"Tu comptes vraiment pour elle"
"Quand est-ce que tu vas le dire aux autres ?"
"Pour l'instant je veux juste le dire à Harry. Si tu le veux tu peux le dire à Jesy ou Leigh-Anne, mais je veux que l'on ait seulement une seule personne chacune au courant pour nous deux, si ça ne te dérange pas," lui dis-je en l'embrassant sur le bout du nez, essayant d'effacer la moue de son visage.
"Je suis incapable de te résister quand tu es mignonne comme ça" me sourit-elle en m'embrassant à son tour sur le nez.
Nous étions dans ma chambre car ma mère avait accepté qu'elle reste dormir. Il était bientôt minuit et il faisait un froid glaciel dehors - nous entendions le vent qui soufflait et les branches qui venaient fouetter les fenêtres, mais là où nous étions, emmitouflées dans nos duvets, on s'en fichait. Nous étions tendrement enlacées, ma tête s'appuyait contre son épaule car j'étais la plus petite de nous deux. La première fois que j'avais réalisé que j'aimais Perrie j'avais toujours pensé que cela sera bizarre lorsque nous nous ferions des câlins mais non, maintenant je le comprenais - c'était parfait.
"Tu es fatiguée, Jade ?" me demanda-t-elle alors que je sentais qu'elle avait attrapé une mèche de mes cheveux et l'enroulait autour de son doigt.
"Un peu" admis-je et même si je ne l'avais pas prévu je me mis à bâiller. Je murmurais un rapide désolée et elle rigola, affermissant sa prise autour de ma taille.
"Dors bien et fais de beaux rêves" chuchota-t-elle à mon oreille en embrassant ma tête, me faisant frissonner. Pourquoi son toucher était-il aussi agréable ? Je n'avais jamais ressenti cela et je n'aurais plus jamais voulu m'en priver. "Et je le dirais seulement à Jesy, si ça te rend heureuse. Même si j'ai deux meilleures amies."
"Moi aussi" murmurai-je, me sentant vraiment très fatiguée désormais. "Mais je ne le dirais qu'à une seule personne parce que l'une des deux est déjà au courant."
"Aww !" Elle poussa un petit cri et nicha sa tête dans le creu de mon épaule. "Maintenant dors, sérieusement."
"Oui... oh et Pez ?"
"Hm ?"
"Je t'aime."
"Je t'aime encore plus" me souffla-t-elle et je sentis ses lèvres venir effleurer mon front une nouvelle fois avant que je ne sombre dans un sommeil profond.***
"Oh mon dieu, Jade, tu es de retour !"
Je venais de rentrer dans l'école depuis ma disparition et tout le monde était venu à ma rencontre. On m'étreignait à tour de rôle, chacun essayant de me toucher et de me dire à quel point je leur avais manqué. J'aperçus une paire de prunelles que je connaissais bien et je me dégageais de la foule autour de moi, leur affirmant que j'allais bien.
Harry était appuyé négligemment contre mon casier, m'attendant tandis que je venais jusqu'à lui. Il me serra étroitement et respira, soulagé. "Liam m'a dit qu'on t'avait retrouvé mais ça a vraiment l'air d'être dur de pouvoir te parler en personne" il me sourit et relâcha son étreinte, se réappuyant contre le casier. "Comment tu te sens ? Et ta cheville ça va ?"
"Salut" lui souris-je en secouant la tête. "J'apprécie vraiment que tu te souçies de moi, mais tu dois d'abord dire bonjour, Styles."
Il leva les yeux au ciel et nous nous rendîmes ensembles à notre première heure de cours. Perrie et moi nous étions déjà séparées à l'arrêt de bus car j'avais maths et elle physique, en plus je ne voulais pas que tout le reste de l'école puisse nous voir. "Eh bien d'accord, salut, comment tu vas et comment va ta cheville ?" me demanda-t-il.
"On va bien" lui souris-je en me mordant la lèvre inférieure. J'aurais vraiment voulu lui expliquer ma situation mais je me demandais comment faire. "Comment Liam a pris notre rupture ?" Je décidais de commencer la conversation ainsi, après tout avant d'être mon ami, il était celui de Liam et je ne pouvais pas tout lui raconter si Liam était toujours... triste à cause de ce qui s'était passé entre nous.
"Je pense que c'est plutôt ton accident que l'a rendu... vraiment dépressif. Il m'a dit que vous aviez cassé, pour la raison que tu avais évoqué avec moi, et il semblait triste mais il m'a semblé qu'il l'avait plutôt bien accepté. Mais le lendemain, quand Perrie nous a dit que tu étais disparue, il est devenu fou.
"Comment Perrie savait ? Et qu'est ce que tu veux dire par fou ?
"Ta mère l'a appelée, lui demandait si elle savait où tu étais. Bien sûr Perrie lui a demandé pourquoi elle l'appelait et là ta mère lui a expliqué que tu n'étais pas rentrée à la maison la veille et que tu étais portée disparue. Le truc avec Liam... eh bien, il n'était plus lui-même. Il n'était pas aussi calme et serein que d'habitude, tu le connais tu vois ce que je veux dire. Il se rongeait les ongles, ne pouvait pas rester assis tranquillement. Il s'inquiétait sérieusement pour toi - tout comme Perrie. On savait tous que quelque chose la tracassait, depuis des années maintenant, mais elle n'avait jamais montré ce visage là aussi ouvertement, elle était si inquiète. Tu comptes vraiment pour elle."
Heureusement nous dûmes nous éloigner car notre professeur venait d'entrer dans la classe, de sorte qu'il ne put me voir rougir. J'aurais vraiment voulu lui dire... mais il y avait cette voix dans ma tête me disant qu'il me jugerait. J'en avais vraiment assez d'être jugée, c'était donc dur pour moi de l'avouer à voix haute - après tout je n'avais parlé de mes sentiments qu'à Jonnie parce que sans eux il ne m'aurait pas laissé partir. Peut-être que je serais toujours assise dans cette pièce sombre, parce qu'il pensait qu'il ne pouvait pas me faire confiance. Je ne dirais jamais la vérité à quiconque, je le lui avais promis et d'une certaine manière, cela nous reliait.
"Et nous sommes heureux que vous soyez de retour parmi nous" s'exclama ma professeur d'histoire. "J'espère tout de même que ce n'était rien de grave qui vous a gardé loin de l'école, n'est-ce pas Mlle Thirlwall ?"
"Elle était dans les bois pendant plusieurs jours sans nourriture ni rien à boire car elle s'était fait mal à la cheville" dit un garçon de ma classe, dont je ne connaissais même pas le nom. Les yeux de l'enseignante s'écarquillèrent.
"Eh bien, je suis heureuse que vous soyez de retour. J'espère que vous ne nous ferrez pas nous angoisser une nouvelle fois - l'école a été assaillie par cette opération de recherche."
Je me sentis pâlir et je supprimais rapidement l'envie de secouer la tête - si Jonnie m'avait relâché quelques jours plus tard, ils m'auraient cherché dans les bois, et alors mon excuse n'aurait plus tenue.
"Tout à fait, heureusement que Mr Edwards, un de mes amis, m'a trouvé lui souris-je et d'un sourire elle retourna à son cours, bavardant et continuant son cours, dont je ne connaissais même pas le sujet. Ma concentration n'était pas pour ainsi dire à son maximum, pour être honnête.***
"Et ? Qu'est-ce qu'il a dit ?" me demanda-t-elle en me prenant le bras - d'un commun accord nous avions décidé que nous ne pouvions pas nous tenir par la main mais qu'il nous était nécessaire de rester en contact, littéralement.
"Je... Je ne le lui ai pas dit." Je risquais un regard vers elle alors que je prononçais ces quelques mots.
"Oh." dit-elle simplement et son sourire s'évanouit. Il finit cependant par revenir quand elle se mit à rigoler. "Jesy était totalement ébahie. Elle m'a dit qu'elle était vraiment heureuse pour nous et elle a aussi offert de nous aider si on avait besoin de quoi que ce soit."
"C'est cool !" m'écriais-je et elle acquiesça.
"Je ne comprends pas pourtant pourquoi tu ne veux pas le dire aux autres." grimaça-t-elle en soupirant. "As-tu honte de nous ?"
"Quoi ?!" criais-je, attirant l'attention de tous les élèves autour de nous. Nous fîmes rapidement demi-tour et nous mîmes à marcher dans la direction opposée. "Bien sûr que non, Pez, mais... j'ai peur de ce que les gens pourraient dire."
"Eh bien moi je m'en fiche" me sourit-elle en m'attirant vers elle, de sorte que nous visages se touchaient presque.
"Si tu me laissais, je le proclamerais fièrement, je dirais même à toute l'école que tu es ma petite amie super mignonne. Je me fiche de l'opinion des autres, peu importe ce qu'ils peuvent dire. Je t'apprécie vraiment beaucoup Jade, et je pense que j'ai caché mes sentiments assez longtemps. Je veux juste que tout le monde soit au courant, tu comprends ?"
"Oui, mais tu ne sais pas non plus ce que ça fait de se faire surnommer pendant des années..." murmurai-je en respirant par saccades tandis qu'elle me regardait, interloquée.
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Tu ne t'es jamais demandée pourquoi je ne voyais jamais des amis de mon ancienne école ?" lui demandai-je et je pouvais sentir mes yeux me piquer, les larmes menaçant de déborder. "Ou pourquoi je suis ici maintenant, sans aucune raison apparente ?"
Elle hoqueta et me regarda avec sympathie. "Jade, pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ?"
"Parce que je pensais que si je ne te le disais pas, ça t'importerait peu. Au début ma plus grande crainte était que tu voies en moi la même chose que ces personnes voyaient - la loser derrière son livre que personne n'aimait. Les gens m'ont exploité, m'interdisant d'en parler et me faisant garder le silence. Maintenant je réalise à quel point j'ai été stupide mais j'étais trop faible pour pouvoir me défendre moi-même." Je soupirais et essuyais rapidement mes yeux - pourquoi étais-je en train de pleurer ? Pourquoi cela m'atteignait-il toujours ? J'avais désormais une vie bien meilleure, des amies et même une petite amie qui m'aimait.
"Jade, pourquoi as-tu pensé que c'est ce que j'aurais vu en toi ? Tu es la fille la plus parfaite que j'ai jamais connu et ces personnes ne t'aimaient pas uniquement parce qu'elles étaient trop stupides pour voir au-delà de ce que tu les laissais voir de toi - même si je ne comprends pas pourquoi elles n'étaient pas amadouées par ton visage et pourquoi tu ne les menais pas au doigt et à l'oeil." Là encore elle réussit à me faire sourire, ce qui fit apparaître un sourire sur son visage.
"Regarde, Jesy, Leigh, Niall, Liam, Harry, Louis et Zayn - on t'aime tous tellement d'accord ? Les autres élèves de l'école aussi, ils veulent être amis avec toi. Tu n'as pas remarqué toutes ces personnes qui t'ont approché quand tu es revenue en cours ce matin ?
Mon sourire s'agrandit, j'étais finalement heureuse d'avoir réussi à lui confier tout ce que j'avais sur le coeur. "Et si ça t'inquiète vraiment beaucoup, alors d'accord j'attendrais avant de dire à tout le monde à quel point je t'aime et à quel point tu es incroyable et que tu m'appartiens."
Nous rigolâmes toutes les deux et manquâmes de rentrer dans Louis et Harry, qui se baladaient dans le couloir main dans la main.
"Oh, Harry ?" l'interpellai-je avant qu'ils ne s'en aillent. "Je suis maintenant avec la personne dont je suis amoureuse." lui souris-je en attrapant la main de Perrie, levant nos deux mains enlacées haut dans l'air.
Il se mit à rire, ses fossettes ressortant. "Je le savais !" cria-t-il alors qu'ils étaient déjà loins dans le couloir.
Perrie rigolait à mes côtés, "Merci" me glissa-t-elle avant de m'embrasser rapidement sur la joue. "Et je suis désolée pour le baiser en public, mais c'était impossible pour moi de te résister, tu es une fille tellement courageuse et merveilleuse."
Rougissantes, nous entrâmes dans la cafétéria.