Bénédiction

Chapitre 2 - Amour maternel

Ma tête... C'est comme si je m'étais violemment cognée contre quelque chose... J'ai l'impression d'être couchée sur une surface molle, chaude, familière... J'essaie tant bien que mal d'ouvrir les yeux alors que la lumière du lieu semble brûler mes pupilles.

« Ayane ? Ça va ma chérie ?
- Maman ? »

Je sais que ma voix est pâteuse et sans grande éloquence mais je ne peux faire mieux à l'heure actuelle. Deux bras viennent s'enrouler autour de moi et me serrent dans une étreinte pleine de tendresse. Il me faut encore quelques minutes pour retrouver tous mes moyens et me rendre compte que je suis dans ma chambre. Ma mère finit par me lâcher et me regarde, à genoux à côté de mon lit.

« Tu m'as vraiment fait peur tu sais... Je ne m'attendais pas à ce que tu ais une insolation en plein mois de septembre. »

Une insolation ? Je ne peux cacher ma surprise et ouvre grand les yeux. La dernière chose dont je me souviens sont deux iris rouges et des crocs acérés sur le point de se refermer sur moi. Aurais-je rêvé ? Peut-être que je me suis évanouie en revenant des toilettes ? Peut-être...

Ma mère ne semble pas remarquer ma surprise puisqu'elle continue.

« Heureusement que tes camarades de classe t'ont trouvé. Tu étais allongée dans la cour, inconsciente, tu te rends comptes ?
- Ce sont les filles qui m'ont trouvé ?
- Oh non, je ne les connaissais pas. Des étrangers, il me semble... »

Ces étrangers doivent sans doute être les élèves transférés. Il faudrait que je les remercie demain, même si je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé... J'aurais sans doute des questions à leurs poser.

« D'ailleurs ma puce, j'ai trouvé ça sur ton bureau ce matin. Tu étais tellement pressée, tu as dû l'oublier. »

Ma mère me tend un fin collier arborant un magnifique pendentif en or. Du plus loin que je souvienne, j'ai toujours possédé ce bijou représentant un soleil, mon soleil. Mes parents m'ont dit qu'il s'agissait d'un cadeau de naissance mais j'avoue ne pas savoir qui me l'a offert. Des fois, je me demande même si mes parents, eux même, le savent. Ce qui est idiot, il est évident qu'ils le savent. Ils n'auraient pas accepté de cadeau de la part d'un inconnu.

Pour en revenir à ce collier, je l'ai toujours porté. C'est une sorte de porte bonheur pour moi. Mais l'année dernière, à la fin de la quatrième, on me l'a volé alors que j'étais en cours de sport. Je l'ai finalement retrouvé mais j'ai eu tellement peur que, depuis, je ne le porte plus. Il reste précieusement chez moi, dans ma chambre.

Ce soleil blottit contre la naissance de ma poitrine m'est extrêmement précieux. Je ne saurais expliquer pourquoi mais je sens comme une protection. Comme si, grâce à lui, rien de pouvait m'arriver. Ce qui est évidement faux, je l'ai compris en grandissant.

« Tu sais bien que je ne le porte pas à l'école...
- Je t'en prie, Ayane. Tu n'aurais peut-être pas eu cette insolation si tu l'avais porté.
- Maman, ne raconte pas n'importe quoi. Ce collier ne m'empêche pas de tomber malade ou d'attraper des coups de soleil. »

Ma mère fait une petite moue qui me fait exploser de rire. Elle finit par me suivre dans mon hilarité et me prend, encore une fois, dans ses bras. Ce que je peux l'adorer.

« Tu dois bien avouer que tu ne tombes pas souvent malade.
- J'ai un corps résistant, c'est tout.
- Et tu n'as jamais eu de coups de soleil !
- Je me protège bien.
- Bien, mademoiselle la scientifique. J'avais pourtant cru t'avoir appris que la vie peut réserver des surprises. »

Je comprends tout à fait de quoi elle me parle et me lève. Il ne me suffit que de quelques secondes pour trouver ce que je cherche dans ma bibliothèque.