(( un ))

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Il avait dévalé les escaliers, son éternel sourire collé au visage, saisit du bout de ses doigts le sandwich pour midi. Ses lèvres s'étaient rassemblées rapidement pour se poser sur la joue de sa mère et le front de sa jeune soeur. Puis il avait claqué la porte de la maison, tout en souplesse. Une souffle chaud, une tornade. Il n'avait pas le temps.

« À ce soir » avait été les derniers mots qu'il leurs avait dit.

Ce matin-là, elle s'en rappellerai surement toute sa vie. Il était si banal, si similaire aux autres matins. Il s'était levé le dernier, avait filé sous la douche avant de quitter la maison sans déjeuner. Aucun signe, rien n'aurait pu les prévenir. Rien ne les avaient avertis pourtant c'était ce matin-là que tout avait changé. Ce matin-là, qu'ils l'avaient perdu.

Un fils et grand frère adoré,

Un frère de coeur,

Notre ami cher,

et toutes ces autres qualifications fleuries, gravée dans le marbre. Ils avaient tous perdu quelqu'un ce matin-là.

On leur avait rendu les affaires dans la fin d'après-midi. Son téléphone était intact. Ironie d'une vie prise et restée figée sur un élément électronique qui faisait maintenant presque office de disque dur.

Une bonne centaine de milliers de notification s'étaient déroulées sous son pouce sur l'écran l'appareil. Pourquoi encore écrire partout alors qu'il n'était plus là pour répondre ? Un besoin de compréhension ? De collectivité contre une certaine peur de la solitude face à la perte de quelqu'un de cher ? Elle avait haussé les épaules avant d'enlever la permission de ces notifications.

En ouvrant l'application des photos, Il lui avait semblé rencontrer quelqu'un de nouveau. Elle avait découvert sous un nouvel angle ces visages plus ou moins familiers qui avait formé l'entourage de son frère. Ça avait été comme si tout à coup, elle avait réalisé, qu'il avait, lui aussi, une vie. Une vie faite de gens pour qui il était tout un tas de qualificatifs plus ou moins flatteurs. Une vie qu'il lui restait à découvrir.

Une nouvelle volonté s'était emparée d'elle mais l'écran s'était fait noir et sa mère l'avait appelée pour manger. Et puis, la fatigue lui était tombée dessus et elle l'avait oublié.

Elle observait maintenant la boite de bois en se demandant comment cette personne quelle admirait tant et qui lui semblait si grande pouvait contenir dans un espace si petit. Il lui semblait qu'il devait être tout étriqué là dedans. Elle avait eu envie de le sortir, de lui redonner la vie, de le voir surgir en riant. Son rire. Elle voulait sortir prendre l'art mais elle était au bout de la rangée, contre le mur. La main de son père fut son point d'encrage.

Face ensoleillée de la lune. Toujours un mot pour rire, jamais vraiment trop sérieux, jamais vraiment trop blagueur. Sa démarche particulière, ses façon de bouger ce corps qu'il possédait dans ses moindres cellules. Il était tout ce qu'elle pouvait s'imaginer de parfait. Jamais un mot au-dessus de l'autre, jamais une seule plainte.

Pourtant il sombrait maintenant, encastré dans cette matière organique, dans les profondeurs de la terre. Une dernière larme avait coulée puis il avait fallu sourire à la famille, à tous ces gens présentant leurs « sincères condoléances ». Il fallait qu'elle rallume ce téléphone.


(( mot ))

Il est pas très long, toutes mes excuses. Il se rallongeront avec le temps (j'espère).

Mais voilà où on va... J'espère que ça vous plaira, ça change un peu de mes habitudes mais je suis très enthousiaste !! Dites-moi ce que vous en pensez hein, je veux pas aller dans le mur.

Voilà voilà, à la semaine prochaine du coup ? bisouuuus !

Merci d'avoir lu !!!

UPDATE 13.05.17 : J'ai décidé de rallonger un peu le chapitre parce qu'en le relisant je me suis dit que ça allait un peu vite, et qu'on comprenait pas vraiment très bien du coup voilà. J'espère que cette mise à jour vous plait !!!

UPDATE 31.08.17: Harry est le frère du personnage principal et oui, il est mort. 🙃

Vierge, h.s.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant