Assise dans le canapé, je regarde un film complètement nul. Je ne comprends rien et les acteurs jouent attrocement mal. Alors, après avoir râlé plusieurs fois, j'ai changé de chaîne, tombant sur un JT du soir.
Je soupire en voyant le gros titre.
"Tout le monde se pose la question: Chris Evans a-t-il une petite amie? Nous ne l'avions jamais vu auparavent. Quoiqu'il en soit, rien n'a été confirmé des deux côtés."
Mes sourcils se fronçent quand je vois une photo de moi et mon frère pendant un concert l'année dernière. À côté, s'affiche mon nom, prénom et mon âge.
"C'est des malades." lâchais-je en secouant la tête.
J'attrape la télécommande et éteins la télévision brusquement. Je reste quelques secondes à fixer mon téléphone avant de finalement le prendre.
Mes doigts hésitent plusieurs fois avant de taper sur les petites lettres pour former un message.
A Chris:
Nos têtes sont partout dans New-York.Je secoue la tête. Ce message est vraiment nul.
Un sourire naît sur mon visage quand mon téléphone se met à vibrer dans la seconde qui suit.
De Chris:
J'ai vu ça et j'en suis désolé.A Chris:
Ce n'est rien, c'est juste bizarre.De Chris:
Tu as mit du temps à m'envoyer un message !Je souris en secouant la tête.
Mon doigt appuie sur le petit téléphone à côté de son prénom et j'amène mon téléphone à mon oreille. Quand il décroche, il lâche un rire.
"J'allais faire la même chose." il rit.
"Vraiment? Oh." je souris en jouant avec le plaid qui me tient chaud.
"Quelle est la raison de ton appel?"
"Parce qu'il doit y en avoir une?"
Il ne répond pas. Mon sourire s'aggrandit.
"Non, je suppose." dit-il, sa voix un peu plus basse qu'avant.
"Je m'ennuyais vraiment et... J'avais envie de t'appeler." dis-je en fermant mes yeux fortement.
"Oh" il lâche "Et bien, figure toi que je voulais t'appeler aussi" j'entends dans sa voix qu'il sourit.
J'éteins les lumières du salon et je me dirige dans ma chambre. Je me glisse sous les draps et je me redresse, le dos collé contre le mur.
"Qu'est-ce que tu faisais?"
"Je regardais un film nul, vraiment nul," il rit et je souris "et je suis tombée sur une chaîne d'informations."
"Et?"
"Ils parlaient d'hier soir." dis-je en levant les yeux au ciel.
"Quand j'ai vu tout ça ce matin, je me suis sentit coupable Ana, je suis désolé, ils—"
"Je t'ai dit que ce n'était pas grave, la soirée était géniale de toute façon." le coupais-je.
"Je les hais, vraiment."
"Je sais" soufflais-je "et toi, que fais-tu?"
"Oh, à part zapper, rien d'intéressant."
Nous parlons, encore et encore. Chris me pose quelques questions sur mes parents, après que je lui ai raconté l'incident de tout à l'heure. Il m'a rassuré en me disant que mon père n'avait pas à m'avoir dit ça et que, lui, croyait en moi pour que je trouve un nouveau travail que j'aime.
"Est-ce qu'il y a une chose que tu aimes par dessus tout?" me demande t-il soudainement.
"Le patinage" répondis-je instantanément.
"Oh vraiment? Tu en fais?"
"Depuis mes six ans."
"C'est génial" s'exclame t-il "ce n'est pas... trop dûr?"
J'hausse les épaules, "il faut s'avoir s'y habituer et répéter les mêmes pas, encore et encore, jusqu'à ce que tu y arrives."
"Et bien."
Je souris.
Cette soirée s'était mal commencée, vraiment mal, mais Chris l'a sauvé.