Sombre séjour

- 2 -

- Bonne nuit !

- Pardon ? demanda Bill qui se retourna.

De l'autre côté, Jillian discutait avec Olga quand un bruit sourd attira son attention. Elle tourna la tête en provenance du vacarme et eut juste le temps d'apercevoir Bill s'effondrer au sol avant de ressentir quelque chose de dur s'abattre sur sa tête.

[...]

- Jillian...Jillian...

La rousse avait du mal à émerger. Elle se sentait vaporeuse et avait un de ces maux de tête effroyable. Machinalement, elle porta sa main à son crâne où elle sentit une énorme bosse.

- Aoutch...

- Jillian ?

La jeune femme ouvrit difficilement les yeux à l'entente de son prénom et les cligna plusieurs fois avant de pouvoir les garder totalement ouverts.

Le visage de Bill fut la première chose qu'elle vit. Les sourcils froncés et un air inquiet sur le visage. Depuis quand pouvait-il éprouver de l'empathie pour elle ?

Quelque chose clochait, mais elle était encore trop vaseuse pour réussir à réfléchir correctement.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Lentement, elle se redressa, se massa les tempes puis jeta un œil aux quatre autres personnes. Trois hommes et une femme.

Elle les toisa quelques instants puis interrogea son collègue du regard. Leurs visages fermés et sombres ne la rassuraient guère.

- On nous a enfermés, glissa prudemment la brune.

- Ça va aller ? Demanda Bill qui l'aida à se relever.

Le blond ne pouvait nier le fait qu'il avait été terriblement soucieux pour la rousse. Il se sentait coupable de ce qui était arrivé et en ne la voyant pas se réveiller, il s'était imaginé le pire.

C'est lui qui les avait traînés jusqu'ici, alors il s'en sentait responsable, chose qui ne lui plaisait pas beaucoup. Mais la situation dans laquelle ils se trouvaient le poussait à mettre toute animosité de côté.

Petit à petit Jillian se reconnectait avec ce qui l'entourait. Elle réalisa ce qui avait été dit plus tôt et un vent de panique s'insuffla dans son esprit.

Elle fit un tour sur elle-même pour observer les lieux.

La pièce n'était pas spécialement petite mais était encombrée par de vieilles étagères vides et rouillées pour la majorité, elle sentait le renfermé et une vieille ampoule dégarnie venait apporter un peu de lumière à l'endroit. Une autre pièce, minuscule était également éclairée, il s'en dégageait d'ailleurs une odeur désagréable. Sûrement la partie qui devait leur servir de sanitaires.

À priori, ils étaient enfermés dans une cave bien ancienne.

La rousse se précipita vers les escaliers qui, se disait-elle, la mèneraient vers la sortie et tenta d'ouvrir la porte en acier.

- Ça ne sert à rien, elle est verrouillée de l'extérieur, déclara l'homme à la barbe épaisse.

Elle l'ignora et colla son oreille contre la porte. Elle entendait des voix et des rires, puis, des pas qui se rapprochaient.

- Ils arrivent! Les prévint-elle.

Aussitôt, la brune qui s'était adressée à elle tout à l'heure, se réfugia dans les bras du barbu.

- J'ai peur Tom !

Jillian rejoignit les autres en vitesse et comme pour se protéger les uns les autres, ils se tassèrent dans un coin de la pièce, dos voûtés comme pour parer d'éventuels coups.