À l'abandon

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Mes poumons sont en feu, j'ai du mal à respirer. Je pense que je devrai ralentir le rythme sur les clopes, c'est pas bon pour moi à mon âge. Et puis, ça me soustrait de la vie. Je m'en voudrais de partir plus tôt et de laisser Shinobu. J'ai connu ça...Il en serait abattu...Enfin, ça c'est seulement si il ne me déteste pas. Je ne suis même pas encore sûr qu'il reviendra. Mais si il veut disparaître de ma vie, qu'il me dise au moins qu'il va bien. Et ce n'est pas parce que je ne l'aime pas que je ne le retiendrais pas, mais parce que je ne veux pas le forcer à rester avec moi si il n'en a plus envie. S'il veut partir, je serai probablement...Non. À coup sûr dévasté, mais c'est son droit. Je n'aurai plus qu'à souffrir de son absence, en silence, et je reprendrai ma routine. Je me dis qu'elle serait bien ennuyante sans lui à présent.

Je bois une faible gorgée d'eau. Ma gorge est gonflé, c'est douloureux à avaler, mais une fois fait, l'eau fraîche soulage un minimum. J'ai arrêté de transpirer, mais maintenant mon corps est gelé. Je peine à dérouler mes doigts pour prendre ma couette et me la remettre par dessus. Shinobu...Tu ne mets dans des états pathétiques. C'est bien parce que c'est toi...

Je crois rêver en sentant des mains me toucher et refroidir la serviette étalée sur mon front. J'ai les yeux fermés, et je les laisse ainsi. C'est réconfortant, et j'ai peur que tout disparaisse une fois reconnecté à la réalité. De toute façon, pour une raison ou une autre, mes paupières paraissent figées, collées les unes aux autres, comme de la super glue. Pour mon plus grand plaisir, je me laisse à imaginer Shinobu en tenue d'infirmière. Rien qu'en imaginant ces jambes nus sous la jupe, ça m'excite. Je n'arrive pas à lui imaginer une poitrine, et au final, c'est peut-être mieux. Shinobu est un homme, je l'aime comme ça. Je ne veux pas le changer. Il se retourne et la courbe de ses hanches est alléchante. Je lui sauterai bien dessus si je le pouvais. Mais même dans mon rêve, mon corps est trop faible pour faire le moindre mouvement. Il se retourne vers moi et se léche les lèvres en me montant dessus. Shinobu...Il se penche sur mon oreille et...Hurle:

-Miyagi !

Je me réveille en sursautant. Ma vision est floue et je dois attendre qu'elle redevienne nette pour me reprendre. Après ça, je fais le tour de la pièce et me pose immédiatement la question : Pourquoi Shinobu est-il accroupi sur moi avec les joues teintées de pourpre ?

-Shi...Nobu ?

-Je...je suis venu te voir en apprenant que tu étais tombé malade à cause de moi...Et tu m'as violemment tiré sur toi alors que tu dormais, pédophile pervers !

Il prend un oreiller et me donne un coup violent avec, mais je ne réagis même pas. Shinobu est là, il est enfin là, avec moi et nous sommes seuls. Ah, Shinobu ! Laisse moi humer ton odeur, oublions que ce pourrait être la dernière fois et profitons. Je le prends donc fermement dans mes bras et serre fort. Une bouffée de son parfum naturelle me chatouille les narines. Qu'est-ce je ne ferai pas pour que ce soit la dernière odeur sur je sente avant de partir ? Non, ne parlons pas de mort. Ça porte malheur.

-Shinobu...

-Tu es vraiment un pervers !

-Shinobu, Shinobu, Shinobu...

Son nom est comme un tranquillisant, un porte-bonheur. Il m'apaise, mais le propriétaire est quand même bien mieux que ces sept lettres.

-Miya...

-Shinobu, tu m'as manqué. Horriblement...

Je n'en pouvais plus d'attendre si désespérément son retour. Mais bon sang ! Il est enfin là ! Je ne rêve pas ! Du moins, je crois et je l'espère de tout cœur. Il va bien, et il est à mes côtés. Que demandait de plus...?

Des explications.

Je m'éloigne de lui et le regarde sérieusement. Ne pas s'énerver.

-Où étais-tu passé ?

Recueil de fanfictions  ( Junjou Romantica et Sekaiichi Hatsukoi )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant