4."La normalité est étrange" H.C

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Tout était noir. Il n'y avait aucune lumière qui perçait à travers la pénombre, aucun bruit, aucun mouvement.

- Eden tout va bien.

Une voix résonnait dans ce silence de mort. Toujours la même, comme dans mes rêves.

- Bientôt, tu verras, tu sauras tout.

Puis d'un coup, une lumière blanche aveuglante.

- Eden?

J'émergeai petit à petit. Un décors flou. Des silhouettes penchées au dessus de moi.

- Eden tu m'entends?

La voix du proviseur résonnait.

- Elle ouvre les yeux, ça y est elle revient.

C'était la voix d'une femme, que je n'avais jamais entendu.
Je senti un pincement à mon doigt qui me stimula.
J'ouvris les yeux tout à coup, prise de douleur. Il m'avait pincé pour me réveiller.

J'étais allongée sur le sol, un masque à oxygène sur le visage. Une femme vêtu d'un uniforme de pompier me regardais, accompagnée de deux autres hommes.

L'un d'entre eux dit à voix haute:

- Tout va bien, tu as juste fais malaise. Nous allons te retirer le masque et te laisser rentrer chez toi. Repose toi bienet parle de tout ça avec ta mère.

Je fis le trajet du retour à pied. J'avais besoin de prendre l'air. Je gonfla mes poumons d'oxygène et expira lentement. Puis je senti une goute d'eau sur mon frond, puis une deuxième. La pluie tomba, comme des piques glaciales qui me transperçaient, et je n'avais rien pour me couvrir. Je vis un vieux kiosque dans un parc et coura m'y abriter.

L'orage grondais et la pluie qui tombait paressait sans fin. Je regardais l'étang qui se trouvait devant. L'eau était agitée et les grenouilles sautaient. Je pensais à mon père. Qui aurait pu lui faire du mal ? Il n'avait pas d'ennemis et ne devait rien à personne.

J'entendis des pas précipités. Je me retourna et vis Charlie courir vers le kiosque. Qu'est ce qu'il faisait là?

- Hey Eden, je ne pensais pas te trouver ici, pourquoi es-tu là?

- Tu me cherchais?

- Nan pas du tout, c'est ici que je viens après les cours. Malheureusement pour toi, tu es sur mon territoire, dit-il en riant.

- Oh excuse moi, tu veux que je parte peut être? Dis-je en prenant un air hautain.

- Mais nan je te taquine. Que voulais les policiers?

Je ne voulais pas en parler. Rien que cette vérité si blessante me pinçait le cœur et me faisais monter les larmes aux yeux.

- Tait toi, ce n'est pas un sujet dont je veux parler.

Je me leva et me dirigea vers les escaliers. Mais le bois mouillé glissait et je me pris, pour la deuxième fois de la journée, un gadin phénoménal.

Mon visage heurtat une marche et m'arracha un cri de douleur. Je senti mon sourcil piquer fortement. Charlie me regardais et se précipita vers moi, manquant de tomber également.

- Eden est ce que ça va ?

- Je saigne.., repondis-je, assommée.

Je senti ce coulis chaud dégouliner le long de la tampe.
Mes oreilles bourdonnaient et les mains de Charlie me soutenaient la tête et le dos difficilement.

- Tu veux rentrer chez toi? me demanda-t-il.

- Oui, s'il te plait.

Je sentie ses bras m'entourer puis me soulever, doucement. La pluie ruissellait sur mon visage face au ciel et se mélangeait avec mon sang qui se diluait.

Après quelques minutes de marche, je vis, troublement, le palier de ma maison. Il avait réussi à trouver mon adresse et visiblement je ne savais pas comment. Encore une chose qu'il savait. Vraiment étrange.

"You're Strange"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant