- II -

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Il était trois heures du matin. La musique country diffusée en boucle dans tous le motel me réveilla. À côté de moi James dormait encore. Je sortis prendre l'air accoudé à la balustrade. En bas, la bouteille était toujours en morceaux comme la plupart des personnes ici. Un des néons de la devanture c'était rallumé comme pour repousser les ténèbres. L'air était encore chaud et une main glacée se posa sur mon épaule.
- Tu ne dort pas ? me dit-il.
- J'y arrive pas. J'arrête pas de penser à mes pseudo-parents et à mes vrais parents. Je me demande si au fond je leurs manque vraiment. Et puis y a Max et Beccy je comprend pas comment ils ont pu me faire ça. J'ai qu'une seule envie à présent c'est de les détruire comme moi ils m'ont détruit.
- Ok, tu commences à me faire vachement flipper toi mais si t'as envie de te venger alors j'suis partent.
- T'es sur parce que j'ai quelques idées qui me viennent en tête.
- Ok je te suis mais avant que la tempête ne s'abatte sur tes adversaire tu devrais aller dormir un peu Margo Ross Spiegelman, me dit-il avec un sourire en coin.
- Non mais je rêve t'as vu La face cachée de Margo. Mais t'as quel âge enfaite ? Si il faut t'es un ado près pubère avec un corp d'ad...
- Ok j'en conclus que t'es encore bourré. Vient te coucher ça vaut mieux pour toi. Et au faite j'ai 20 ans et oui j'ai vu La face cachée de Margo.

Le lendemain j'étais décidée à mettre mon plan à exécution. James avait raison j'avais envie de me venger comme Margo. J'écrivit une liste de tous ce dont j'avais besoin sur un petit bout de tapisserie déchirée.
- Bon James hier tu m'as dit que t'étais partant pour m'aider sa tombe bien j'ai besoin d'un assistant.
- Ok si tu veux...mais là il est 11h30 tu veux pas attendre un peu.
- La vengeance n'attend pas.
- ...
- Maintenant lève toi j'ai besoin de toi.
Je lui lança ses vêtements d'hier soir au visage.
- Je descend à la cueille nous chercher des trucs au distributeur t'as intérêt à être habillé quand je reviens.
Quand je rentra dans la chambre il m'attendais assis sur le lit.
- Bon par quoi on commence ? me dit-il.
- Il faut trouver un super marché.
- On a qu'à aller chez " Jo " il a une petite épicerie en ville, on trouve de tous.

L'épicerie était effectivement minuscule mais j'avais trouvé tous ce sont j'avais besoin pour mettre mon plan à exécution. Au moment de payer James sortie une liasse de billet.
- Ah d'accord je savais pas que je couchais avec Pablo Escobar.
- Arrêt de raconter des conneries, me dit-il, j'ai quelques économies.
- Oui et tes " économies " tu les attaches avec un élastique comme un dealer dans GTA.
- Ouais ça me donne un style gangster.
- Ok Pablo comme tu veux, mais toi aussi t'es bizarre.
- Si tu le dit Margo, me dit-il en riant.

Le soleil était au dessus de nos têtes, il était 12h00. Sur la banquette arrière, le sac de course gigoté dans tous les sens. Le vent soufflait dans mes cheveux. La radio diffusée Crystals de Of Monsters and Men. James conduisait ma voiture à toute allure, assise côté passager j'étais devenu sa copilote.
- Alors en plus d'être Pablo Escobar t'es aussi Vin Diesel.
- Je suis beaucoup de personnes en même temps.
- Oui je vois ça t'es vraiment un mystère.
- Probablement.
- En parlant de mystère, tu m'avait dit hier soir que tu me raconterai comment tu as atterri dans le motel.
- Ouais mais c'est vraiment une longue histoire.
- On a deux heure de route.
- Ok t'as gagné. En plus je sens que si je te le dit pas maintenant tu vas me soûler pendant deux heures.
- Exactement.
- J'ai pas toujours vécu en Californie, avant j'habitais dans un veille immeuble à Brooklyn avec ma mère et mon beau-père. Ma mère est tombée enceinte de moi à 16 ans du coup ses parents l'on mis à la porte. Et mon père c'est barré comme un lâche. Elle a dû se débrouiller toute seule. Puis, elle a rencontré mon beau-père, il l'a aidé à s'en sortir. Ils nous a offert un toit et de la nourriture. Pour ma mère c'est tout ce qui compté. Elle fessais tous pour que je ne manqué de rien et que je sois en sécurité. Tous même accepté les excès de violence de mon beau-père. C'était pas un homme méchant mais il avait des problèmes au travaille et il s'était mis à boire. Un jour, il a perdu son travail, ça l'a rendu dingue. Depuis, il était devenu encore plus violent avec elle. Pour continuer de subvenir à mes besoins elle a trouvé un travail. Elle m'a dit qu'elle était caissière mais je savais se qu'elle faisait, dit-il la voix tremblante. Mon beau-père et son travail... tous ça, ça l'a complètement détruite. Elle c'est misse à fumer, à boire et à se droguer. Alors j'ai voulu aider ma mère. Quand t'as 17 ans, que t'habite à Brooklyn et que t'as besoin d'argent il y a pas 36 solutions. Un pote m'a donné le numéro de son dealer et j'ai fini par en devenir un moi aussi. Ma mère a arrêté de travaillé et elle a foutu mon beau-père à la porte. Elle passait ses journées dans le canapé à boire et à se droguer. Il lui arrivé parfois de voler dans mes stocks de drogue, alors je payais la somme manquante à mon fournisseur avec ce que je gagnais. Je changeais souvent de planque pour éviter qu'elle ne trouve la drogue et qu'elle ne la consomme. Un soir quand je suis rentré elle était allongé sur le canapé elle ne bougeait plus. Je l'ai emmené au urgence mais ils ont rien pus faire. Elle avait fait une overdose. En rentrant je me suis rendu compte que mon stock pour la semaine était presque vide. Elle avait sans doute trouvé ma nouvelle planque. J'avais économisé mais j'avais pas assez pour remboursé mon fournisseur et je sais ce qu'il fait aux personnes qui ne peuvent pas payer. Alors j'ai décidé de fuir, plus rien ne me retenais. J'ai préparé mon sac et j'y ai mis toute mes économies. Le lendemain, j'ai vendu le reste de la drogue et je suis parti. Un soir quand ma mère était bourrée elle m'avait dit que mon père avait essayé de me recontacter, elle m'avait donné un papier avec son adresse et elle m'a dit si un jour t'a des problèmes va là-bas et dit lui " je suis James Parks ". Il habitait en Californie dans un beau quartier. Le genre de quartier où les voisins t'apporte des gâteaux quand tu es nouveau, où les gens font leur footing en toute sécurité, où on entend plus un bruit à partir de 22h00, où les maisons sont toutes blanches à l'extérieur mais leurs occupants renfermés des secrets très sombres. Mon père faisait partie de ce genre de personnes qui renferme des secrets plus sombres que les ténèbres et qui oublie vite son passé. Et moi j'étais son passé. Quand j'ai sonné à la porte une petite fille m'a ouvert elle était pas plus hautes que la poignet. Elle m'a regardé et elle a dit " Papa, il y a un monsieur à la porte ". Son père est arrivé. Je lui ai dit " Bonjour, je suis James Parks". Son visage est devenu pâle et il m'a regardé de haut en bas. La petite fille était toujours à la porte. Une femme est passé derrière lui avec un bébé dans les bras. Elle lui a dit : " Chérie c'est pour quoi encore ? ". Il a fait signe à sa fille de montée. Il m'a dit " 22h00 au Edwood café ". Il a claqué la porte sans que je ne puisse lui dire un mot. Je me suis figé sur place. A travers la porte en bois j'ai entendu sa voix " Non c'était une erreur ". Une erreur. C'était exactement ce que je représentait pour lui. Il était 22h30 j'étais toujours assis sur la banquette rouge du café. J'avais fini mon deuxième Coca et il n'étais toujours pas là. Je faisais mine de regardé mon téléphone et à chaque fois que j'entendais la sonnette de la porte je levais la tête. J'étais près à partir quand il est enfin arrivé. On a parlé pendant longtemps. Il m'a dit que c'était une nouvelle personnes maintenant qu'il avait changé. Il regrettait de nous avoir abandonné mais que c'était trop tard. Il m'a dit qu'il ne pouvait pas tous avouez à sa femme car ça foutrai sa vie en l'air. Il m'a donné de l'argent et il m'a dit de passé la nuit dans le motel. Il m'a aussi donné son numéro. Depuis on se voit tous les dimanches à 18h00 au Edwood café. C'est lui qui me donne tous cette argent sûrement parce qu'il culpabilise de m'avoir abandonné. Souvent on dit rien je me contente de prendre un Coca lui fait bonne figure et engage la conversation. J'observe ma bouteille qui se vide un peu plus à chaque gorgée, jusqu'à 19h. Il me donne de l'argent pour la semaine il s'excuse de partir et il part. La serveuse m'apporte le même plat tous les dimanches soir depuis 1 ans. Puis je rentre au motel. Personne ne sait que je suis ici sauf mon meilleur ami Léo.
- Et toi tu compte faire quoi maintenant ?
- Je sais pas rester ici jusqu'à ma mort. De toute manière j'ai pas d'autres choix.
- On a toujours le choix dans la vie...

Room 116 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant