Prisonnière du passé (les maraudeurs)

Chapitre 1

Une odeur d'humidité et de renfermé flottait dans la pièce. Serena se réveilla sur le plancher froid et humide d'un cachot. Elle était toute courbaturée à cause des mauvaises conditions dans lesquelles elle avait dormi et des bleus commençaient à se former là où son père l'avait frappé la veille. Ses parents étaient de riches commerçants respectés dans la société Londonienne, son père avait bâti son empire en rachetant de nombreux bâtiments en centre-ville pour une bouchée de pain pour pouvoir ensuite les louer 2 fois plus chers à des particuliers, sa mère s'occupait d'œuvres caritatives et son frère qui était d'un an son aîné, étudiait dans le plus prestigieux lycée d'Angleterre, elle ne le voyait pas souvent puisqu'il rentrait seulement pour les vacances ou les dîners pompeux organisés par ses parents. Ils renvoyaient une image de famille parfaite ou du moins juste en apparence, car depuis ses 11 ans, Serena avait été reniée de sa famille, ils lui permettaient de vivre avec eux tout simplement pour ne pas entacher leur image de parfaits petits aristocrates. Toute famille avait un secret obscur, quelque chose que personne ne devait découvrir, et bien dans la sienne Serena était cet objet maudit, elle n'avait d'ailleurs jamais vraiment compris pourquoi. Ils n'étaient pas tous dans le même cas pour autant, son frère était le chouchou de la famille, celui qu'on voulait faire connaître et que l'on présentait lors de grandes soirées, l'enfant parfait comme disait sa très chère mère à qui voulait l'entendre. Elle, on venait l'enfermer ici et on l'oubliait jusqu'au lendemain. Elle n'avait pour seul ordre de se taire et prétendre ne pas exister, si elle osait faire le moindre bruit, son père accourait pour venir la faire taire.

Serena arrivait à distinguer une faible lueur par la petite fenêtre qui était l'unique ouverture de la pièce à part la porte. D'après la douce lumière orange qui filtrait à travers les barreaux, le soleil n'était pas loin de se lever. Elle soupira en se remémorant les événements de la veille. Un autre dîner avec la haute aristocratie et elle avait eu le malheur de faire tomber son assiette qui contenait son pauvre repas, celle-ci s'était brisée sur le sol dans un grand fracas ce qui avait été accentué par la résonance de la pièce. Presque immédiatement elle avait entendu les pas de son père qui s'approchait. Elle s'était aussitôt excusé et avait fondu en sanglot en lui priant de ne pas le faire, mais son père n'avait rien voulu savoir et avait recommencé.

Une bonne ne devrait plus tardé à arriver pour la raccompagner dans sa petite chambre située au dernier étage . Elle passerait encore la journée avec les servantes pour les aider avec leurs différentes tâches comme s'occuper du linge ou bien elle irait dans la cuisine, c'était le seul endroit où elle pouvait être tranquille, ses parents n'y mettaient jamais les pieds ce qui arrangeait Serena au plus au point. Elle s'était liée d'amitié avec une aide-cuisinière du nom de Johanna, elle ne devait pas être beaucoup plus âgée que Serena qui avait 16 ans. Elles papotaient ensemble toute la journée sans pour autant nuire au travail que devait effectuer Johanna.

Alors qu'elle essayait de se mettre dans une position plus confortable, Serena entendit un bruit de vaisselle brisée suivit de bruits sourds comme si on frappait quelqu'un. Etait-ce son père qui revenait ? Elle entendit des pas se rapprocher, elle n'avait aucun moyen de se protéger, si son père était aussi énervé elle n'osait imaginer ce qu'il allait lui faire. Elle se recroquevilla dans un des coins de la pièce et attendit. La porte s'ouvrit et des chaussures claquèrent sur les pierres du cachot, elle resserra ses bras plus fort autour de sa tête pour essayer d'amortir le choc qui ne vint pas, étonnée, elle leva la tête. La personne qui se tenait devant elle n'était pas son père mais un quelqu'un d'autre qui portait des lunettes et tenait une sorte de bâton biscornu dans sa main droite. Il s'approcha d'elle tout doucement puis ouvrit et referma sa bouche plusieurs fois de suite comme si il voulait dire quelque chose mais qu'il était bien trop étonné pour prononcer un seul mot. Serena prit alors la parole :

- Qui êtes-vous ?

-N'ai pas peur, je suis là pour t'aider, je me présente Fleamont Potter, je suis auror. Je vais te sortir d'ici.

-Sortir ? Mais où voulez-vous que j'aille ? Et mes parents ? je n'ose imaginer leur réaction, ils seraient si furieux !

Fleamont se gratta la tête ce qui ébouriffa encore plus sa chevelure. Elle voyait dans ses yeux qu'il cherchait ses mots, étonné de la réponse de la jeune femme.

-Je te le promets, plus personne ne te fera du mal.

Serena essaya de se lever mais son maigre dîner et sa courte nuit ne lui furent pas d'une grande aide, elle essaya de s'appuyer sur le mur mais ses jambes refusèrent de la porter et elle tomba, l'auror eu juste le temps de la rattraper avant qu'elle ne s'évanouisse dans ses bras.