- IV -

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Je n'ai plus dit un mot. J'ai scruté le sang du beef steak on fond de mon assiette. J'ai plongé les dernières frites qu'il me restait dans la sauce barbecue et on est rentré au motel.
On c'était assis  contre la porte de la chambre 116 et on regardait les étoiles. Comme la première fois où l'on c'est rencontré.
- T'es sûr que tu veux rester ici pour l'éternité ?
- Les étoiles occupent la même place toute l'éternité alors pourquoi pas moi ?
- Parce que tu n'es pas une boule de gaz destiné à s'autodétruire.
- C'est déjà ce que je suis entrain de faire.
- Je refuse cette idée.

Soudainement il se leva et me pris par la main.
- On va où ?
- Tait-toi et suis-moi.
Il m'entraîna jusqu'au toit du motel. Un petit portillon nous séparait de la piscine. James sauta par dessus enleva ses vêtements et plongea. Il sorti de l'eau et me regarda.
- Alors qu'est-ce que t'attend ?
- On a pas le droit d'être ici.
- Alors comme ça La Grande Jessie a peur de se faire choper.
- Non c'est pas ça en plus j'suis fatigué. J'ai pas le temps pour une baignade nocturne. Faut que j'aille dormir.
- L'éternité n'est pas à une minute près.
Il me lança de l'eau dessus et je finis par sauter le portillon pour venir le rejoindre. On resta dans l'eau quelques minutes à se chamailler comme des gosses. On s'assit au bord de la piscine les pieds dans l'eau. Des gouttes ruisselaient sur son visage et dans son dos.
- J'aimerais bien les connaître, mes parents biologiques. Je me demande à quoi il ressemble. Est-ce que j'ai des frères et sœurs.
- Tu peux essayé de les retrouver.
- Mais comment je ne sais rien d'eux ? Toi au moins tu connaissais l'adresse de ton père.
- On a qu'à retourné chez toi. Si t'es parents t'ont adopté il y a forcément des traces de cette adoption et des papiers.
- Non je veux plus retourner là-bas. T'inquiète pas je vais me faire à l'idée que je ne connaîtrais jamais ma vraie identité.
On avait finit par observer le ciel étoilé allongé sur le toit loin de la pollution lumineuse des néons avant d'aller se coucher.

~

Ce matin ça faisais un mois que j'avais quitté mon ancienne vie. Un mois que je connaissais James et que je ne me voyais pas autres par qu'avec lui. J'avais mes petites habitudes maintenant. Le dimanche on allait au Edwood café à 18h pour voir son père ensuite on mangeait des frites et un beef steak. On rentrait et on allait à la piscine observer les étoiles. Les autres jours on commandait des pizzas ou on achetait des nouilles chez " Jo" celles qu'on mélange à de l'eau chaude. On les mangeait devant des émissions à la télé. Une fois par semaine il y avait un nouveau film au cinéma en ville qu'on s'empressait d'aller voir. Souvent on prenais la moto de James pour aller rouler dans le dessert juste pour avoir le sentiment de quitter le motel et d'avoir une vraie vie. On avait aussi acheté une carte de la région où on avait entouré au marqueur rouge des endroits qu'on aimait bien. Dessus il y avait le cinéma, le Edwood café, le motel et la colline aux étoiles. C'est un endroit dans le dessert où on aimait particulièrement aller. C'était notre spot un endroit sans problème un endroit magique où le ciel était à nos pieds et les étoiles s'offraient à nous. On pouvais y passer des heures, on contemplait les étoiles, on refaisait le monde, on s'inventait une autre vie. C'était un endroit où tous était possible...

~

- Ça va ? Tu penses à quoi ? M'interpella-t-il.
- A rien de très important.
Je me leva et embrassé ses lèvres au goût café. Je bu le fond de jus d'orange qu'il restait dans la bouteille avant de descendre pour en acheter une nouvelle chez " Jo ".

En ouvrant la porte je remarqua un paquet qui ressemblais à une boîte d'allumettes emballée dans du papier journal où l'on pouvait lire écrit au marqueur par dessus le papier un grand J. Je rentra pour donner la boîte à James et je finis par partir à la supérette. Quand j'ouvris la porte il me pointa un revolver dessus.
- Ah c'est toi ! Désolé. Fait t'es affaires faut qu'on se casse. Vite !
- Quoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? dit-je affolé.
- Je t'expliquerai plus tard mais on est plus en sécurité ici. Il faut partir.
- Je ferais rien tant que tu ne m'auras pas dit ce qui te met dans cette état.
- Ouvre la boite d'allumettes.
Je saisis la petite boite posée sur le meuble télé et je l'ouvrit. Je poussa un cri de stupeur en découvrant avec horreur un doigt.
- Putin mais c'est horrible qui peut faire une chose pareille ?
- Les gars pour qui je bossais à Brooklyn. Ceux à qui je dois de l'argent.
- Comment tu peux en être sûr ?
- C'est typiquement leur signature.
- Il est à qui ce doigts ?
- Léo, mon meilleur ami. Je le sais parce qu'il y a une cicatrice sur le doigt dans la boite. Léo a exactement la même. Ça date du jour où on avait fait une course à vélo quand on était gamin. Il était tombé sur une bouteille en verre cassée. Il y avait du sang partout on est allé à l'hôpital. Il a gardé des cicatrices au genoux et au mains. Bref on a pas le temps de discuter. Fait ton sac on part demain matin.
- Mais pour aller où ? En plus on a pas de travaille pas de moyen de gagner de l'argent.
- Pour aller où ? Je sais pas en sécurité et pour l'argent je demanderais à mon père. Il est pété de tunes et de remords donc il continuera à subvenir à nos besoin.

Je m'exécuta sans rien dire. On alla chez " Jo " acheter des nouilles avant de s'enfermer dans la chambre 116. James resta un long moment appuyé à la porte son revolver 9mm à la main. Je m'endormi en le regardant guetter l'entrée du motel par le store.

Je me réveilla vers 6h. La place à côté de moi était froide. J'examina rapidement la chambre et je ne vis pas James. Il était sûrement sortie prendre l'air ou acheter un truc chez " Jo ". Je me leva et pris mon sac au pied du lit. Celui de James avait disparu. Je sorti et je constata que sa moto n'était plus garé. Je remonta dans la chambre. Rien n'avait changé. James n'étais toujours pas là et son sac non plus. Je resta de longues minutes assise sur notre lit défait avant d'en conclure qu'il devait m'attendre quelque part. Il devait sans doute être parti à la colline au étoiles. On c'était dit que si il y avait un problème on se retrouverait là bas. J'enfila mon manteau, je pris mon sac et je me dirigea vers ma voiture. J'enfonça ma main dans ma poche pour y attraper mes clés. Au lieu des clés je sorti un ticket de caisse avec un mot écrit par James au dos de celui-ci. Il disait : " Pardonne-moi Jess je devais partir tous seul c'est trop dangereux pour toi de rester avec moi comprend moi je fais ça pour ton bien Je t'aime James ". Finalement il n'était pas différent de Max, ni de mes speudo-parents . Il me servait le même discours insipide qu'eux à base de " pardonne-moi je suis désolé ", " j'ai fais ça pour ton bien ". A les entendre ils font tous ça pour mon bien. Comment est-ce qu'il peuvent penser que mentir, trompé et abandonné peut faire du bien à quelqu'un ?

La route était droite bordée par le dessert Californien. Les gouttes ruisselait sur mes joues encore une fois. Tous repassais en boucle dans ma tête comme un mauvais film sans fin. Max, mes speudo-parents, le motel, le whisky, James, la vengeance, la boite d'allumettes, notre fuite, sa fuite et voilà comment j'avais fini dans ma voiture rouge. Mes yeux remplis de l'armes faisaient onduler la route. Je roulais pour fuir je ne sais quoi ni même qui sans vraiment de but concret. Et à ce moment précis, les cheveux au vent, les larmes qui dégoulinaient, je me sentais bien. Pas heureuse mais une sensation agréable de bien être, de répit comme la calme après la tempête. Mais cette sensation fut de courte durée quand le petit mouton bleu que m'avait offert ma sœur Lou vint taper contre mon genoux me rappelant que j'avais laisser la personnes qui comptée le plus pour moi. Je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder englouti parmi tous les autres portes clés. Enfaite ça représentait bien ma vie pleine de portes clés moches qui n'avaient aucune valeur à mes yeux qui m'ont empêché de voir ce qui compté vraiment, Lou. Comment est-ce que j'avais pu la laisser ? Alors je fixa ce mouton bleu qui représentait la douceur et l'innocence de Lou. Quand je décrocha mon regard du mouton il était déjà trop tard. Le panneau publicitaire pour les céréales Lucky Charms était en face de moi. Dans une piètre tentative de sauver je ne sais quoi d'encore bon chez moi je tourna violemment le voulant. Je ferma les yeux et je compris. Je compris que même les plus mauvais film avait une fin.

Room 116 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant