GREENTOWN

20

Je me levai avec difficulté et parvins à m'accrocher aux meubles pour avancer vers le mur translucide. Soudain tout s'éclaircit: ils m'avaient forcément donner un calmant, sinon je ne serai pas dans cette état là! Je sentis une vague de colère remonter en moi mais elle s'essouffla bien vite quand je me rendis compte de ce qu'il se passait à l'extérieur.

Je distinguais des formes qui semblaient courir dans tout les sens puis d'un coup l'éclairage blanc de ma chambre fût remplacé par une lumière de secours rouge. De l'autre côté c'était pareil sauf que l'agitation de tout à l'heure avait laisser place à un énorme vide. L'alarme était éteinte et plus aucun bruit de cavalcade ne résonnait.

Je me sentais en sécurité dans ma chambre mais en même temps j'avais peur qu'ils m'aient oublié dans leur fuite. D'ailleurs je ne savais toujours pas qui ils étaient. Si ça se trouve notre fuite à nous n'était qu'une mascarade orchestré par Grincheux, mon nain maléfique préféré.

Mes pensées noires furent vite chassée par un bruit à l'autre bout de la pièce, comme si on avait poussé quelque chose de lourd. Je me retournai vivement en en cherchant la cause. Puis je l'aperçu, près de la commode, par terre. La tête de Marc dépassait d'un tunnel creusé dans le mur, il avait une expression tout à fait naturelle comme si il faisait ça tout les jours. Nous restâmes d'abord muet puis Marc émit un grognement.

"- Ce n'est pas que je n'aime pas emprunter des tunnels de secours mais si tu pouvais te dépêcher ça ne nous ferai pas de mal!
- Non, lancai-je sans réfléchir. Je ne te suivrai pas tant que je n'aurais pas de réponses."

J'avais conscience que j'étais totalement inconsciente mais comme c'est écrit au dessus j'étais totalement inconsciente.

"- Mais enfin Néréa tu ne comprends pas! Nous sommes en danger... l'Organisation à trouver cet abri... il ne reste que peu d'endroits sûrs et nous devons les rejoindre au plus vite!"

 Il fallait vraiment que j'ai des explications à propos de cette Organisation mais vu son air soucieux et son ton pressant je compris que ce n'était pas le moment et le suivis dans le tunnel... qui était en fait pour une grande partie un toboggan. Mais qui disait descente, disait remontée et je l'appris à mes dépends.

Nous devions être les derniers à partir car nous étions seuls dans ce boyaux sans fin. Après une demi-heure de montée, le chemin redevint horizontal et à la sortie d'une courbe le soleil couchant nous attendait. Nous étions dans une sorte de caverne qui surplombait une magnifique forêt tropicale. Je restai quelques minutes devant ce spectacle incroyable que nous offrait la nature encore préservée.

Mais je fus  interrompue dans ma contemplation par un énorme bruit de moteur. Je cherchais Marc des yeux pour savoir si il y avait une autre issue de secours cependant il ne tentais pas de fuir... c'était comme si il attendait quelque chose. Puis ce quelque chose arriva. Et c'était un hélicoptère. Je m'attendais à voir Mélania au pilotage (vu qu'elle sait tout faire) mais c'était un homme en tenue de camouflage que Marc semblait connaître. Le silence se fit d'autant plus pesant dans l'habitacle puisqu'il était rempli par le vacarme des palmes de l'hélico. 

Je passai une nuit blanche et n'en ressenti les effets que lorsque nous atterrîmes au petit matin dans une clairière. Nous avions à présent totalement changé de paysage. Il me paraissais clair que nous étions dans une forêt de l'hémisphère Nord avec ses sapins et ses chênes majestueux.

Il me semblait que chacun de mes membres étaient remplis de plomb et que mes mouvements étaient plus lents que ceux d'une tortue. J'eus à peine le temps de me détacher que je me laissais déjà prendre dans les bras de Morphée.

Je me réveillais encore plus perdue que la dernière fois et pour cause! J'ouvrais tout juste les yeux et je me sentis ébranlées. Je pris quelques secondes pour comprendre que j'étais sur un lit à roulettes, poussé par je-ne-sais-qui derrière moi.
Autant vous dire que je n'étais pas rassurée.