Chapitre 10

8 1 0
                                    


C'est la faim qui me fit descendre de mon lit, je m'habillais rapidement puis jetais un coup d'oeil à mon téléphone pour m'informer de l'heure. 13:14. HEIN ???? COMMENT AVAIS-JE PU DORMIR TOUT CE TEMPS ??? Rapidement, je me saisi de mes vêtements et m'habillai en 4ème vitesse. Fin faut pas pousser mémé dans les orties non plus, j'avais des milliers de contusions encore visibles sur les jambes et les bras et tout comme les bleus, le douleur n'avait pas encore foutu le camp...

Mon maillot de bain enfilé et ma robe passée avec le maximum de délicatesse dont j'étais capable, je me rendis dans la salle de bain où un superbe écriteau en bois accroché par une ficelle à un clou était tourné du côté vert ! Je le retournais puis je entrais dans la salle d'eau. 

Dix minutes pus tard, j'étais d'attaque et je m'élançais dans les escaliers pour pallier à mon grondement d'estomac qui s'intensifiait au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient ! 

En bas, je trouvais Sullivan en train de sortir un plat du four, sous les directives de sa mère qui elle-même s'occupait de retourner les steaks dans la poêle. 

"-Bonjour tout le monde ! Lançais-je le plus chaleureusement possible.

-Ah! la marmotte a enfin émergé ! Bonjour ma belle, bien dormi ? Me répondis la maman de Sullivan 

-Comme un loir ahah ! Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi reposée..."

Je vis un éclat de tristesse traverser le regard de mes deux interlocuteurs, et avant que la scène ne se transforme en bain de larmes, je me saisis des assiettes et des couverts afin d'aller mettre la table dehors. 

Le salon de jardin sur lequel je mis la table étais disposé de manière à ce qu'on puisse avoir une merveilleuse vue sur la mer et sur les forêts environnantes. 

Je ne savais pas réellement qui avait été cette vieille dame chez qui nous logions, mais j'avoue que j'aurai aimé le savoir. Aussi, quand, quelque minutes plus tard, nous nous installâmes tout quatre pour manger, je lançais la discussion : 

"-Mais au fait, la grand-mère de Sulivan, qui était-elle et que faisait-elle dans la vie ? Le père de mon ami me regarda d'un regard dans lequel je ne parvins pas à comprendre grand chose... Ce regard, d'ailleurs me fit presque regretter ma question jusqu'à ce qu'il commence à parler :

-Ma mère était quelqu'un de très téméraire. Elle avait l'habitude de nous embarquer dans des plans totalement délurés, moi ma grande sœur et mon père. Jusqu'au jour où mon père est décédé... Lui, était plutôt quelqu'un de posé, mise à part quand c'est ma mère qui l'embarquais dans ses plans foireux. C'était mon père qui travaillais, ma mère, elle était une sorte d'artiste. Elle faisait beaucoup de peinture, elle écrivait aussi, des histoires de magie, de fées, de monde parallèle... Elle disait que tout cela existait, mais que la bêtise des hommes les avaient contraints à s'enfuir et à devenir des populations nomades et cachées.Elle nous racontait tout cela, à ma sœur et moi, le soir avant de nous endormir.  Quand mon père est décédé, ma maman a perdu un éclat dans les yeux, et elle a dû faire ce qu'elle avait toujours abhorré auparavant. Faire de sa passion un métier. Elle s'est donc mis à écrire un bouquin, quelque chose d'affreux, disait-elle mais qu'elle savait que ça allait plaire au public, puisque tout le monde est bien trop réaliste. Et elle a eu raison. Elle a gagné une somme considérable, elle a vendu notre grande maison et nous sommes venus nous installer ici. J'avais 15 ans à l'époque, et ma sœur en avait 18. Elle n'a pas vécu dans cette maison. Ou seulement des weekend parci parlà, quand elle redescendait de Paris où elle faisait des études de droit. Toute la somme que ma mère a gagné grâce à la vente de son livre, elle n'y a  jamais touché. Elle a acheté la maison avec la moitié de ce qu'elle a gagné lors de la vente de l'ancienne, et elle a payé ma pension ainsi que les études de ma sœur avec le reste. Pour ce qui était des dépenses autres, elle s'occupait de prodiguer des soins aux personnes alentours, car elle connaissait tout sur tout aux plantes. Les gens ne la payaient pas, mais lui apportaient des victuailles sans arrêt. Ainsi, nous ne manquions jamais de rien ! Les vêtements, tout ça tout ça, elle se les procuraient en vendant des toiles, quelques fois. Elle n'a donc jamais touché à cet argent, car elle disait que c'était de l'argent sale. Qu'elle avait contribué à l'abêtissement de la population. Plus tard, elle changea d'avis. Elle décida que cet argent nous revenais de droit, et qu'il devrait nous soutenir dans nos passions. Ma sœur n'en avait pas besoin, puisqu'elle devint rapidement une brillante avocate. Elle s'éloignait chaque jours un peu plus de notre mère, puisqu'elle devenait de plus en plus réaliste. Tout ce que ma mère lui avait enseigné ne devenait plus de contes enfantins... Moi, ce fut autre chose. Je suis un garçon et j'étais le plus jeune de nous deux. Ma sœur me fit don de toute sa part du bouquin, elle savait que je voulais avoir ma propre ferme et que pour cela j'aurai besoin d'argent. C'est quelqu'un de bien ma sœur, elle a toujours su faire le bien dans le cœur des gens, tout comme ma mère, mais d'une manière tellement différente..."

Le père de mon ami était à présent plongé dans ses pensées, et durant quelque minutes, le silence plana au-dessus de notre table, seulement dérangé par les bruits de couverts. Ce silence fut rompu par la maman de Sullivan, qui s'écria :

"- Hé mais vous n'êtes pas attendu à 14h vous ? Il est déjà 45! Faudrait peut-être vous bouger, surtout que vous n'êtes pas dans le bourg là! 

Je jetais un regard à Sullivan, qui me le rendit et dans un même geste, nous engloutîmes le reste de notre repas avant de nous élancer vers la maison, la bouche pleine. Nous avalâmes le tout sur notre route, avant de nous saisir de notre brosse à dent et de faire un nettoyage express. Puis, nous attrapâmes notre serviette et courûmes dans l'escalier à vitesse éclair ! Les parents de Sullivan riaient aux éclats de nous voir ainsi nous activer, et ils nous lancèrent les jeux de plage à notre passage. Nous les saisîmes au vol, puis nous dirigeâmes vers la porte d'entrée :

"-A taleur ! "

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Sep 01, 2017 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

la vie ne tient qu'à un filWhere stories live. Discover now