Partie 2

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Aaron avait encore décroché le gros lot, on dirait. Il se retrouva dans un salon, entouré de policiers et semblait attendre un coup de téléphone important. Ce dernier se mit à sonner, tous les visages se dirigeant vers la femme japonaise.

– Madame Hagi, vous devez gagner du temps, n'oubliez pas.

C'est à ce moment-là qu'Aaron vit qu'il pouvait répondre via un petit onglet sur l'écran. Il appuya sur le bouton et brancha le micro comme indiqué pour parler. Ses paroles – à savoir un « Mmh mmh » – furent immédiatement répétées par la femme dans le jeu et il se dirigea vers le téléphone pour décrocher.

– Si vous voulez revoir votre fils, apportez la rançon précédemment demandée au parc le plus proche de chez vous. Déposez le sac près de la fontaine et partez. Si vous le faîtes sans policiers pour encadrer, votre fils sera chez vous pour le dîner. Autrement, il mourra.

– Je veux être sûre qu'il est encore vivant, fit Aaron via la femme.

– À vous de voir si vous voulez prendre le risque d'être responsable de sa mort. Apportez la rançon ou prenez le risque.

– Laissez-moi parler à mon fils, s'il vous plaît.

– Dans deux heures au parc. N'oubliez pas de venir seule.

À l'autre bout du fil, ce n'était plus que le bip-bip qu'on pouvait entendre. Yuhno Hagi attendit qu'on lui dise que la localisation n'avait pas marché, comme toujours dans les films ou les séries. Le visage fermé du policier derrière l'ordinateur confirma sa pensée.

– Je veux que l'argent soit prêt dans une heure, ordonna-t-elle. Il n'y aura aucun policier avec moi, j'irai seule.

Yuhno s'éloigna du groupe et se rendit jusqu'à sa chambre sans un mot de plus. Profitant du moment de calme, Aaron réfléchit à ses options. Il avait décidé de ne pas autoriser les policiers. Que pouvait-il faire de mieux ? Il avait sa petite idée.

Une heure plus tard, Yuhno descendait les escaliers afin de vérifier que ses instructions avaient bien été suivies. Deux sacs contenant des billets étaient posés sur la table du salon, son mari comptant les papiers pour être sûr qu'il ne manque pas d'argent. La femme s'approcha silencieusement et se saisit de quelque chose posé sur la table avant de le cacher sous sa veste. Elle attrapa les anses des sacs.

– Je pars en avance. Je répète une nouvelle fois que je ne veux aucun policier. S'il y en a un seul, je m'assurerai personnellement de son cas.

Et Yuhno Hagi disparut par la porte d'entrée.

Le parc était correctement fréquenté. Les bancs près de la fontaine étaient presque tous occupés, sauf un sur lequel s'installa Yuhno. Elle attendrait que la personne vienne chercher l'argent. Et elle irait chercher son fils elle-même. C'est ça qu'Aaron avait décidé. Le jeu voulait une vie palpitante ? Il aurait sa vie palpitante.

Lorsque l'heure fatidique sonna, Yuhno observa tout autour d'elle, guettant n'importe quel petit mouvement pouvant lui permettre de démasquer la personne qui retenait son fils. Une voix dans son dos s'éleva.

– Laisse-moi prendre les sacs et tu auras ton fils chez toi dans peu de temps.

– Je veux venir le chercher moi-même, ordonna Yuhno.

On pouvait sentir l'hésitation de l'homme.

– Je n'ai vu aucun policier. Tu as ma confiance pour le moment. Au moindre faux pas, je te descends. À la sortie du parc, une voiture blanche. Tu montes à l'arrière avec les sacs et tu repartiras avec ton gosse. Dans cinq minutes, je suis parti. Tu peux partir d'ici dans dix secondes.

Vis ou MeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant