T'as l'impression de n'être plus qu'une poussière dans un monde bien trop grand pour toi, tu te sens affreusement bas. Trop triste. Tu as envie de disparaître, sous terre, sous mer, dans le ciel, n'importe où mais ne plus souffrir. Tu pleures, tu pleures car ça ne fait que deux jours que tu es dans cette situation, et pourtant tu es aussi détruit qu'une maison de paille après le passage d'un ouragan. Tu te demandes comment tu vas te sortir de là, tu essayes de te convaincre que ce n'est rien de grave, qu'il y a pire dans la vie, et qu'à chaque problème une solution. Tu oublies tes pleurs et tes crampes d'estomac, et tu fais marcher ton cerveau à la recherche d'une solution, seulement, tu n'en trouves pas, alors tu rends les armes, tu te lèves et tu sors de ta chambre où tu imaginais, quelques mois plus tôt, rire avec cette personne que tu aimes tant. Et tu vas manger un morceau, même si plus rien n'a de goût. Tu es vide, amorphe, et ta sœur le voit bien, elle te parle, mais tu ne l'entends pas, tu ne l'écoutes pas.
Tu lèves les yeux vers la chaise vide à côté de ta sœur et tu penses à ton père qui n'est jamais là pour toi, qui ne le sera jamais. Il ne t'aime pas et lorsqu'il rentre, il te tape dessus. Tu te dis que ce soir, c'est déjà ça de gagné. Mais lorsque la porte s'ouvre et qu'un grognement retentit dans la petite pièce où tu manges, tu te dis que ta soirée ne peut pas être plus pourrie. Enfin, c'est ce que tu crois. Ton père prend une assiette et se sert du plat que ta sœur a cuisiné, tu ne t'es même pas rendu compte que c'est ton plat préféré...
Tu regardes le vide, tu entends la voix grave de ton père qui s'élève dans l'air, mais tu n'écoutes toujours pas, tu réfléchis beaucoup. Beaucoup trop. Tu le sais. Tu sais aussi qu'il faut vite que tu te reconnecte avec la réalité et que tu écoutes ce que ton père a à te dire, mais tu n'y arrives pas, et c'est déjà trop tard, tu reçois quelque chose dans la figure et tu ne le sens pas, mais tu saignes. De toute façon, tu t'en fiches, tu ne ressens rien, il ne te fait pas non plus mal lorsqu'il t'attrape par les cheveux et qu'il te traîne par terre. C'est comme si ton esprit avait quitté ton corps, tu assistes à la scène en spectateur, tu le vois te frapper, et tu vois ta sœur s'interposer, mais tu ne peux rien faire. Tu ne VEUX rien faire... Tu te demandes à quoi ça sert. Tu réfléchis et tu en viens à la conclusion que rien ne sert à rien dans ce monde-là. Tu baisse les yeux vers la scène, et tu te rends compte que tu as encore trop longtemps réfléchi et que le temps est passé, ton père est partit.
Tu te dis qu'il devait s'ennuyer de voir que tu ne réagissais pas, ta sœur te serre dans ses bras, elle pleure, elle t'appelle, mais tu décides de ne pas revenir, même si tu redeviens maître de toi-même. Et tu reviens. Mais tu t'endors, trop fatigué pour penser d'avantage. Tu ne vas pas en cours pendant les trois jours suivant, à cause des coups que ton père t'a infligé. Tu te justifies de ton absence au lycée en haussant les épaules, on ne te pose pas plus de question et tu te dis que tu n'as vraiment d'importance aux yeux de personne, mais encore une fois, tu es loin de la vérité. Et ta vie continue sur ce même air triste.
Finalement, deux semaines passent. Tu t'embourbes dans tes problèmes, dans TON problème tu te perds complètement. Et rien ne s'arrange lorsque cette personne te dit qu'elle a donné sa première fois à l'autre inconnu. Tu te dis que c'est normal, après tout... Mais tu remarques que quelque chose a changé dans son regard, quelque chose s'est éteint, alors tu lui prends la main et tu lui demande « Ça va ? », elle lève ses yeux vers toi, et te demandes d'une voix morne « Et toi ? » Et tu te dis que son prince charmant n'en est pas un. Et tu comprends... Tu penses que tu es revenu au départ, qu'elle est redevenue cette personne complexe et renfermée. Et tu as envie de crier, car on te prend toujours tout. Tu te lèves, tu dis à cette personne que tu en as marre, et tu pars en courant, elle ne te rappelle pas alors tu te dis qu'elle s'en fiche pas mal de toi, finalement. Mais une nouvelle fois, tu as tort, car elle ne peut juste pas te rappeler, car elle pleure.
(L'image n'a pas vraiment de rapport avec Eren ou snk, mais je trouve qu'elle collait parfaitement avec la situation alors je l'ai mise là. Et je sais aussi que publier les parties comme ça c'est un peu bizarre, mais l'os est beaucoup trop long pour le mettre en une seule et unique partie, donc voilà :'))
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Au bord du gouffre. [BXB]
FanfictionParce que tu étais au bord du gouffre, au bord du précipice. Un pied sur terre l'autre dans le vide. Parce qu'il avait agrippé ta main et qu'il t'avait dit d'une façon indirect de ne pas sauter. Car tu étais en vie, et ce grâce à lui.