XVIII. Une fille

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Killian arriva enfin à son village. Il lui sembla changé. Personne n'était à l'extérieur à siffloter. Les maisons sont toutes plus en mauvais états que les autres. Rien ne s'annonce bien. Quelque chose s'est passé. Il espère seulement que son amour n'est pas blessé. Il avait si hâte de la revoir, mais si seulement il pouvait savoir. Sa dernière lettre étant restée sans réponse, il s'était inquiété. C'est seulement à ce moment qu'il put confirmer ses pires craintes. Des pieux en bois étaient plantés dans le cœur de certaines personnes de son village. Que s'était-il donc passé? Est-ce que sa Catherina était en sécurité avec le bébé dans la maison? Il y a un seul moyen de le savoir. Aller voir soi-même. C'est en courant que Killian s'est rendu à sa maison. Le cœur battant, il ouvrit la porte qui le séparait d'un cadavre. Toutes sortes d'émotions se firent ressentir. Passant de l'incompréhension à la panique et finalement à la colère. Jamais, au grand jamais, il n'aurait pu imaginer de pires barbaries. Catherina, son amour, sa chérie, sa fiancée était morte, et, avec elle, le bébé. Ce qui restait d'elle fut enterré dans l'heure qui suivit l'arrivée de Killian. Il fit de son mieux. Il plaça de jolies fleurs sur la tombe improvisée où reposera le cadavre de sa bien-aimée. Seulement, un bout de papier attira son attention. Il était signé de Catherina.

Mon amour, j'ai l'honneur de t'annoncer l'arrivée tant attendue de notre enfant, notre petite princesse. Cependant, je dois me séparer d'elle pour son baptême. Monseigneur me refuse l'accès à tous lieux sacré. J'ai choisi un nom qui, je crois, te comblera de joie. Joséphine Gray. Jolie n'est-ce pas? Le nom de ta sœur.

Je t'aime de tout mon cœur pour toujours aller à jamais Killian,

- Catherina

Et c'est ainsi que Killian sorti de la maison en criant de rage son amour est mort et son enfant probablement aussi. Qu'allait-il devenir? Il alla cependant à l'Église quand même. Il y a des chances que sa petite Joséphine soit toujours en vie. Sa fille, leur fille. L'Église tenait toujours debout au grand bonheur du nouveau père. Aucun bruit ne parvenait à ses oreilles. Aucun bruit pouvant prouver la présence d'un bébé. Il entera tout de même dans l'Église la boule au ventre. Ce sentiment le rendait malade. L'espoir c'est tout ce qui le tenait éloigné du désespoir, de la mort. C'est alors qu'il la remarqua. Dans un petit panier en osier se tenait la plus belle petite fille qu'il n'avait jamais vue. Sa petite Joséphine toute joufflue. Il la prit délicatement dans ses bras comme une petite chose fragile. Une larme de joie perla au coin de son œil. Dire qu'il était soulagé ou simplement content était un euphémisme. Il se jura de la protéger contre le monde dans lequel ils vivent.

Les amants mauditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant