DEUX

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- Ma fille, m'avait-il dit tristement. C'est un homme marié, avec des enfants. Mais ne le comprends-tu pas ? Les hommes mariés rentrent toujours chez leurs femmes.

C'est une mentalité qui est d'usage fréquente au Congo, la maîtresse envoûte souvent l'homme qui délaisse du jour au lendemain sa famille entière, seule la prière peut y remédier. Mais moi, je n'y croyais pas. Certes j'avais souvent assisté à cela mais je n'avais, ni envoûté Kaïs, ni même refusé qu'il assume ces responsabilités en tant que père.

- Papa, écoute, par pitié, il m'aime. Tentais-je de le lui dire les mains jointes.

Il me fusillait du regard.

- Tais - toi, et laisse - moi te dire qu'à partir d'aujourd'hui, tu n'as plus rien à dire qui a l'importance à mes yeux. A vingt-et-un ans, ta mère était déjà mariée et mère d'un fils de trois ans, toi qu'as-tu ? Rien, juste une famille qui t'a trop souvent gâtée. Mais demain tout va changer.

J'aurais pu lui dire que je ne trouve rien d'intéressant dans mes études ; que cela m'ennuyait énormément ; que je préférais cent fois mieux le marketing qu'à la comptabilité et que s'il voulait mon bien, il devrait accepter que j'épouse Kaïs dès qu'il aura divorcé. Mais il me n'a pas laissé le temps de lui dire, et s'est empressé de donner une sentence.

Selon lui, si je me conduisais ainsi, c'est parce qu'il n'avait pas fait quelque chose qu'il aurait dû faire depuis longtemps : de me trouver un mari parce que une femme reste une femme.

Il confisqua mon portable et m'ordonna de faire mes valises et d'aller m'installer avec lui dans la maison familiale qui se trouvait loin du centre ville. Ma cousine avait pour ordre de surveiller chacun de mes faits et gestes, j'étais comme une prisonnière dans la maison de mon père. Mon père et mon frère ne m'ont plus adressé la parole durant un mois, ils passaient toutes leurs journées à l'extérieur pour leur boulot et lorsqu'on se croisait, il me semblait qu'ils me regardaient avec un certain dédain comme si je n'étais personne à leurs yeux et ça, ça m'avait beaucoup attristé. J'avais beau essayé de parler avec eux, ils faisaient comme si je n'existais plus.

Ça faisait un mois, un mois que j'étais enfermé ici, un mois que je n'avais pas revu Kaïs. Même si Jenny m'envoyait certain message de lui, lorsqu'elle venait me rendre une petite visite. Mais ce n'était pas pareil. Il me manquait terriblement. Mais le faite de savoir que cette situation allait s'arranger m'aidait un peu, parce que j'avais entendu Sam en plein conversation téléphonique avec sa femme, il lui disait que dans une semaine, ils allaient enfin rentrer au pays.

Une nuit, mon père m'avait fait appelé, il était assis sur le canapé et Sam à côté de lui. Il me semblait que c'était l'heure de mon procès, et je n'avais droit à aucun avocat pour me défendre. Parce qu'ils avaient tous un avis contraire au mien sur la situation.

J'avais eu assez de temps pour imaginer ce moment mais absolument rien ne m'avait préparer à ce que j'allais d'entendre.

- Assis-toi, m'ordonna-t-il, de que j'entrais dans le salon. Sa voix restait forte mais elle était redevenu calme et douce comme autrefois.

- Je t'ai appelé pour qu'on fasse un peu le point sur les préparatifs du mariage, commença mon père . Immédiatement mes yeux s'ouvrirent grandement et mon corps s'immobilisa.

- Tout est prêt, continua-t-il. les invitations ont été envoyé, et la plus part de gens ont déjà répondu, par contre si tu veux inviter tes amies fait le vite. Demain nous rentrons à Lubumbashi pour régler le mariage coutumier et ta tante t'aidera pour ta robe.

22 Novembre [En Correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant