Parallèlement Identiques [ EN PAUSE]

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J'attendais encore une fois mon bus en retard. Cela devient une habitude, à force. Je ne sais pas ce qu'ils peuvent faire entre temps, mais ils sont TOUJOURS en retard. Peut-être qu'ils vont chercher du pain pour leur diner de ce soir ? Ou alors ils braquent une banque ?
*Vroum...*
*HIIII*
Un bruit strident me sort de ma torpeur. Ah, voila mon bus ! Il vient de s'arrêter - cause du bruit strident - et ouvre ses portes. Quelques personnes sortent du bus, tandis qu'une bonne quinzaine y rentre. Je passe ma carte sur le boîtier électronique, et vais m'asseoir sur le dernier siège libre. Ouf ! Ici les bus ne sont pas souvent propre, mais avec un peu de chance, je suis tombée sur un beau bus tout neuf ! Les sièges sont souvent tâchés de vieux chewing-gum mâché, de chips ou de toute autre nourriture pouvant être consommé dedans. Mais il y a aussi les vitres tâchées de traces de doigts gras, et l'odeur âcre et pesante de transpiration... rien de quoi faire rêver !
Le bus se stoppe brutalement à l'arrêt "Montplaisir", à quelques mètres du collège. Je manque de tomber et me rattrape grâce à une des barres de fer planté là, reliant le plafond du sol. Je me précipite vers la sortie, non sans me faire écraser le pied au passage ! Une fois sortis, je respire quelques secondes l'air pur avant de rentrer en cours.
La sonnerie retentit alors, et tel des zombies attendant leur signal, les élèves commencent à se partir en direction des salles de classe, pour y passer une heure longue et pénible pour certains, ou malheureusement trop courte et passionnante pour d'autres. Je crains que la deuxième catégorie soit en voix d'extinction... Je me range avec les élèves, alias zombies, de ma classe à côté de la salle, attendant le professeur. On dit souvent que les collégiens sont stupides, sans intérêt et complètement geek, mais je ne suis pas tout à fait d'accord. En même temps, je ne vais pas m'auto insulter, non plus...
- Buenos días chicos y chicas !
Vous l'aurez compris, nous sommes en espagnol.
08h35. La sonnerie de la demi-heure retentit, et un déclic se crée dans ma tête. Je lève la main et demande à sortir.
- Sí chica. Me répond-elle.
Je sors. Je n'arrive que très peu à respirer. Inspire, expire. Inspire, expire,... pfouuu...
Je me calme et ouvre la fenêtre du long couloir blanc. Puis, je crie, de toutes mes forces, cette phrase :
-Leïna, 15 ans, issue de banlieue parisienne !
Je... Que... Qu'est ce que je viens de faire là ?!