Let The Past Go // K.S.

CHAPITRE 57

MÉKRA

Je contemple le jeune fille qui dort à côté de moi. Linda Thomson. Aussi douce que perchée. Elle rigole fort, elle parle mal, elle est intelligente, elle est drôle, elle a la joie de vivre.

Elle est honnête et loyale malgré les doutes que j'avais sur elle au début.

Je vois ses yeux papillonner et elle se tourne vers moi.

-Tu dors pas? Marmonne-t-elle.

J'ai pas répondu quand elle m'a dit "je t'aime" tout a l'heure, mais elle ne m'en veut pas car elle me connait.

-Non.

-Qu'est-ce qu'il y a?

-J'sais pas je réfléchis.

-A 2h30 du mat'? Vas-y j'suis morte moi j'sais aps comment tu fais.

Elle pose sa tête sur mon torse.

-Oh putain faut que j'aille récupérer mes affaires à Nice, soupire-t-elle.

-Tes affaires?

-Ouais... Vu que je vais rester a Paris pour mes études, faut que j'aille à Nice chercher toutes mes affaires. J'avais pas tout pris parce que de base j'étais juste en vacances.

-T'as la voix enrouée on dirait Framal, je ris.

-Pfff tais toi.

-Tu vas me manquer p'tite tête.

-Toi aussi grosse tête.

-Tsss nique-toi.

-Toi même, réplique-t-elle. Bon allez tais-toi je dors.

Elle entoure mon torse de ses bras et met sa tête dans mon cou.

-Je t'aime ma Li, marmonnai-je.

Elle sourit contre ma peau et me serre plus fort.

*

Je suis réveillé le lendemain matin par le bruit d'une douche qui coule. Ça doit être Linda, elle n'est plus à côté de moi.

Lorsqu'elle revient dans la chambre, douchée et habillée, je remarque que ses yeux sont rougis et elle s'efforce de me le cacher en cherchant sa brosse. Mais ses mains tremblent et sa respiration est saccadée.

-Qu'est ce qui t'arrive Linda?

-J'me suis mis du shampoing dans les yeux et ça me brûle.

Quelle menteuse. Je me lève et la prends dans mes bras. Je sens qu'elle est tendue, elle serre les dents et les poings pour ne pas pleurer.

-Pourquoi tu te retiens de pleurer devant moi? Chuchotai-je.

Je sens qu'elle lâche prise et ses larmes coulent.

-Chrissie est à l'hôpital, elle n'en a plus pour longtemps, lâche-t-elle.

Ses jambes flageolent, je m'assois et l'assoit sur mes genoux.

-C'est Lou, ma cousine qui m'a appelée pour me prévenir.

Je ne dis rien, je ne sais pas ce que je suis sensé dire. «Ça va aller"? Non ça va pas aller, je le sais. Elle respire profondément pour se calmer puis elle se lève. 10 minutes plus tard on retrouve les autres à l'appart de Ken, Mo, Deen et Nina.