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Un message de Max apparu sur l'écran noir de mon téléphone :
" Pardonne-moi mon coeur j'suis désolé je voulais t'en parler mais pas comme ça avec Beccy c'était une erreur tu sais que c'est toi que j'aime et que tu es la seule qui compte pour moi pardonne-moi pour tous "

C'était le cinquièmes messages de ce genre et plus je voyais son nom apparaître sur l'écran de déverrouillage de mon portable, plus j'avais envie de le frapper. À chaque nouveaux messages la photo de nous deux au parc s'illuminait. Ce souvenir magnifique et impérissable qui était gravé dans ma mémoire et dans l'écran de mon téléphone me répugnait. Alors j'ai saisi mon IPhone dernière génération et je l'ai balancé contre mon mur.

Des excuses encore et toujours c'était avec le basket la seule chose qu'il savait faire. Il passait son temps à me mentir puis à s'excuser, mais cette fois c'était la fois de trop. C'était plus que ce que je ne pouvais supporter. Je me sentais terriblement trahis et humiliée. Comment j'avais pu lui accorder ma confiance ... leurs accorder ma confiance ? Ils étaient tous fautifs. Comment et pourquoi toute ma vie avait pu s'écrouler sous mes pieds ? J'avais rien demandé à personnes. J'étais pas une mauvaise personne. J'avais rien fait qui méritait que je sois à ce point punis.

Alors je pris mon gros sac de voyages et je mis tous ce qui rentré dedans. Sans réellement prêter attention au contenu de mon bagage je tira la fermeture, je pris les clés de ma voiture flambant neuves et je sauta par la fenêtre. J'atterri sur la terrasse et en quelques secondes je fus dans ma voiture. J'alluma le contact et je roula sans but avec la seule certitude que je voulais quitter cette endroit au plus vite.

Après deux longues heures de routes, j'aperçu les néons presque tous grillés d'un vieux motel. Seul le M et le T brillaient encore dans la nuit. Je décida que pour la nuit ce serait parfait enfin presque. Je m'étais garé sur le parking presque vide et je me dirigea vers l'entrée. En entrant la sonnette alerta le vieille homme au comptoir qui dormait sur sa chaise.
- Oui qu'est-ce que tu veux ?
- Heu ... je cherche une chambre pour la nuit.
- Il doit m'en rester quelques-unes bouge pas.
Il revint avec une clé qui portait le numéro 116. Je paya et il m'indiqua brièvement le chemin à prendre avant de replonger dans son sommeil. Je monta l'escalier avec mon gros sac en direction du premier étage. Après avoir traversé l'allée je tomba nez à nez avec un homme assis contre la porte 117, une bouteille à la main, l'air mélancolique il fixé la pleine lune comme si c'était un duel.

Ma chambre était sale mais vu le prix je ne m'attendais pas à mieux. Je posa mon sac sur le fauteuil et je m'allongea sur le lit. Malgré tous il était plutôt confortable.
Je me dirigea dans la salle de bain dans le but de démaquiller ce masques que j'affichait depuis trop longtemps. Les larmes dégoulinaient sur mon visage et je ne pus m'arrêter de pleurer.

C'est le bruit sûrement qui l'agaça puisqu'il toqua à plusieurs reprise à la porte de ma chambre " Ça va là dedans ? ", " T'as bientôt finit de pleurer ? ", " Tu ferais mieux de prendre l'air. "Alors je finis par sortir le rejoindre. Il était toujours assis contre la porte de sa chambre. À mon arrivée, il indiqua du regard la place à côté de lui. Nous étions assis tous les deux, une bouteille à la main, à échanger sur des banalités de la vie. C'était ni déplaisant ni plaisant, c'était ... banal. Mais j'ai joué le jeu, il était un peu maladroit mais sa compagnie était agréable, sans être pour autant extraordinaire. On était là, assis à descendre un whisky un peu moyen. Ce soir là l'alcool eut deux conséquences indésirables : il m'arracha littéralement la gorge puis l'estomac et après deux ou trois gorgées il eut sur moi l'effet d'un élixir de vérité . Alors très vite je dévoila à ce parfait inconnu comment ma vie était partie en vrille et pourquoi j'étais assise à côté de lui, le mascara dégoulinant, entrain de siroter un whisky qui me décapait l'oesophage.
- Comment tu te sentirais toi si toute ta vie n'étais qu'un grand mensonge, si chaque personne que tu pensais connaître n'étaient enfaite que des sortes d'acteur ? Comment est-ce que tu te sentirais si tu étais trahis par des personnes que tu pensais connaître par coeur ?
- Mais c'est le cas figures toi. Tu n'est pas la seule âme perdue dans ce motel.
- T'es peut-être à plaindre mais sûrement pas autant que moi.
- Quoi !? Que peut-il bien se passer de si grave dans la vie d'une ado de 16 ans ?
- 18 ans je les ai fait hier.
- Happy Birthday chérie ! Je t'aurais bien acheté un cadeau mais déjà j'suis pauvre sinon je vivrais pas ici, en plus je te connais depuis approximativement un quart d'heure et t'es déjà entrain de finir mon whisky ce qui est en soit un très beau cadeau. Alors qu'est-ce qu'il t'arrive. Attend laisse moi devinez. T'es parents ce sont trompés dans la couleur de ta nouvelle voiture ? T'as une poussée d'acné ? Heu il y avait plus de place pour le concert de Justin Bieber. Non je sais ton copain t'as plaqué.
- C'est presque ça mon copain m'a trompé avec ma " meilleure amie " Beccy et je viens d'apprendre que mes pseudo-parents mon adoptés.

Et je finis par tous lui dire. Je lui expliqua comment hier soir mes pseudo-parents m'avaient annoncé le jour de mes 18 ans qu'ils m'avaient adopté à l'âge de 8 mois. C'était juste après le gâteau en famille et les cadeaux dont ma nouvelle voiture. Ils avaient dit à ma sœur Lou de monter dans sa chambre parce qu'ils voulaient me parler. Alors mon père m'a dit qu'ils avaient fait ça pour mon bien et ma mère ne cessait de pleurer en balbutiant qu'ils voulaient tous me dire avant mais que c'était trop dur. Dans l'histoire personne n'avait pensé à moi. Aucun d'un ne s'était dit que pour moi aussi ça allait être dur. Après avoir appris la nouvelle je suis monté dans ma chambre sans rien dire et j'ai envoyé un message à Beccy ma soit disant meilleure amie. Et on c'est disputé comme d'habitude sans aucune raison. Elle trouvait que je parlais trop de mes problèmes que je ne l'écoutais pas assez alors que j'avais toujours été là pour elle.
Ensuite je finis mon récit par la journée d'aujourd'hui. La terrible journée qui m'avait emmené jusqu'ici. Sûrement pour se venger, ce matin, Beccy m'avait annoncée dans le couloir du lycée devant tous le monde qu'elle avait couchée avec mon copain à une fête il y a un mois.
- Voilà comment je suis arrivé ici. J'ai fais mon sac en rentrant du lycée et j'ai roulé jusqu'à ce motel.
- Alors tu comptes faire quoi maintenant rentrer chez toi et présenter t'es excuses à tes parents ?
- C'est pas mes parents !!!
- Pour toi peut-être pas mais pour eux si. Et puis de toute manière c'est eux qui t'ont élevé.
- Peut-être mais c'est pas eux mes vrais parents et en plus ils m'ont menti pendant 18 ans.
- C'EST PEUT-ÊTRE PAS T'ES VRAIS PARENTS MAIS TOI AU MOINS TU AS EUX DES GENS QUI T'AIMAIENT, hurla-t-il.
Sa voix tremblée alors il reprit une gorgée dans la bouteille à moitié vide.
- T'as peut-être raison mais je ne veux plus jamais voir ses personnes de ma vie.
- Tu veux retrouver tes vrais parents ?
- Je sais pas encore. Peut-être bien que oui mais comment j'ai été séparé d'eu pendant 18 ans. Je ne sais même pas à quoi ils ressemblent. Je ne connais rien d'eux et puis peut-être que mes pseudo-parents avaient raison. Ils ont sans doute fais ça pour mon bien. Peut-être que mes vrais parents ne m'aimaient pas enfin de compte sinon ils ne m'auraient pas abandonné au premier venu.

Dehors l'air était encore chaud comme un été dans le nord. Il me tendit la bouteille. Je fis mine de boire et je pris une grande inspiration.
- Et toi qu'est-ce que tu fais ici. Comment es-tu devenu une âme perdu parmi tant d'autres dans ce motel ?
- C'est une longue histoire, pas de celles qu'on raconte en une soirée.
- T'inquiète pas je resterait jusqu'à la fin.
- C'est ce que tous le monde dit mais que personne ne fait jamais.
- Alors on pourrait essayer.
La conversation ce finis comme elle avait commencé, subitement. Il ne dit plus un mot, il se contenta de regarder les néons clignoter .

Ce soir là, la lune était particulièrement pleine et le whisky étrangement spécial. La bouteille était vide, il avait fini la dernière gorgée. Pourtant il serrait la bouteille entre ses doigt comme si il s'agissait de sa propre vie.
- Au faite je ne connais même pas ton nom, me dit-il soudainement.
- Je m'appelle Jessie et toi ?
- Enchanté Jessie. J'm'appelle James.
- Dit t'as mis quoi dans la bouteille ? Il avait vraiment un drôle de goût ton whisky, t'essaie de m'empoisonner pour coucher avec moi ?
- Peut-être bien.
Aussitôt nos visages se rapprochèrent et on s'embrassa. Ses doigts se desserrèrent et il lâcha la bouteille qui roula jusqu'au bord de la balustrade et chuta du première étage. Il me saisit par les jambes et m'allongea sur le vieux drap taché de mon lit.
- Attend on peut pas faire ça ici s'il faut quelqu'un a été tué sur ce même drap.
- Je sais c'est ça la magie du motel.
Cette argument bien que ridicule me convint. Alors ce soir là dans la chambre 116, deux âmes perdues fusionnèrent.

Room 116 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant