CHAPITRE 6: SI SEULEMENT J'AVAIS SU...

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Cela fait maintenant un mois que je suis installée dans le nouvel appartement et la maison familiale ne me manque pas du tout car Rama y passe la journée quand je travaille et ma mère me la garde. Tous les soirs après le travail, je passe la récupérer et les samedis c'est yendou keur mame obligé.
Avec mon père, tout n'est pas génial mais au moins, il commence à vraiment apprécier ma présence et surtout sa petite fille. Cela est agréable de les voir, Rama est toujours collée à lui. Quant à Nabou, on ne se parle plus depuis qu'elle levé la main sur ma fille, étant ivre. La dispute fut tellement virulente que je lui ai dit le fond de ma pensée quant à son attitude plus que pitoyable.
Comme tous les mercredis, je me levai à 6h30. Je pris ma douche, fis mes prières et préparai le petit déjeuner avant que mon bébé ne se réveille.
Après cette rituelle quotidienne, j'allai la déposer chez mes parents. En conduisant j'entendis mon téléphone sonner, un numéro inconnu de mon répertoire. Mais je décidai de décrocher quand même en mettant le haut-parleur.
Ansah: Allo? À qui ai-je l'honneur?
Mouna: Ansah, comme cela fait du bien de t'entendre!
Ansah: Excusez- moi, on se connaît?
Mouna: C'est mouna, tu te rappelles de moi? Ta meilleure amie.
Ansah: Comment as-tu eu mon numéro? Qui te l'a donné? Disais-je d'un ton confus.
Mouna: J'ai appelé au hasard ta mère pour prendre de ses nouvelles et elle m'a dit que tu étais revenue. Elle s'étonna du fait que je n'aie pas encore été au courant de ton retour. Pourquoi ne m'as-tu pas fait signe? Cela fait plus d'un mois et tu ne m'as rien dit.
Ansah: Ecoutes, peux-tu me rappeler plus tard? Là je suis en route pour aller au travail. Je suis au volant et je ne peux pas continuer cette discussion. Tu veux bien?
Mouna: Ah kone bakhna dinala wo ce soir inshallah. Passe une bonne journée.
Ansah: toi de même.
Vous devinerez de par ma réaction que les choses ne sont pas comme elles devraient être avec ma meilleure amie. Je dirais même que c'était ma sœur, ma moitié. Mais sur obligation de ses parents, elle arrêta de me fréquenter et cela me brisa le cœur, parce qu'en dehors de ma famille, je ne pouvais m'appuyer que sur mes deux sœurs de cœur Mouna et Sonia. Heureusement que Sonia a toujours été là pour moi. Chaque Dimanche elle vient passer l'après-midi à l'appartement.
Tous ses flashbacks me perturbèrent tellement que je faillis rater un virage. Hamdoullah que je pus éviter de justesse cela mais ce fut sans compter les insultes du chauffeur de taxi qui me traita de tous les noms.
J'arrivai au travail à l'heure, fis mon shift, pris la pause déjeuner avec mes nouveaux collègues Fatou et Zaya avant de reprendre. Il fut 17h quand je décidai de quitter le bureau. J'allai chercher Rama chez mes parents comme d'habitude.
Ansah: Salam Maman, je suis là.
Voyant qu'il n'y avait personne sous la véranda, je montai les escaliers et regagnai le salon. À côté de ma mère se tenait Mouna qui portait sur ses genoux my little Angel. A voir ses yeux, elle avait pleuré.
Elle confia la petite à mère et se leva brusquement.
Ansah: Ah, salut. Je ne m'attendais pas à te voir ici. Dis-je l'air surpris.
Mouna: Je voulais coûte que coûte te voir. J'espère que tu ne m'en veux pas. Ansah, tu n'as pas changé. Toujours aussi belle.
Ansah: Toi non plus tu n'as pas changé physiquement. Mais quant à l'opinion que tu avais de moi, elle avait bien évolué avant que je ne parte. N'est-ce pas domou ndeye? Dis-je ironiquement.
Mère: Ansah, il faut faire table rase du passé. Li am amna ba paré. Nul besoin de s'attarder là-dessus.
Ansah: Mère, Mouna mi takhaw tay sama kanam dafma fatélikou lo lou beuri. Elle m'a carrément effacée de son existence. Le jour où je suis venue te voir chez toi et la façon dont ton père m'a mis dehors, est encore très ancré en ma mémoire. Ni toi, ni ta mère n'aviez pris ma défense. Paré si lolou tu ne me calculais plus à l'école. Je ne m'attendais pas à cela de ta part.
Mouna: Ansah, tout cela j'en suis consciente. Je sais que je t'ai tourné le dos mais sans le vouloir. Je ne pouvais pas désobéir à mes parents. Mais crois-moi eux aussi regrettent de m'avoir imposés cela parce qu'ils ont fini par comprendre. J'ai essayé de te joindre aux states mais tu as fini par bloquer mon numéro. Je demandais tout le temps de tes nouvelles à Sonia.
Ansah: Tu voulais que l'on mette les choses à plat? Chose faite. Je suis passée à autre chose, fais-en de même. Diapal ni balnala lep mais faté meunoul am. Ton père non plus je ne lui en veux pas. Dama kay kholé comme le mien rek. Toi et moi ce ne sera plus jamais comme avant. J'en suis désolée.
Soudain elle se mit à pleurer. Ce qui me mit mal à l'aise.
Mouna: kone bakh na. Je mérite cela. Maman ma ngui gneuw dem. Merci pour tout. Dina fi diarat.
Je la raccompagnai jusqu'à la porte la regardant monter dans sa voiture et s'éloigner. Je retournai au salon et y trouvai maman. Elle me regarda et je lis sur son visage de la déception et de la colère.
Ansah: Je suis désolée pour cette scène.
Mère: Hé tais-toi ! Comment peux-tu être si froide? Yow ni lala yaré? Li nga def Mouna noko meuné? Ansah, le fait que tu aies eu à vivre un drame ne te donne pas le droit de mal te comporter. Elle est venue te voir pour s'excuser et toi tu restes indifférente à cela. Mais yow tu te prends pour qui? Comment peux-tu lui faire subir un tel affront? Aussi, souffrance dou yow rek yako dound. La preuve, quand tu boudais dans ton coin, amna li diota khew si sa guinaw. Juste avant que tu ne reviennes, Mouna a perdu son bébé, elle a fait une fausse couche. Je ne t'imaginais pas aussi égoïste. Reprends-toi et rectifie cette situation au plus vite.
Entendant ces mots, je me laissai tomber sur le divan.
Ansah: Qu'est-ce que j'ai fait? Mon Dieu quelle méprise!
Mère: Voilà, être entêtée li lay dieurign. Maintenant quel effet cela fait ? Avant que tu n'arrives elle me faisait part de son envie d'en avoir. Il fallait la voir avec Rama.
Ansah: Maman, je dois aller la voir et m'excuser. Li meunou mako teudé. Je vais téléphoner à Sonia et elle me conduira chez elle. Cela ne te dérange pas?
Mère: Non loin de là. Je garde la petite ce soir. Vas faire ce que tu as à faire.
J'attrapai mon sac et mes clés et me dirigeai à ma voiture. À peine installée, mon téléphone se mit à sonner. Je reconnais ce numéro, celui d'une connaissance de Miami. Il n'a pas arrêté de m'appeler de toute la semaine. Je sais que les appels ne cesseront pas tant que je n'aurai pas donner suite. Donc je décidai de prendre cet appel...

ANSANAH:LA TUMULTUEUSE VIE D'UNE JEUNE FILLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant