Chapitre 1

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     J'écrase ma cigarette sous mon pied, mets ma capuche sur ma tête, allume la musique, puis prends le chemin de ma maison. Je dois y aller, je dois au moins essayer. Je sais très bien que je ne pourrai pas l'éviter éternellement. 

Mais à mesure que j'approche de la battisse, je sens mon estomac se nouer, les souvenirs refluer, les larmes monter à mes yeux. Je ne peux pas,  c'est beaucoup trop tôt. Lorsque je vois ce bâtiment couvert de chaume, bâti et fermé par des volets qui claquent au vent, je sens que je ne vais pas y arriver. Et la petite porte en bois devant moi entourée par notre grand jardin me rappelle tous les moments que j'ai vécu ici. 

Sans réfléchir, je me mets à courir dans la direction opposée. Je ne suis pas assez fort et intérieurement, je me sens tellement minable. Je n'ai pas pu les aider, au contraire, j'ai été infecte et c'est ce qui a causé leur perte. Et à présent qu'ils ne sont plus là, je ne peux plus retourner dans nôtre maison. 

Je me laisse aller où le vent me mène. Je m'en fiche, plus rien ne compte plus à présent que le dégoût que je me porte à moi-même. 

     Il pleut maintenant et la nuit vient de tomber, je ne sais pas où je suis et à dire vrai, cela ne m'importe peu. Il fait déjà nuit, plus personne n'est de sortie à part les ivrognes du coin et les dealers cachés dans l'ombre. Ce monde ne me convient plus. Je suis bien là tout seul au milieu de la route, la musique dans les oreilles et le cœur lourd. L'un des trafiquants me fait signe, je le connais. Mais je ne veux pas aller le voir, j'ai arrêté tout ça ce jour là. Je veux juste qu'on me laisse seul dans mon déni. 

     Mais c'est sans compter sur Mike, mon meilleur ami de toujours que je vois courir vers moi avec son parapluie bleu. C'est chez lui que je loge depuis l'accident. Il a toujours été là pour moi, c'est mon seul vrai ami mais il ne comprend pas que j'ai juste envie qu'on me laisse, pauvre humain misérable et méprisable. Mais il ne veut pas abandonner le cadavre ambulant que je suis. Et je sais très bien que si lui aussi me laisse tomber, je n'aurai plus aucun espoir. Il me connait trop bien, il sait que si je veux faire une connerie, je la fais et il veut être là pour veiller à ne pas me laisser faire. Je ne mérite pas tant de compassion, d'amitié. Mais lui aussi a fait une promesse à ma sœur. Ils se détestaient comme chien et chat depuis notre plus tendre enfance mais c'est bien le genre de ma jumelle de passer des promesses avec ses "ennemis" pour le bien de la famille. Si seulement elle était encore parmi nous. Je sens des larmes couler sur mes joues à son souvenir et je me laisse aller misérablement dans les bras de mon ami qui bien sur a tout de suite compris ce qu'il se passait. Malgré toute la solitude dont j'ai besoin en ce moment pour faire mon deuil, savoir qu'il est avec moi malgré tout me fait du bien. Peut-être qu'un jour, avec son aide, je pourrai oublier ce qu'il s'est passé. Non. Je ne pourrai jamais cesser d'être rongé par la peine et les remords. Car j'ai beau essayer de me voiler la face, c'est de ma faute s'ils ne sont plus là et je m'en rends bien compte. C'est ce qui fait le plus mal. 

Salut à vous chers lecteur ! Ce livre est donc une nouvelle et j'espère qu'elle vous plaira ! N'hésitez pas à me laisser des commentaires positifs ou négatifs, ça serait super si vous pouviez m'aider à m'améliorer ! Merci d'avance ;)

Tout est de ma fauteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant