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Le jour commence à peine à se lever. Je pars de chez moi, dans le froid persistant des matins printanniers. Je marche, me pressant légèrement afin de ne pas arriver en retard. Il m'est déjà arriver de l'être : en échange, je n'ai eu qu'une pauvre pièce d'argent à la place de trois. Lorsque j'étais revenu chez moi, le soir, honteux, j'avais donné ma pièce à ma mère. Celle-ci l'avait dit à mon père, le suppliant de ne pas me battre, de ne pas y prêter attention.
" Une erreur est si vite arrivée, cela ne se reproduira plus ! Hein Louis ? Cela ne se reproduira plus ? Dis le moi..." avait-elle dit, en pleurs. Elle déteste savoir que mon père me bat, entendre mes cris perçants à travers les murs, sentir l'odeur du sang coulant sur mon dos. Mon père m'emmène souvent dans le grenier, lorsqu'il le fait, pour ne pas que ma mère l'entende trop. Il dit que cela la rend folle. Mais il est obligé de le faire, c'est le rôle d'un père, apparemment. Il dit que moi aussi, je devrai le faire, pour que mon fils comprenne, lui aussi, les erreurs qu'il fera. Mais je pense que l'on peut converser, au lieu de frapper. Mais mon avis ne compte guère, je ne suis qu'un "gamin", après tout...
-Louiiiis !! crie une voix au loin.
Je me retourne et voit une silhouette accourir en ma direction. Je reconnait Jules au premier regard, un corps fin et petit, comme une souris au beau milieu d'un troupeau de vaches. Je rigole de ma comparaison ridicule et le rejoint, faisant donc machine arrière. Une fois arrivé à son niveau, je lui lance un simple "salut" tandis que lui commence à me parler de sa soirée de dimanche avec son oncle arrivé tout droit de la ville. Il me dit que celui-ci est extraordinaire : il a tout vu, tout entendu. Les gens comme lui et moi ont la fâcheuse tendance à croire que les citadins sont éblouissants, qu'ils ont tout fait, sont propres, mange tous les matins, midis, et soirs, qu'ils ont tout pour eux. Pour ma part, je pense surtout qu'ils n'ont rien pour les autres. Mais je préfère ne rien lui dire, le laisser parler, sans tout écouter, je l'avoue. Quand il finit enfin da tirade, il me dit :
- Et toi ?
-Quoi moi ?
-Eh ben, t'as fait quoi, dimanche ?
-Rien de très intéressant, je suis allé au champs, c'est tout.
-Ah... me répond il, déçus.
Je ne suis pas très bavard, par rapport à lui. Je n'aime pas me confier, ni me venter de mes périples, quand il m'arrive d'en avoir ! Nous marchons donc en silence, j'aime mieux cela.
Les portes s'ouvrent dans un bruit sourd lorsque nous atteignons l'usine. Jules court vers un autre ami à lui, me faisant un léger signe de la main. Je ne lui réponds pas, de toutes façons il ne me regarde même plus. Je lève la tête, respire une dernière fois l'air frais avant de regagner l'usine. Je regarde le ciel bleu, une belle journée s'annonce ! Quelques bribes de poussière noires virevoltent au gré du vent, se contrastant parfaitement avec l'éden matinal. Soudain, quelque chose retient mon attention : elle est subtile, fragile, presque invisible. Et pourtant je la vois mieux que toutes les autres, cette poussière lointaine, resplendissant au soleil. Puis, plus elle s'approche de moi, plus elle me paraît s'épaissire. Mais, ça n'est pas... qu'est-ce...?
J'attrape alors cette chose si intriguante... Un minuscule papier...

/Heyy ! Vous commencez à comprendre ?... ou alors vous avez déjà compris et je parait un peu bête sur le coup... hum... bon en tout cas n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, si il a des choses plus ou moins bien,etc. Je lirai tout vos commentaires, sans exceptions. Merci de tout coeur, car vous êtes un peu plus nombreux chaque jour, et ça, ça fait hyper plaisir ! Merci ! :-P

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