La cérémonie de mariage englobe tant de réalité, par exemple en Afrique, plutôt dans mon pays, on assiste à trois ou quatre types de cérémonies : la pré-dote, l'un des éléments qui ne figure pas dans toutes les coutumes, la dote une sorte offrande des cadeaux symboliques comme pour remercier le parent d'avoir garder leur fille vierge, le mariage civil et enfin le mariage religieux devant Dieu et devant tous.A cela, on voit le consentement mutuel de deux personnes qui décident de partager le reste de leur vie ensemble. Le consentement suppose la volonté et l'acceptation. Ainsi donc lorsqu'on demande aux mariés, s'ils sont d'accord et qu'ils répondent oui. Est-ce là un mariage consenti ?
Avant je vous aurais répondu « oui » Mais maintenant, je suis troublée. Parce qu'il existe le dol, autrement dit un mariage contraint, une manigance qu'a utiliser mon père. Et me voilà impuissante entrain d'assister à la cérémonie de mon mariage.
Être marié à quelqu'un que l'on n'aime pas, que l'on ne connait pas et qu'on ne veut pas connaître, devoir passer toute sa vie avec lui, alors que son cœur appartient à quelqu'un d'autre. Cette vie, je ne la souhaite à personne.
Parmi toutes les choses que j'avais envie de faire aujourd'hui, assister à un mariage, à mon mariage, n'est pas ma priorité, tant l'en faut.
La cérémonie touche à sa fin, le moment tant attendu de la signature dans le registre est arrivé, et avec elle ma plus grande crainte : être prisonnière avec lui pour le restant de ma vie.
Monsieur le maire se tient devant moi, c'est un homme grand avec un peu de barde sur le menton, il semble avoir plus de cinquante-sept ans, il me tend son stylo que je le lui arrache presque de main, il affiche un petit sourire en coin, il devrait en avoir l'habitude de ce genre de chose, il me prend sûrement pour l'une de ces jeunes mariées pressées d'en finir avec toutes ces paperasses pour enfin devenir officiellement sa femme. Mais moi, ce n'est pas mon cas. Car je sais que s'il me laisse suffisamment de temps pour y penser, je n'accorderai pas à mon père la joie de me voir signer ce document. Un papier qui représente à mon sens la perte totale de ma liberté, une liberté que j'ai mis deux ans à acquérir.
Après avoir pris une profonde inspiration, je me retourne vers la foule, cette foule venue pour moi où plutôt pour cet homme grand et mince, les bras croisées, il est vêtue d'un costume bleu nuit de grande marque, à la peau plutôt très claire, trop pour un noir de père et mère, un visage assez ridé par l'âge, sur son visage apparaît un énorme sourire, il donne l'impression être heureux.
Cet homme est mon père. les parents ne sont-ils pas là pour rendre leurs enfants heureux ?
Je cherche à travers cette foule un visage familier ; quelqu'un que je reconnaîtrai forcément, en scannant les invités, les uns après les autres, à part ma petite famille, il n'y a pas grand monde venu pour moi. Mon regard s'arrête sur celui de mon père, il me surveille du coin de l'œil, il attend quelque chose, comme tout le monde d'ailleurs.
Est-ce que je veux arriver au bout de cette cérémonie et lui donner cette satisfaction de me voir mariée ?
Dire que mon père et moi, nous avions toujours été proches se révélait être un énorme euphémisme. D'aussi loin que je m'en souvienne, mon père ne m'avait jamais rien refusé, ni même réprimandé sur quoi que ce soit. Dieu sait que j'en ai fait des sottises. Il me donnait tout ce dont l'argent pouvait m'offrir, les meilleurs études primaires et secondaires de Lubumbashi (ancienne Elisabeth Ville de la république démocratique du Congo ), des vêtements à la mode... tout ce que je voulais, je l'avais. Ce que désapprouvait fortement ma tante maternelle, et malheureusement pour moi l'unique famille qui me restait.
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22 Novembre [En Correction]
ChickLitQuelques heures seulement après leur mariage, une jeune mariée confie à son époux qu'elle en aime un autre. Elle réclame le divorce dans un délai de trois mois et fixe alors des conditions à son mari : il ne doit rien se passer entre eux, en attenda...