L'enfant perdue

- IV -

Ils voyagaient depuis plus d'une heure mais il leur fallait encore le double pour atteindre la cité paisible.
C'est le nom qui avait été donné au petit village des trois frères. On y trouvait peu de commerces, principalement des maisons et des refuges pour les voyageurs fatigués.
Dans cette cité il y avait principalement des hommes, pratiquant tous le même métier. Guérisseur.
Évidemment il y avait des spécialités différentes d'une personne à l'autre.
Mais la morale restait la même pour tous. "Patience et bienveillance."
Ils ne vivaient que pour sauver des vies et rendre le bonheur à ceux qui l'ont égaré.
Bien que Alfred et Jimmy ai été réticents en apprenant que la petite fille allait entrer dans la famille, ils avaient du mal à cacher leur joie de faire découvrir leur savoir et leur pays.
Jimmy, le plus jeune, était guérisseur depuis seulement un an et voulait faire ses preuves des qu'une occasion se présentait.
Il était très appliqué dans ses tâches avec en tête le seul rêve qui illumine son regard.
Devenir comme ses deux aîné.
Alfred, le second, était un jeune homme quelque peu stressé à l'idée que rien ne se passe comme il l'avait planifié.
Ce qui cachait mal un être au grand coeur et plein d'humour.
Nous arrivons enfin à Dorian. Le plus grand des trois. Il se dégageait de lui une force mentale assez impressionnante.
Toujours calme et serieux dans son travail il trouvait des solutions à tout problème ne laissant jamais ses sentiments altérer son jugement.
Il avait lui aussi sa part de douceur, celle qu'il avait renié toute sa vie jusqu'à ce qu'il rencontre la petite Nélia.
Sa première et unique faiblesse.
- C'est quand qu'on arrive ?
- Bientôt.
- Tu m'a dit pareil tout à l'heure !
Dorian soupira pour la dixième fois au moins depuis leur départ.
La fillette n'avait que cette question à la bouche, ce qui avait le don de le fatigué un peu trop à son goût.
Pour ses jeunes frères qui conduisaient la caravane, c'étaient une autres histoire, ils riaient de la situations et ne pouvaient s'empêcher de lancer des boutades à leur aîné qui gardait la fillette sur son cheval.
C'est seulement le soir venu que le calme prit place dans le voyage.
Le soleil se couchait sur l'horizon de la plaine ou les frères et la petite campaient.
Le printemps était déjà bien installé, faisant apparaître un sol de fleur teintée d'orange que le soleil embellissait.
Le repas se fit dans un silence apaisant, accueillant les premiers baillements de la fillette.
- Vas dormir Nélia, il se fait tard.
- Non !
- Comment ça non ?
- Il manque quelqu'un.
Les trois frères se regardèrent, cherchant à savoir si l'un d'entre eux comprenait.
Alfred se plaça à côté de la petite et lui demanda.
- Qui attends-tu donc petite demoiselle ?
- Elle.
Nélia pointa du doigt l'immensité lumineuse aux teintes blanches et bleu qui illuminait peu à peu la nuit.
Les jeunes hommes regardèrent dans la même direction et se mîrent à sourir au ciel.
La lune était pleine et merveilleusement clair. Ils restèrent ainsi. Tout les quatres.
Prostrés devant l'harmonie qui se présentait.
C'est seulement après de longue minutes que les frères remarquèrent la petite. Endormie, un sourir au lèvres. Apaisée.
La couvrant avec son poncho Dorian lui chuchota quelques mots.
- Dors bien petit éclat du soleil.
Il se leva voulant aller chercher d'autres couvertures.
- Chuchotte moins fort vieux Dodo, tu vas réveiller ma Lune.
Il sourie. Et elle aussi. Heureux.

A suivre . . .