Frédéric

25 2 0
                                    

Le chant du coq retentit.
Frédéric marchait sur le chemin depuis plusieurs minutes déjà. Frédéric habitait dans la forêt, dans une maisonnette que son grand-père avait construite. Ce dernier avait été banni du château par le dernier seigneur pour quelque obscure raison. Le garçon vivait seul car toute sa famille avait péri dans la grande famine qui avait ravagé la région il y a 5 ans.

La plupart du temps, Frédéric restait dans le bois et survivait grâce à la chasse et à la cueillette, mais quelquefois, il avait besoin de lait qu'il se procurait grâce aux économies de ses parents. Il profitait des rares fois où il descendait au village pour effectuer des petits boulots afin de gagner quelques sous.
Enfin, il entrevit les toits du village dans l'aube. Il accéléra : il voulait y être au plus vite. Arrivé aux premières maisons, il se dirigea sans problème jusqu'à la laiterie bien qu'il fasse encore sombre. Il acheta de quoi tenir une semaine et vendit quelques pots de crème au service de la laitière qui le paya en retour. Enfin, il rentra chez lui. Il venait d'entrer dans la forêt lorsqu'il entendit un cri voilé par les hurlements de la meute de loups qui habitait l'endroit. Il se figea. Le cri était celui d'une jeune fille! Il fallait à tout prix arrêter ces carnivores avant qu'ils n'en fassent leur repas. Il se guida à l'oreille. Il savait comment faire depuis le temps qu'il vivait seul. La fille se trouvait au Nord-ouest​, dans la partie la plus dangereuse de la forêt. C'était le territoire des loups, tout être humain qui s'y aventurait risquait sa vie et lui-même qui s'y était habitué tremblait à l'idée d'y mettre ne serais-ce qu'un seul orteil. Hélas, il n'avait pas le choix et il devait faire vite. Il se mit à courrir. Autour de lui, la forêt paraissait pourtant si calme! Elle se préparait à passer l'hiver car il commençait à faire froid. Il commença à pleuvoir. Ses pas faisaient de bruits de ventouse dans les flaques de boue. La pluie le glaçait et ses jambes s'engourdissaient. Il se rapprochait de son but et voyait diverses traces du passage de la jeune fille. Soudain, il l'apperçut. Elle courrait de toutes ses forces. Elle avait les cheveux châtain clair et une robe qui avait dû être blanche comme l'ivoire avant l'averse. Elle ralentissait dangereusement mais tenait bon. Soudain, elle trébucha et bascula dans un ravin presque invisible. Frédéric se preçipita et réussit à l'attraper de sa main mouillée. L'eau la faisait glisser et la fille s'était évanouie. Il l'a tira de toutes ses forces et dans un dernier effort il l'a sortit du trou. Ensuite, il se leva : comment allait-il la transporter en lieu sûr ? Les loups arrivaient et le commencement de l'hiver l'avait affaibli car la nourriture se faisait rare et il devait faire de plus en plus longues marches pour en trouver et faire des provisions.
Il l'attrapa par le bras et essaya de la trainer mais il se rendit vite comte que ce serait impossible en raison des branches et des ronces qui jonchaient le sol. Il avait une chance sur dix de gagner face aux loups et ne tenait pas à la risquer. Il ne restait plus qu'à attendre et espérer que l'eau qui ruisselait sur son visage réveillerai la demoiselle étendue près de lui.
Il pria.

VerfeuilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant