Hors du temps - bbh.pcy | NCHHDHS

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25 novembre 2017, Seoul.

– Je crois que je regrette un peu d'avoir couché avec Jong In si vite.

– Pourquoi cela ?

– C'était si précipité. C'était bien, mais avec plus de sentiments, c'aurait probablement été encore mieux.

– Probablement.

– Et avec Baek Hyun, toi, tu l'as fait ?

– Ouais.

– Y'avait beaucoup de sentiments ?

– J'imagine, il porta la canette en fer à sa bouge et bu une gorgée, comme pour marquer la fin du sujet de conversation qui le gênait quelque peu.

Se Hun ne montrait rien, mais il était tellement agacé.

Il s'était vite attaché à Chan Yeol, lui qui au début lui paraissait si mystérieux et nourrissait sa curiosité. Mais, finalement, le fait qu'il soit mystérieux devenait pesant et le rendait ennuyant, car au final, il ne révélait pas grand-chose sur lui et sa curiosité criait famine sans jamais être satisfaite.

De ce fait, un fossé s'était créé entre les deux amis et ça, ça énervait le grand blond car au début, il l'aimait bien ce Chan Yeol. Ils ne parlaient plus beaucoup, un silence pesant occupant souvent le peu de temps qu'ils passaient ensemble.

Certes, Chan Yeol avait ses raisons d'être autant réservé – il ne ferait pas ça pour rien – mais tout de même, il y avait un minimum. Chan Yeol paraissait comme totalement effacé de la société, Se Hun ne sachant jamais où il était, où il habitait, ou encore ce qui occupait ses journées – sauf être avec Baek Hyun, mais même à ce sujet, il en savait peu.

Malgré cela, le grand brun était comme un confident pour lui car il l'écoutait parler et lui raconter sa vie, qu'il ne pouvait s'empêcher de raconter. Il pensait que ça devait emmerder Chan Yeol, qu'il lui raconte autant sa vie, mais puisqu'il revenait toujours, c'est que ce n'était probablement pas le cas.

Ils étaient actuellement sur un banc en plein centre ville, sirotant chacun une canette d'une boisson énergisante à la mode dont Chan Yeol découvrait seulement l'existence – il faut dire qu'en 1991, on est plutôt du genre café. Ou chocolat chaud à la crème et aux marshmallow.

En face d'eux se trouvaient quelques pigeons picotant le sol, attendant certainement qu'un bout de pain tombe des deux garçons, oubliant qu'ils n'étaient pas ce genre de vieilles personnes qui occupaient leurs journées ennuyantes à nourrir des pigeons.

En y faisant plus attention, Chan Yeol en compta dix. Suite à cela, il rit intérieurement : à passer trop de temps avec Baek Hyun, voilà qu'il commençait à choper ses tics.

Et cette pensée creusa une douleur dans sa poitrine, qu'il pensant bien interpréter comme un manque de son petit frisé. Une idée lui vint soudainement en tête, comblant le silence qui venait – une nouvelle fois – de se créer entre le grand brun, et le grand blond.

– Dis, tu fais comment pour te teindre les cheveux ?

– La première fois, j'ai été chez un coiffeur. Je suis resté toute la journée dans le salon, je me suis fait chier comme un rat mort, et j'ai payé une blinde. Mais maintenant, je me fais moi-même mes couleurs. Pourquoi ?

–

26 janvier 1992, Seoul.