Chapitre 5 : Le secret

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Léïs et Capucine étaient montés en cours, pour rencontrer leur professeur principal : Mme Boillue.
Tout les élèves s'installèrent dans la classe en bavardant, Capucine regardait autour d'elle pour voir où était Alex, malheureusement, il était introuvable. Il s'était peut-être perdu. Dans sa classe, elle reconnut une fille blonde, nommée Manon et une grande fille rousse, constellée de tâches de son, Alice, qui étaient toutes les deux dans sa classe en quatrième et un garçon à lunettes, Thomas qui avait été avec elle toutes ses années de maternelles. Soudain, la prof entra dans la classe en s'égosillant :
   - Le retardataire qui traînait dans les couloirs, il me fais le plaisir de se mettre devant et de fermer son clapet !
Elle était très petite, avait une grande gueule carré, des petit yeux noirs porcins et des sourcils broussailleux. Ses cheveux foncés gras étaient tirés dans un petit chignon bas serré, son regard noir parcouru la classe. Tout les élèves se levèrent d'un même mouvement. Le retardataire en question entra à son tour, il était blond, avait des yeux bleu très pâle et un teint maladif, il se dirigea sans broncher vers une table seule devant d'un pas lent. Il portait un sac à dos qu'il posa sur le sol et resta debout.
    - Asseyez-vous, gronda la prof d'un air méchant.
Elle se tourna vers le tableau.
    - Voila, je suis Mme. Boillue, votre prof de français et votre prof principale.
Elle inscrivit en grosse lettres mal écrite : Mme. BOILLUE français et principale. Elle repris en criant :
    - Je ne tolèrerais rien ! Pas un bavardage ! Pas une colle ! Pas une feuille blanche ! Pas un retard ! Pas une absence !
Elle fulminait. Capucine avait envie de lui crier : Et madame c'est que le début de l'année, on se détend, là !
Mais elle ne l'aurait dit pour rien au monde. Une fille se leva.
    - Et lui, dit-elle d'une voix fluette en pointant du doigt le garçon blond, tout seul devant.
    - Mademoiselle Gambo, hurla la prof. On ne prend pas la parole comme ça ! De plus, donnez-moi votre portable !
La fille l'avais posé sur le bord de son bureau, elle regarda la prof d'un air choqué. Mais sous le regard plus noir que Dark Vador que lui lançait la prof de français, elle se leva et le posa sur son bureau.
    - Lui, continua Mme Boillue en désignant le blond. C'est le nouveau ! Il s'appelle Samuel, vous lui parlerez à la récré.
Les élèves semblaient tétanisés par cette prof qu'ils allaient se taper toute l'année. Celle-ci sortit de son tiroir de bureau un paquet de feuille A4 blanche, puis une série de papiers bleus, rose et blancs.
    - Voila ! cria-t-elle. Vous allez m'écrire votre prénom, nom de famille et espérance d'avenir. Aussi votre moyenne de l'année dernière. Je me chargerais personnellement de ceux qui avait moins de 10 !
Elle distribua toutes les feuilles en continuant à brailler. Elle leur expliqua qu'il devait rendre tout signé et remplis pour demain.
    - SANS FAUTES ! précisa la prof de français, en postillonnant sur une pauvre fille qui n'avais rien demander.
Puis la sonnerie retentit, dans un soupir de soulagement, libérant les élèves de la pire heure de cours de leur vie. Léïs et Capucine descendirent en discutant, comme si leur engueulade de la semaine dernière n'avait jamais existé. Elles déposèrent leur sac dans leur coin secret (dans l'angle du couloir du sous-sol et de la porte de secours C). Puis elles se dirigèrent vers la cour pour prendre l'air. Alex ne n'avait pas pointé le bout de son nez aujourd'hui, aussi Capucine lui envoya un texto. Quelques minutes plus tard, son portable vibra.
Capucine : T'es malade?
Alex : nan, ma mère est à l'hosto
Capucine failli lâcher son téléphone, elle s'empressa de montrer à Léïs qui le lui prit des mains.
Capucine (Léïs) : QUOOIII ??
Capucine le lui repris.
Capucine : elle a quoi ?
Alex : elle accouche de mon petit frère
Capucine et Léïs furent soulagées, la mère d'Alex était la femme la plus douce et la plus sympa de toute la galaxie, elles n'auraient pas voulus qu'ils lui arrivent malheur.
Ah oui, il m'avait dit qu'elle était enceinte, songea Capucine, se rappelant qu'il l'avait énoncé, à moitié bourré, lors de leurs nombreuses discussions.
Léïs se détourna et se mis à faire les cent pas devant sa meilleure amie, Capucine le savait, ce comportement précédait toujours un secret qu'elle avait peur de révéler. Comme la fois elle lui avait dit qu'elle aimait Quentin en secret. Ou qu'elle avait bouffé toute petite de la pâtée pour chiens en croyant que c'était de la compote.
    - Qu'est-ce que t'as à me dire ? questionna Capucine, qui gardait tellement de secrets qu'elle les oubliait tous.
Léïs tortilla une mèche de cheveux autour de son doigt en signe de confusion. Pour la rentrée, elle les avait lissé, ce qu'elle ne faisait jamais d'habitude.
    Peut-être qu'elle avait compris que Quentin n'était plus en couple, se demanda Capucine, l'air impatient.
    - Alors. Je...j'aienwoua... commença Léïs, en marmonnant dans sa barbe.
    - Quoi ? s'écria Capucine qui était un peu sourde d'oreille.
    - J'ai... repris son amie plus fort.
Elle fut coupé par Quentin qui leur hurla de venir à l'autre bout de la cour. Il était en compagnie de... Sarah.
   - Je te dirais après, assura Léïs.
Lorsqu'elles arrivèrent, il leur expliqua que sa classe était super ("dommage que vous ne soyez pas avec nous, précisa-t-il."), que son prof principal et prof de sport, M. Berthier, était méga sympa et qu'il était maintenant en couple avec Sarah. À la dernière information, les deux filles ouvrirent de grands yeux et une grande bouche. Elles devaient ressembler à deux poissons étonnants, Léïs rappelait un rouget car elle avait viré au rouge tomate en deux secondes. Puis le couple s'embrassa fougueusement. Léïs marmonna un "ok" faible puis entraîna Clémentine le plus loin possible des deux amoureux qui ne se connaissaient pas ce matin.
Derrière un bosquet d'arbustes, Léïs retenait ses larmes, son menton tremblait tel un motoculteur et ses yeux se remplissaient à mesure qu'elle les essuyait. Capucine essaya de la réconforter.
- T'inquiètes pas... un couple comme ça, ça dure jamais...
- T'as raison, renifla Léïs en lissant une mèche de cheveux entre ses doigts vernis en rose.
Capucine la prit dans ses bras. Le vent de septembre berçaient les deux filles, faisant voler les cheveux et bouger les feuilles dans les arbres verts.
- Vous finirez ensemble, c'est sûre ! l'encouragea-t-elle.
- Ouais... de toute façon, il fait vraiment que je te dise... dit Léïs, en allumant son portable.
Elle ouvrit ses messages.
- J'ai... repris-t-elle. Voila, j'ai envoyé la vidéo à...
Le cœur de Capucine fit un bon dans sa poitrine. Elle recula en arrière.
A qui ? Ouais, à qui ? fulmina-t-elle intérieurement. A la moitié du lycée ?
- ... à The Voice, finit par dire l'adolescente en lui tendant son téléphone sous le nez.
Un de ses contacts, appelé Equipe The Voice lui avait envoyé un texto.
Équipe The Voice : Merci pour ta vidéo, préviens ton amie que nous aimerions bien la rencontrer. Rendez-vous, Studio du Lendit, samedi 10 septembre. Dépêchez-vous de retenir votre place ! Vous faites partit des derniers castings !
Juste au dessous, il avait joint l'adresse exacte, se situant vers Paris.
Capucine aurait pu faire une crise cardiaque, un AVC ou tomber dans les pommes ! The Voice ! Il lui avait répondu... à elle. Si ça se trouve elle allait voir les coachs ! Surtout Mika !
Inspire, expire, se calma-t-elle. C'est pas encore gagner.
La sonnerie retentit, laissant place à une série de cris, sautillements et câlins à sa meilleure amie. The Voice !
Puis elles montèrent en cours retrouver Mme Boillut, mais à ce stade du bonheur où en était Capucine, un incendie aurait pu démarrer chez elle qu'elle n'aurait même pas broncher. Retrouver sa prof principale lui sembla presque sympa, tellement elle était heureuse que le destin l'ai un peu plus poussée dans la musique.

Le jour où je suis passée à The VoiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant