04/04/2017
Mingyu, ça va faire quoi, douze ans qu'on se côtoie sans réellement le faire ? Ouais, du moins pour ma part. Ça va faire douze ans jour pour jour depuis la première fois où j'ai posé les yeux sur toi, ce 4 avril 2005, lorsque t'as débarqué dans notre classe et par la même occasion dans ma vie. Tu rayonnais, ton sourire était plus luminescent que le soleil lui même, au point où t'aurais pu me cramer la rétine. Tes yeux trahissaient ta peur, tes angoisses, tes appréhensions, mais aussi ton immense joie en arrivant dans une nouvelle classe pleine de têtes à claques qui allaient sûrement t'adorer rien que pour ta belle peau basanée. Quand tu t'es penché en avant par respect, je me suis mis à rougir en voyant à quel point tu étais mignon. Mais le pire vint après, une fois que tu t'étais décidé à finalement te relever. Est-ce que tu t'en rend compte de ça ? Moi, le gamin sans aucun sentiment pommé dans le fond de la classe comme un déchet qu'on aurait oublié de jeter aux ordures, moi ce garçon que personne n'appréciait malgré mes nombreuses tentatives d'intégration au sein de ces idiots irréfléchies, à moi, cet enfant triste et terriblement seul, toi, tu m'as souris. C'est sur moi que ce sont posées tes belles mirettes une fois que tu t'étais redressé, c'est à moi que toi, Kim Mingyu, a offert ton si beau sourire plus éclatant qu'une bague incrustée de diamants.
Et depuis ce jour là, depuis cet instant précis, moi Jeon Wonwoo, je suis tombé fou amoureux de toi. De ton visage, de ta personnalité, de ta voix, de ton rire, mon dieu ton merveilleux rire. De toutes ces choses qui te forment toi dans ton intégralité, même les petits défauts sans importance qui doivent sûrement te torturer l'esprit de temps à autre, comme ton unique maladresse et ta manie à faire tomber tout ce que tes mains veulent posséder. Mais c'est un de ces petits détails qui font ton charme, qui te rendent si parfait à mes yeux.
Ouais, dès l'âge de six ans tu m'as foutu dans une belle merde. Parce que oui, en douze longues années, rien n'a changé. Ni mes sentiments pour toi, ni l'admiration que je te porte, ni la façon dont je te regarde, et bien évidemment pour finir en beauté ; ni cette manie que tu as de totalement m'effacer de ton champs de vision. J'aurais beau me mettre à poil juste sous tes yeux et hurler ton nom comme une fan hystérique, tu passerais à côté sans même me remarquer. Pourtant les autres eux me voient, ils me détestent tous donc je suppose qu'ils me voient. Enfin, ça me paraît logique...
Mais bref, passons. Puisque moi et mon ultime timidité on est bon copain, elle au moins elle est fidèle, j'ai décidé de faire ce que je sais faire le mieux pour que tu prenne enfin conscience de mon existence ; écrire. Chaque année, je t'ai écris une lettre, de mes six ans jusqu'à mes dix-huit ans. Donc voici la treizième, celle qui servira à introduire les douze autres.
Bonne lecture Mingyu,
-De ton éternel admirateur caché dans l'ombre ; j'ai nommé Jeon Wonwoo,
bientôt 18 ans.
