit, fais-le." lui dis-je en la rassurant d'un sourire et l'encourageant d'un signe de tête. C'était vraiment si horrible que ça ? Elle sortait avec Zayn maintenant ? "Si c'est à propos de toi et Zayn, je l'avais déjà deviné."
Elle se redressa en un éclair, choquée et éclata de rire. "Moi et Zayn ?" me demanda-t-elle en se tenant le ventre. "Désolée Jade, j'aime beaucoup Zayn mais il est plutôt comme un grand frère pour moi, tu vois ? Je ne pourrais jamais sortir avec, ce serait trop bizarre... En parlant de frères, que faisait Jonnie dans les bois ?"
"Même raison que moi" soupirai-je en regardant ma cheville. C'était toujours gonflé mais ça ne faisait plus aussi mal - shootée aux antidouleurs comme je l'étais, je comprenais pourquoi. "Il avait besoin d'aller aux toilettes lui aussi. Au début je n'avais aucune idée de qui il était, mais j'étais heureuse qu'il y ait quelqu'un."
"Oh mon dieu, moi aussi ! On s'est tellement inquiétés pour toi, sérieusement ! Je sais que c'est bizarre parce qu'on ne se connaît que depuis trois semaines mais tu es devenue ma plus proche amie." Elle rougit alors qu'elle même qu'elle se rongeait les ongles.
"Moi aussi c'est pareil - et j'aurais vraiment voulu que tu viennes à mon secours." je me mis à rire nerveusement en réalisant ce que je venais de dire. L'avais-je rendu trop évident ?
"Jade, mon bébé, ça va ?!" le hurlement de ma mère fit sursauter Perrie et avec un sourire embarrassé Perrie sortit de la pièce discrètement, me laissant seule avec mes parents. Bien sûr ils s'empressèrent de m'enlacer et quand je pus enfin respirer je remarquais que même Karl était là - était-il rentré à la maison à cause de moi ?
"Jade !" s'exclama-t-il, m'attrapant par la taille et me faisant tournant jusqu'à ce que j'ai le tournis. Il faisait toujours au centre de la pièce, moi sur ses pieds, nous souriant l'un à l'autre - j'aimais mon frère de tout mon coeur car c'était lui qui m'avait principalement protégé des autres quand il était encore à l'école avec moi. J'avais un peu honte de ne pas avoir pensé à lui quand j'étais prisonnière dans la pièce de Jonnie. "Poopy, tu m'as tellement manqué ! Tu vas vien ?"
"J'irais bien si tu pouvais arrêter de m'appeler Poopy" murmurai-je, levant les yeux au ciel, un sourire sur les lèvres. C'était agaçant puisque c'était mon surnom depuis que j'étais petite, mais tout au fond de moi j'aimais quand il m'appelait comme ça car ça me rappelait tous les bons souvenirs, quand j'étais encore chez ma nourrice et que les autres enfants étaient gentils avec moi.
"Aww, allez, Jade, je ne t'ai pas vu depuis des siècles ! J'étais mort d'inquiétude quand maman m'a appelé, me disant que tu étais portée disparue !" Son attitude de plaisantin avait été remplacée par un air préoccupé - je n'avais pas vu cet air depuis qu'il m'avait surpris à me... mutiler, et il prenait seulement cet air là quand il était triste ou déprimé à cause de quelque chose, la plupart de temps à cause de moi. Il n'avait jamais été un de ces enfants comme moi, un looser rejeté de la société mais il n'avait pas non plus fait partie de ces enfants super populaires.
"Okay j'ai assez donné"dis-je en me rasseyant sur le lit tandis que mes parents m'étreignaient fermement.
"On était si inquiets" murmura mon père à mon oreille. Je voyais bien qu'il était au bord des larmes alors que je ravalais la boule dans ma gorge. "Je vais bien papa. Et je suis désolée de vous avoir infligé tout ça..."
"Jadey, qu'est-ce que tu racontes ?" me demanda ma mère en soupirant. "S'i-te-plaît essaies d'être plus prudente d'accord ? On t'aime tous si fort et tout le monde te cherchait. On pensait que tu avais été kidnappée ou pire..."
Elle frissonna, montrant qu'elle ne voulait même pas imaginer ce que "pire" pouvait signifier.
"Je suis tellement désolée maman, mais demain je rentre à la maison et alors tout va redevenir normal. Par ailleurs, tu dois remercier Jonnie, c'est lui qui m'a sauvé. C'est le frère de Perrie." souris-je et pile à ce moment là il entra dans la pièce, souriant lui aussi.
"Oh mon dieu, merci beaucoup, Mr Edwards !" cria ma mère en courant étreindre Jonnie, qui se mit à rougir violemment. Ses mains étaient levées et il observait ma mère, les yeux écarquillés, ce qui me fit rire.

***

"Tu as tout ?" me demanda ma mère.
"Yep. Je peux juste aller aux toilettes avant qu'on ne parte s'il-te-plaît ? Tu peux prendre ma valise pendant ce temps là non ?"

Elle haussa les sourcils et secoua la tête. "Je te laisse juste aller aux toilettes seule parce qu'on est dans un hôpital et que tout le monde peut immédiatement te venir en aide si tu tombes à nouveau dans un trou, un piège ce que tu veux." Ma mère soupira et embrassa mon front avant de sortir avec ma valise. Même si je lui avais dit hier que je ne restais qu'une nuit elle avait insisté pour amener tous mes vêtements et mon maquillage et tout ce qu'elle avait pu trouver à m'apporter.
Après être sortie des toilettes au rez-de-chaussée je stoppais net en voyant Perrie qui attendait dans la salle d'attente - on voulait se parler aujourd'hui mais je pensais qu'elle allait directement passer chez moi plus tard. Ma maison m'avait terriblement manquée; après tout je n'avais pas dormi dans ma chambre depuis cinq jours.
"Hey, qu'est-ce que tu fais là ?" lui demandai-je en souriant et elle me répondit d'un sourire nerveux.
"On peut parler ?" demanda-t-elle en balbutiant, j'acquiesçai et la suivis dans le parc de l'hôpital. "Tu as bien remarqué hier que je devais te parler de quelque chose..." murmura-t-elle et en soupirant alors que je baissais le regard vers ses mains qui tremblaient. Je ne l'avais jamais vu si nerveuse - qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir me dire ?
"Perrie, moi aussi je dois te dire quelque chose." lui dis-je et je sus que je devais le lui dire avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit. Il fallait qu'elle le sache - je m'en fichais maintenant qu'elle me rejette ou non, j'avais besoin de savoir ce qu'elle allait dire. Je savais qu'elle m'appréciait, donc peut-être que ça lui importerait peu - peut-être qu'on pourrait rester amies.
"Qu-qu'est-ce que tu veux me dire ?" m'interrogea-t-elle en me regardant droit dans les yeux, ses iris bleus venant me transpercer. Ils avaient de nouveau cet éclair vif, celui qu'elle avait quand elle était heureuse et elle esquissa un sourire.
"Non, attends, moi d'abord !" râla-t-elle en s'asseyant sur un banc, tapotant l'espace libre à côté d'elle. "Je voulais te le dire hier déjà mais ensuite je ne savais plus comment le dire du coup j'ai parlé d'Harry parce que Liam m'avait dit que tu aimais quelqu'un d'autre et on dirait que tu es vraiment proche de lui et donc je pensais que c'était Harry que tu aimais..."
"Attends... qu'est-ce que tu essayes de me dire ?" la stoppais-je, mon coeur s'accélérant d'un coup. Je devais être proche de l'arrêt cardiaque - le suspens était insoutenable. M'aimait-elle ? Non, ça ne pouvait pas être ça... à moins que... ? Je transpirais des mains et j'entendais mon coeur qui résonnait dans mes oreilles - elle devait sûrement l'entendre elle aussi.

Elle se rapprocha un peu de moi de sorte que nos genoux se touchèrent et je me mis aussitôt à frissonner - comment un tout petit contact comme celui-là pouvait-il me rendre aussi folle ? "Jade, je suis désolée." Elle mordit sa lèvre inférieure avant qu'elle n'encadre mon visage de ses deux mains et ne me rapproche d'elle. Elle ferma les yeux et appuya son front contre le mien. Je ne pouvais plus supporter cette tension et je me penchais lentement, effleurant ses lèvres des miennes. Pendant quelques secondes elle ne répondit pas, peut-être était-elle choquée de mon acte mais avant d'avoir pu continuer à développer cette idée elle pressa ses lèvres contre les miennes. On ne bougeait pas, on appréciait juste le contact de l'autre mais il sembla soudainement qu'elle avait envie de plus, bougeant ses lèvres contre les miennes, me mettant dans l'urgence de l'embrasser en retour. C'était comme si j'étais assise sur un nuage et non sur un band et je n'avais même pas besoin de respirer, parce qu'après tout, tout ce dont j'avais besoin c'était d'elle, là, maintenant - ses lèvres, ses mains sur mes joues, son nez contre tout proche du mien. Elle finit par s'éloigner de moi, un immense sourire sur son visage. C'était probablement le plus grand que je n'avais jamais pu observer de sa part et elle se mit ensuite à rire comme une petite fille. "Ok, je peux te le dire maintenant' rigola-t-elle en s'esclaffant à nouveau. "Je suis amoureuse de toi."

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