3ème anniversaire - 25 Août 2015

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25 Août 2015

3ème anniversaire

Ce jour-là, c'était un fin rayon de soleil qui, tombant directement sur mon visage, me réveilla. J'ignorais l'heure qu'il était mais, pour une fois, le soleil avait l'air décidé de briller sur Two Harbors. Je souris, c'était une chose rare dans ce coin perdu de l'état de Minnesota, même pour un 25 Août.

La journée s'annonçait bien.

Sans ouvrir les yeux, je m'étirai lentement, paresseusement, tel un chat. J'étais bien, reposé. Malgré ma courte nuit, j'étais rentré tard de l'hôpital hier soir. Ma dernière opération avait traîné en longueur, l'appendice que je devais enlever avait littéralement explosé devant moi et pour couronner le tout, ma patiente avait fait une mauvaise réaction à l'anesthésiant utilisé pour l'endormir. Résultat, une opération qui durait normalement environ 45 minutes m'avait pris plus de trois heures, sans compter que j'étais resté jusqu'à ce que ma patiente soit stable et réveillée en chambre post-op.

Finalement, j'avais réussi à rentrer à la maison bien après une heure du matin. Comme tout était silencieux dans la maison, j'étais directement monté pour aller me coucher et je m'étais endormi dès qu'Amy s'était retournée pour se blottir dans mes bras.

J'ouvris les yeux en sentant quelque chose remuer près de moi, je me tournai lentement sur le côté, histoire de ne pas réveiller la silhouette endormie. Ma femme, ma merveilleuse Amy était toujours dans les bras de Morphée, le petit veinard. J'étais un peu jaloux de cet être mystique qui gardait ma femme à ses côtés.

Complètement tourné vers elle, j'appuyai ma tête sur ma main et la regardai dormir. Elle était allongée sur le ventre serrant son oreiller entre ses bras, le visage tourné vers moi, ses boucles rousses étalées sur ses épaules. Ses joues étaient encore rougies par le sommeil, ses lèvres roses pales, légèrement entrouvertes pour laisser passer son souffle régulier.

Elle était si belle.

Tout en la regardant dormir, je repensai à l'année qui s'était écoulée. Nous avions eu tellement de choses à surmonter.

Le matin suivant notre réconciliation, nous avions beaucoup parlé, de notre bébé, de la possibilité de faire non pas une thérapie, mais de voir un conseiller spécialisé dans le deuil.

J'avais appelé l'hôpital et je m'étais fait porter pâle pour la journée. Nous avions alors pu prendre notre temps. Nous avions flemmardé toute la matinée au lit avant de finalement nous décider à nous lever juste avant midi. Amy m'avait aidé à ranger mes valises pendant que les lasagnes – l'un des nombreux plats que ma mère avait laissé au congélateur – étaient dans le four.

Nous avions mangé tranquillement, puis en début d'après-midi, Amy m'avait timidement demandé de l'accompagner pour voir notre fille. Bien entendu j'avais accepté. Nous nous étions préparés en silence, puis après un détour par chez le fleuriste, nous avions été au cimetière.

Amy s'était crispée dès que j'avais arrêté ma voiture à l'entrée du cimetière. Je lui avais pris la main et lui avais demandé si elle était sûre. Rien, et certainement pas moi, ne l'obligeait à y aller aujourd'hui. Nous pouvions très bien faire demi-tour et rentrer à la maison mais Amy m'avait affirmé qu'elle voulait le faire.

Elle en avait besoin.

Et je pouvais le comprendre. J'avais alors fait le tour de la voiture pour l'aider à sortir, puis j'avais enroulé mon bras autour de sa taille pour la soutenir, ou la rattraper si jamais elle venait à flancher.

Anniversaire, plus qu'hier et moins que demainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant