Les infirmier m'avaient ensuite transportés dans l'hôpital et il y' eut une petite cohue autour de moi. Ils exposaient aux médecins mon nom, ma situation, mon groupe sanguin et d'autres niaiseries inutiles. On m'avait soignée, astiquée, droguée, mais je restais obstinément consciente. Enfin, pas qu'ils le sachent.
J'étais seule, et j'espérais le rester longtemps, car nous étions en matinée, et les médecins ne reviendraient que demain matin, moment pendant lequel j'étais censée sortir du sommeil artificiel.Une seconde après que ce raisonnement se soit formé dans mon esprit, je sentis une seringue fouiller sans ménagement dans mon bras pour trouver une veine et déverser son contenu. Des murmures fébriles me parvinrent.
Mes assaillants n'avaient fait aucun bruit et je fus si surprise que j'ouvris les yeux, restés clos jusque là.
*
Je fixai l'étrange attroupement qui s'était formé autour du lit dans lequel j'étais prostrée. Pas mon lit. Un lit dans une chambre, blanche et stérile.
J'avais l'esprit embué, mais je me sentais sortir du brouillard et puisqu'ils ne se gênaient pas pour me dévisager effrontément, je les détaillai, cherchant le bourrin qui avait pratiquement bousillé mon bras. Parce que ce ne pouvait être un médecin, tous dans la pièce portaient la même chemise blanche désagréablement cotonneuse que moi. Je décidai de l'appeler La Tunique des Tarés. Cet enfoiré de Dieu seul savait comment ils avaient pu rentrer, et surtout pourquoi ils m'avaient injecté ce truc (illicite, j'en étais certaine).
Ils étaient quatre et avaient l'air plutôt jeunes, dans le style adolescents fatigués. Des cernes barraient leurs visages, trop pâles, si on excluait la grande indienne cachée sous ses dread loks bariolées.
Elle se pencha lentement vers moi, son sourire goguenard dévoilé, avant d'articuler nettement;
-T'as ressentis quoi, toi, en te foutant en l'air pour la première fois?
Son sourire se fit carnassier et une petite brunette bouclée lui administra un coup de coude dans le ventre en grognant, l'air outragé ;
-Pour la subtilité, on repassera !
Elle reprit, tripotant ses courtes mèches et bafouillant légèrement.
-Heu...bonjour ? Je...je vais faire les présentation et on t'expliquera les ...choses après.
-Faites, je vous en prie, dis je ironiquement. Je sursautai imperceptiblement et la timide aussi. Je parlais !
- Hum, alors moi, c'est Caroline, dit la brune. Elle pointa la grande indienne et me présenta sa charmante amie, Mackenzie.
- Mack, répliqua cette dernière, m'effleurant encore de son regard...moqueur ? Elle me mettait mal à l'aise avec ses lèvres retroussées et son regard mi perçant mi pétillant. Et c'était peu dire qu'il en fallait beaucoup pour me gêner.
-Pourquoi, ne me présentez vous pas en premier ! S'indigna un blond adorablement boudeur, Je suis le plus mignon et je ne lui aurait pas fait peur, MOI !
Avec toute cette agitation, je n'avais pas encore eut le temps de leur hurler que je m'en fichais de leur noms tant qu'ils m'expliquaient ce qu'ils foutaient dans cette chambre.Je sentais que ça n'allait pas tarder.
-Loïc, on t'a déjà dit à l'arrivée de Caro que c'était parce que t'es aussi et surtout le plus chiant !
La voix était celle du dernier, juste à côté de moi. C'était un brun avec de grands yeux bleus, et si je m'en référait à l'aiguille glissée - En une tentative de vaine dissimulation- dans la poche de sa blouse, il était aussi l'auteur du travail de sagouin qui abîmait mon bras à peine soigné ! Mais c'était aussi le seul qui me tendit la main.
-Théodore Fintle, et toi ?
Je répondis dans un souffle.
-Olive. Juste Olive
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