Team tardos

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*?*

Pour un trou, c'était un trou. Et même un sacré trou. Tout en bas duquel une plaque grise, en plein milieu, semblait me faire coucou.

Ne pas marcher sur la plaque. Ne pas marcher sur la plaque. Ne pas... marcher... sur la plaque...

Ce fut avec une délicatesse extrême que je me creusai un accès vers le bas de la salle secrète des coffres, longeant les murs, n'écoutant que mon souffle rauque, le bruit régulier de la pioche en pierre sur le grès, et les nuées de sable que le vent soufflait à l'extérieur. Je me crispai en atteignant le fond ; mais ma chaussure ne fit rien sauter de plus qu'un nuage de poussière.

Sur la pointe des pieds, je m'avançai vers la plaque de pierre... puis retins mon souffle, et y flanqua un énorme coup de pioche. Et j'avais beau ne pas croire en grand-chose, je priai comme jamais.

La pierre se cassa sous l'outil. Rien d'autre. Je laissai enfin éclater ma joie.

- Alleeeeeeeez mon pote ! J'te fais ça quand tu veux ! J'te le soulève, moi, le temple !!

Les grains de sable que le vent promenait dans le coin purent assister au spectacle impayable d'un homme en sweat gris en train de taper du talon sur le sol en l'invectivant.

Quand l'euphorie fut passée, je me retournai vers les coffres que j'étais venu chercher. C'était ma mission, de base.


Vingt minutes plus tard, reparti dans le désert, je retrouvais mon équipe. Je vis de loin un homme habillé en costard et avec un masque de trollface gesticuler, un autre en une sorte d'armure blanche et bleue se rouler dans l'herbe, et un troisième, le seul au physique normal avec ses bêtes cheveux noirs - mais des yeux rougeoyants - regarder la scène de quelques mètres. Ce fut le deuxième énergumène qui me repéra en premier.

- Hé les mecs, c'est Bboy !


*MrBboy*

J'avais espéré une annonce un peu plus glorieuse que celle d'une voix encore difficilement muée et essoufflée. Tant pis. Je mettrais l'ambiance moi-même.

- Hey les mecs, criai-je, j'espère que vous avez faim, parce que ce soir c'est tarte à la chair de zombie !

- Tu déconnes, mec ? s'insurgea Nems.

- Bah ouais, gros, tu croyais quoi ?

J'arrivai à leur hauteur et, fièrement, exposai mon butin : de la chair putréfiée, quelques os, deux brins de ficelle, un livre enchanté, une selle, deux armures de cheval en fer, quinze lingots de fer, sept d'or et, cerise sur le gâteau, un diamant. Ce dernier parut captiver le tardos en armure, alors que celui aux yeux rouges me demanda :

- C'est quoi, comme bouquin ?

- Heu...

Je revérifiai l'inscription sur le ruban rouge qui maintenait l'ouvrage fermé, et déchiffrai :

- Fortune... II.

Mon interlocuteur et Nems se regardèrent d'un air ébahi, puis le second me sauta dessus.

- Ça, c'est mon gars sûr !

J'évitai le choc frontal, ne parvins pas à rater la grosse claque dans le dos qui faillit m'envoyer voler, mais j'étais fier de moi malgré tout.

- C'est quoi déjà, fortune ? redemandai-je.

- Ça te fait miner plus de ressources, fit l'Iron Man discount.

Mined Games IV : Un nouveau destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant