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Quand je suis rentrée du lycée, je me suis assise sur mon lit. J'ai regardé le mur et  me suis mise à pleurer d'un coup. Sans savoir pourquoi. Je crois que j'ai pleuré pour toutes ces fois où j'ai dû me retenir. Toutes ces fois où j'ai serré les dents, avec la rage qui me brûlait le ventre, en essayant du mieux que je pouvais de ne pas éclater en sanglots. J'ai tout simplement relâché des litres et des litres de souffrance et de solitude, que j'avais tenté d'enfouir tant bien que mal des dizaines de fois. Mais en y pensant, je dois vraiment être malade pour que tout me bouleverse aussi profondément. J'ai parfois le sentiment de ne pas être un vrai être humain. Peut-être un oiseau ou un quelconque autre animal qui aurait vaguement pris forme humaine. 

Une personne sonnant à ma porte me fit sortir de mes pensées. Sûrement Joshua, il vient me rendre visite tous les soirs. Il continue de venir me voir et de sourire chaque jour alors que je sais qu'il se sent tout aussi mal que moi. Il tente de le cacher du mieux qu'il peut mais sa souffrance contraste avec son caractère habituel, faisant ressortir la douleur qu'il garde en lui.

Je lui ouvre la porte. Il en profite pour s'engouffrer dans l'entrée.

On se regarde pendant de longues minutes qui me paraissent être des heures. Après toutes ces années à ses côtés sans laisser paraître le moindre sentiment, je décide de faire le premier pas. Je dépose mes lèvres sur les siennes. C'est doux et enflammé à la fois. Un mélange entre l'audace et la timidité, entre le calme et l'agitation, le sensible et le brutal. C'est comme un secret libéré. C'est lui et moi. Je sens son cœur brisé rebattre. Comme si la tendresse de nos lèvres ensemble avait redonné un peu de chaleur et d'amour à son âme tordue, son coeur en miette. Je crois percevoir une minuscule goutte, humide et chaude, perler sur sa joue. Il pleut de ses yeux. Nous finissons par nous détacher à contre-coeur. Il a les lèvres un peu plus carmines qu'au départ, sûrement dû à mon rouge à lèvres. Ses joues rougies sur sa peau albâtre me donne l'impression qu'il a attendu longtemps ce baiser. Il fait voler, du revers de la main, les quelques larmes coulant de ses mires sombres. Son visage de porcelaine caché sous ses mèches noires  retombent en cascade sur son front. Le silence régne en maître...

Il me détaille, je l'observe. Nous finissons la soirée dans ma chambre comme le feraient deux amants, un homme et une femme voulant plus qu'un baiser ou encore comme le font deux personnes s'aimant d'un amour inconditionnel.

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Le soleil point et les rideaux laissent s'immiscer des rayons de lumière permettant d'entrevoir ce qui nous entoure. J'ouvre difficilement les yeux pour finalement constater qu'il n'y a aucun corps étendu à côté de moi. Était-ce un rêve ? Les sensations étaient beaucoup trop fortes pour que ça en soit un. Et puis ce que je vois ne trompe pas ; c'est un véritable capharnaum . Les draps, nos cheveux, nos vêtements, nos pensées, nos mots, mon coeur, sa vie. J'ai tellement de choses auxquelles je devrais penser que je n'arrive plus à réfléchir. Ce cercle infernal ne s'arrêtera t-il donc jamais ?

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559 mots-

NA: Aller, on recorrige une fois tout en 2022 et promis que je ne toucherai plus jamais à cette histoire ahah !

(bitter)sweetness || hong.joshua FR.versionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant