III: Lorsque séduction est de mise...

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Ariane

Pourquoi je n'en ai pas fait plus? Pour faire durer le désir et pour lui montrer que c'est moi qui mène la bataille. C'est très difficile et c'est bien la première fois que je me retiens comme ça. Je ne sais pas, elle me procure une sensation nouvelle. Comme si je l'attendais toute ma vie. Elle aurait pu rencontrer n'importe qui, mais elle est tombée sur une louve comme moi. Destin, je t'adore! Elle est si...craquante. C'est une très mauvaise menteuse même si elle semble le faire exprès. Je ne peux m'empêcher de lui jeter des regards. Il faut que je lui trouve des vêtements mieux que ces vieux chandails trop grands sinon je vais assurément finir par lui sauter dessus. Ce que je ne regretterai pas... mais je ne veux pas commettre la même erreur avec elle. Je veux y aller doucement, mais pas trop, et sans trop de force. Lorsqu'elle sera suffisamment dépendante de moi, je pourrai lui dévoiler mon côté plus... entreprenant pour ne pas dire sauvage. Je souris à cette pensée.

-Pourquoi souriez-vous?
-Arrête de me vouvoyer veux-tu, je te l'ai déjà dit, je ne suis pas si vieille.
-Pourquoi souriez-vous?
Je soupire. Ne comprendra-t-elle jamais ce que je lui dis?
-Si je te dis que ce n'est pas de tes affaires.
Elle semble vexée. Je me retiens de la prendre dans mes bras pour lui signifier que je suis désolée. J'ai plus de fierté que ça.
-Désolée. Je ne voulais pas te vexer. Je souriais simplement parce que je pensais à quelque chose d'agréable.
-Qu'est-ce que c'était?
Je hausse les sourcils en affichant un sourire en coin. Ses yeux deviennent ronds comme des soucoupes. Je souris encore plus en lui servant sa crêpe.
-Vous n'en laissez pas une passer, je me trompe?
-Surtout pas lorsque quelqu'un me plait vraiment.
-Ne me laissez pas m'enfuir alors.
-Tu ne partirais pas de ton propre chef parce que je vois dans ton regard que tu n'en a pas envie.
-Alors si c'est ce que vous voyez. Il va de soit que c'est la vérité...
-Pourquoi mentirais-je à une déesse comme toi?
-Vous m'idéalisez trop Ariane . Je ne suis pas aussi parfaite que vous le voyez. J'ai de nombreux défauts et je ne vois pas la vie en rose bonbon.
-Alors je pourrais t'en faire voir de toutes les couleurs.
-Toujours le mot pour m'amadouer. Mais vous savez parfaitement que je résisterai.
-Moi je ne me découragerai pas.
-Soit.
-Bien. Nous nous entendons.
Je viens m'assoir à ses côtés en la frôlant. Elle le remarque et lève les yeux au ciel. Au moins, elle sait ce que je veux. Comme si ce n'était pas clair.
-Avez-vous d'autres personnes dans votre vie?
-J'avais une soeur. Elle était mon rayon de soleil. Tout ce que j'avais de plus précieux en ce monde. Je l'aimais tellement. Mais,elle a eu un accident d'auto lorsqu'elle apprenait encore à conduire. Ma mère a eu six côtes, un poignet et une jambe cassée avec une légère commotion et quelques coupures. Ma soeur, elle, a succombé à ses blessures avant l'arrivée de l'ambulance. Ma mère s'en ai tellement voulue. Elle voulait qu'Arielle prenne sa place. J'étais très proche de ma famille avant. Mais dans un élan de tristesse énorme, j'ai failli me perdre. Toutes ces émotions en même temps... mes parents ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Je ne pouvais plus vivre dans une telle ambiance. 16 ans. J'en avais 19.Ce n'est pas dans la logique des choses qu'elle parte. Ma petite soeur...
-Je... Je suis désolée.
Je souris en essuyant une larme que j'espère ne pas avoir exposée devant ses yeux.
-Ce n'est pas de ta faute. Tu as vécu bien pire.
Elle me sourient d'un sourire compatissant en m'essuyant une larme qui perlait au coin de mon oeil droit avec ses jolis doigts fins. Elles'arrête un instant réalisant peut-être que je regarde ses lèvres avec beaucoup d'envie. Je lève mon regard sur ses yeux aux couleurs d'un ciel pur. J'ai juste le temps de voir un éclair de désir dans son visage qu'elle s'éloigne subitement.
-Suis-je si envoûtante?
-Certainement pas.
-Qu'est-ce qui explique ce désir ardent dans tes yeux?
-Merci, ces crêpes étaient excellentes, mais je dois aller me dégourdir les jambes.
Elle se lève en prenant bien soin de ne pas dévoiler la petite culotte qu'elle porte dessous son chandail. Elle part en direction de la porte arrière. J'avale une dernière bouchée de ma crêpe avant de la rattraper.
-Si tu cours alors moi aussi.
Elle se retourne. Elle est nue dans l'abri que j'ai construit. Elle devient aussi rouge que le sirop de framboise que j'ai ajouté à mon déjeuner. Je la regarde de haut en bas. Elle se transforme et part à courir. Son pelage blond-brun m'émerveillera toujours autant. J'enlève mes vêtements en vitesse avant de me transformer et de lui courir après. Je la rattrape facilement.
-Alors,comme ça on ignore mes questions?
-Je ne désire pas répondre à des questions dont les personnes connaissent déjà les réponses.
Elle ralentit, puis s'arrête complètement. Je fais de même. J'écoute les alentours. Aucun bruit n'est audible. Je la regarde. Elle s'est couchée dans l'herbe. Je l'y rejoins. Ses magnifiques yeux bleu ardent me sondent. Elle est si belle. Je n'ai jamais rencontré une personne qui me donne autant de frissons juste en la regardant.
-Pourquoi me fixez-vous?
-Parce qu'un être aussi magnifique ne se retrouve normalement qu'au paradis.
-Je ne crois pas être un ange. Vous me connaissez très mal.
-C'est que tu ne m'as pas laissée passage à toutes tes facettes.
-Si votre charme n'est qu'un fleuve de mots sans réelles pensées, je n'ose pas imaginer combien se sont laissées berner.
-Si ta beauté ne m'est pas qu'une illusion, je te crois capable de me surpasser.
-Toujours les mots pour attendrir.
-Toujours le sourire pour me faire fondre.
-Cessez c'est paroles charmantes, je pourrais finir par mourir de gêne.
-Alors,si tel est le cas, je me ferai le plaisir d'une dernière volonté.
Elle grogne avant de se lever. Je me lève à mon tour.
-Qu'y a-t-il? Devrais-je mentir sur ma volonté?
-Si votre volonté est que je finisse dans votre lit pour vous plaire qu'une nuit, je ne veux pas me le permettre. Je ne suis pas comme cela.
-Il va de soit. Je ne veux pas qu'une aventure. Je te veux pour l'éternité à mes côtés.
-Comment pouvez-vous affirmer une telle chose après seulement une journée?
-Lorsque nous choisissons un animal à l'animalerie, nous le choisissons pour sa beauté et sa prestance, comment pouvons-nous affirmer que c'est avec lui que nous passerons le reste de notre vie? Ce n'est qu'une intuition, mais ne faut-il pas laisser le hasard intuitif décider de notre avenir? J'ai l'impression de vivre chaque seconde de ma vie avec plus d'étoiles dans mes yeux lorsque je te regarde. Je me sens voler dans les airs lorsque tu relèves les coins de tes lèvres en un sourire. Je ne peux que fondre lorsque tu me racontes quelque chose qui te tient à coeur. Finalement, j'ai l'impression que quelqu'un me transperce le coeur lorsqu'une larme force le passage de tes paupières. N'est-ce pas des raisons qui prouvent que je tombe amoureuse de toi encore plus à chaque instant que je passe à tes côtés. Je n'ai jamais cru au coup de foudre et ce n'est certainement pas maintenant que ça va changer, mais je sais que j'éprouve une réelle attirance envers toi.
Elle me tourne le dos, mais je peux voir que mes paroles la font réfléchir. Je me rapproche d'elle pour venir m'assoir à ses côtés. Elle ne dit pas un mot et j'attends patiemment une réaction de sa part. Je peux voir une larme perler au coin de son oeil droit. Je lui caresse le cou avec mon museau. Elle frissonne, mais ne me repousse pas.
-Personne ne m'a dit une chose aussi belle avant vous.
-Je te l'ai déjà dit, tutoie-moi.
-Où avez-vous lu cela?
Je roule les yeux. Ne comprendra-t-elle jamais?
-Nulle part, ce n'est que la pure vérité. Je ne l'ai jamais aussi pensé.
Elle tourne sa tête en ma direction. Elle me regarde dans les yeux quelques secondes puis enfouit sa tête aux creux de mon cou. Je sens mon coeur fondre. Je me sens bien, à ma place. Je ferme les yeux pour savourer se moment. Nous restons dans cette position plusieurs minutes.
-J'aime regarder votre pelage roux voler au vent.
-J'aime regarder tes yeux bleu pur qui pétillent en me voyant.
-Il ne pétillent pas!
-C'est ce que tu crois.
Un moment de silence confortable s'installe. Tout d'un coup, elle relève la tête et me sonde de ses beaux yeux.
-Est-ce que vous croyez que... non c'est idiot.
-Demande-moi tout ce que tu veux.
-Est-ce que vous pourriez me peindre?
J'ouvre les yeux grands comme des soucoupes. Est-ce qu'elle vient de me demander de la coucher sur une toile?
-Si vous ne voulez pas, ce n'est pas grave. Je voulais savoir comment vous me voyez. Pour me faire une meilleure idée de qui je suis pour vous.
-Je ne suis que surprise de la demande. Bien évidemment, je le veux. Une telle beauté serait gaspillée si elle n'apparaissait pas sur l'une de mes toiles. Quand voudrais-tu que je la commence?
-C'est comme vous voulez, c'est vous l'artiste après tout.
Je me lève et commence à marcher en direction de ma maison.
-Viens.
Elle me suit docilement. Je cours en fendant l'air de mes pattes. J'aime la sensation du vent sur mon pelage. Nous arrivons à la maison. Je me transforme. J'empoigne un chandail et l'enfile. Je me tourne et vois Valérie nue devant moi. Je ne peux m'empêcher de me mordre la lève inférieure.
-Au lieu de me relooker comme ça, rentrez préparer vos choses à l'intérieur, je vous rejoins.
Je rentre dans la maison à contre coeur. Je ne peux effacer ce sourire niais gravé à mon visage. Je monte à ma chambre à l'étage. J'enfile des vêtements plus appropriés en préparant des sous-vêtements en dentelle pour val'. Je me dirige à mon atelier, j'y prends une grande toile, des pinceaux, de l'acrylique et une palette de peinture. Le tout dans mes mains, je rentre dans la salle d'art, là où je peins tout sauf des photos. Il y a un fauteuil, une table, un chevalet et une énorme baie vitrée, vue sur la forêt. Je m'installe comme il se doit. Je ne sais comment elle veut que je la peigne, mais je suis totalement inspirée. Je l'imagine dans un champ de fleur, devant une rivière, au travers d'une chute d'eau ou tout simplement sur le sofa. Valérie rentre dans la pièce. Elle est irrésistible dans le chandail gris plein de peinture que j'utilisais avant pour peindre. Je lui donne les sous-vêtements que je lui ai préparés plus tôt. Elle se change dans la salle de bain et revient avec un beau chignon décoiffé. Elle y ajoute deux pinceaux pour bien le faire tenir. J'ai le goût de l'embrasser, mais je me retiens. Elle est un chef-d'oeuvre naturel sur deux pattes. Elles'assoit sensuellement sur le divan. Je souris bêtement.
-Alors, on commence?
-Je ne bouge pas tant que ce n'est pas terminé.
-Tu sais que ça peut me prendre plusieurs jours peindre une toile?
-Alors, commencez de suite...
Je m'arme d'un pinceau et commence quelques traits.

***
Je me souviens, lorsque j'étais jeune, environ 15 ans,je m'amusais à faire des portraits au crayon de bois de mes amies,famille et même professeurs. J'adorais dessiner. Plus je dessinais,plus le dessin me procurait une satisfaction nouvelle.Je ne pouvais plus m'arrêter de dessiner partout où j'allais. Que je sois en cour ou pas, je profitais de chaque instant pour continuer mes oeuvres. Ma mère était déçue que ce ne soit pas un talent en sport ou à l'école. Elle a toujours espéré que nous allions à l'Université, mais moi je n'en avais pas besoin. Je ne travaillais que pour des gens qui reconnaissaient mon talent. Je dessinais des logos pour des compagnies en développement. Je me faisais aussi engager par d'autre compagnie pour peindre le portrait du dirigent et c'est comme cela que j'ai fais la connaissance de Rose. Elle était sérieuse dans son travail, belle même portant un chignon d'une rondeur parfaite. Elle disait ses émotions haut et fort pour faire réagir.Elle ne se cachait pas derrière un masque professionnel comme tous les autres dirigeants, elle l'avait tout le temps. Même lorsqu'elle m'avait proposé de prendre un verre, elle était restée calme et rigide jusqu'à ce que je sois dans son lit, où elle était douce et attentionnée. Elle me dominait malgré sa douceur. Je n'étais plus la même dans ses bras. Je me laissais faire, j'obéissais tel un gentil chien. Je suis de naturel plutôt brusque alors ce n'était pas moi.
En dehors du lit, elle était une vraie peste arrogante. Elle ne me jetait de brefs coups d'oeil en m'évitant presque. J'attendais de l'attention, un signe que je n'étais pas qu'un jouet sexuel.J'ai attendu trois ans, vous me direz que c'est énorme et je vous répondrai que c'est ce que l'amour fait,rendre les gens énormément aveuglés. J'avais perdu tout signe de joie dans ma vie pour ne garder que l'ombre de moi-même. J'ai rompu.Elle ne semblait pas plus étonnée que cela et m'a laissé partir sans un mot ni un regard. Je sais qu'au fond, ça lui faisait un petit pincement.
Puis il y a eu Jen...

LouvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant