Préface

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« She was the most beautiful person he had ever seen.
With stars in her eyes and veils in her hair, with cyclamen and wild violets »
Virginia Woolf, To The Lighthouse (1927)
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C'est le dernier jour des vacances d'été. Je crève de chaud, assis là, en tailleur par terre. Mes cheveux sont presque longs, et si je n'étais pas aussi défoncé, j'en ferai sûrement une syncope.
Les gens bougent trop vite au son des baffles autour de moi, et la mélodie me crève, m'arrache et me violente si doucement les tympans.
C'est doux, comme une flûte de pan qui résonne, d'un son clair et vibrant.
J'ai ma clope au bout des lèvres, et les gens debout autour de mon corps recroquevillé dansent, et leurs corps deviennent flou au fil des sons qui défilent.
Soudain, une main me relève, et je chavire, mais point sans rire. Je souris de toutes mes dents parce que c'est vrai, c'est si drôle de tituber et de se demander comment nos pieds nous portent encore.
Ou du moins, j'essaie de rendre tout ceci drôle, parce que c'est bien plus simple.
J'ouvre difficilement mes yeux, doucement clos par le pouvoir malsain de l'alcool trop fort du samedi soir, que ces élèves malades de la rentrée ont ressorti en dernière célébration. Car aujourd'hui, dimanche 31 août, les élèves ont perdu le bord, et au bord du désespoir, s'envoient la bouteille entière pour oublier cette nouvelle année, pleine de crasse à venir. Ils boivent et se noient.
Et de mes yeux je la vois.
Elle est fluette et radieuse, et pourquoi diable m'a t-elle repêché?
Son sourire est doux, et la flamme de son briquet caresse le papier trop fin de ma cigarette roulée de mes doigts sanguinolents.
C'est trop beau, et qui est-elle?
Je tire fort sur ma clope vacillante et toute tordue, et expire la fumée par mes lèvres blessées que l'alcool rend chaudes.
Elle sourit. Ah, merveilleuse créature, ton corps est trop beau. Ton visage est si apaisant, qu'autour de moi, ils se sont tous arrêtés de danser, subitement, parce que le temps a cessé d'exister. L'alcool lui même, a cessé de blesser ma tête et je me sens guéri.
Promets moi que tu n'arrêtera jamais de me regarder.
Sa main pleine d'égratignures et de sang virant au brun se tend vers moi.
-Violet.
J'aurais dû reculer, mais le diable est si séduisant, et l'être humain si faiblard, que sous l'alcool, et peut être un peu d'autres substances, ma main s'abaissa et pactisa avec celle qui brisa mon cœur bien trop de fois.

VioletOù les histoires vivent. Découvrez maintenant