REJET

9 1 0
                                    


Des corps pendent au plafond. Leur sang s'écoule le long de leur corps et résonne en tombant à terre dans le silence de la pièce. 

Je promène mon regard dans celle-ci ; Elle est remplie de cages en aciers froid dans lesquels reposent des hommes, des femmes, des enfants. Sans vie. Des cadavres. J'aime bien cet endroit... Tout est sombre, mystérieux. Je tourne sur moi même dans un gracieux mouvement de danse et j'entend mon rire retentir et ricocher sur les murs gris. Un gémissement sourd  saute sur ma joie enfantine et met fin au monde tourbillonnant qui m'entoure. Je dresse l'oreille. Un nouveau gémissement retenti, imperceptible. Je m'aventure plus loin dans la pièce en enjambant les cadavres qui, comme une vaste moquette, s'étendent sur le sol. "Maman?" Alors que la panique se laisse tenter de submerger mon âme d'enfant, je trébuche sur un pied solitaire et tombe nez à nez avec  un objet de toute beauté. Il s'agit d'une cage ornée merveilleusement d'or et de pierres luminescentes et étincelantes. Je m'approche sournoisement du trésor doré et frappe brutalement sur les barreaux avec mes petites mains potelées. "Z'ai faim !" L'animal blond ayant élu domicile dans la cage ouvre soudainement les yeux et recule en hurlant. C'est une petite fille, elle doit avoir le même âge que moi, trois ans tout au plus. "Vient zouer avec moi ! Ze suis toute seule ! Maman est toujours occupée et Papa ne m'aime pas !" Les grand yeux bleue de la fille s'élargissent à ma demande et elle se mut dans un profond silence. "Dit, tes parents ils t'aiment ?" Elle recule de plus belle. "Pourquoi tu m'ignore ?!" Des larmes translucides lui monte aux yeux. "Tu... Tu n'est qu'un monstre !!!!" hurle t-elle. Je sursaute et tombe en arrière. Je passe ma main sur ma bouche et la regarde. Elle est couverte d'un sang brillant et chaud qui s'écoule entre mes doigts. Je me retourne lentement.  Je baigne dans une marre de sang sur laquelle semble flotter de nombreux humain. "Je suis... un monstre ?" Les larmes me montent aux yeux et je m'enfuis en courant. 

Après quelques minutes à courir à en perdre haleine dans la grade demeure aux murs noirs, un grand nombre de bruits attirent mon attention. Je m'arrête devant une grande porte en bois luisant. Derrière cette porte j'intercepte quelque bride de conversation, "Mais enfin ! si elle meure, qui prendra le trône ? On ne peux décemment pas confier notre royaume et notre peuple à la jeune princesse ! Elle est bien trop... humaine.". L'homme avait prononcé ce mot avec dégoût, "humaine ?" je murmure. Je pose délicatement mes paumes sur les grandes poignées en or sculpté et tire de toute mes forces pour ouvrir l'imposante porte.

Deux grands bras, fins et familiers m'enlacent tendrement, je me retourne, la jeune femme qui se tient devant moi me prend par la main et m'entraîne dans une suite de couloirs. Ses longs cheveux noir se balancent sur un rythme régulier dans son dos et sa peau blanche semble luire dans le faible éclairage de la demeure. Elle s'arrête devant une porte en bois sur laquelle est peint en lettre d'or mon nom : MITSUKI. D'un mouvement lent et gracieux elle ouvre la porte. La pièce dans laquelle nous pénétrons est, malgré ses murs noirs, étonnamment chaleureuse. En effet, sur la totalité des murs sont peints une multitude de fleurs de toutes tailles aux couleurs pastelles ; un lit en bois sombre recouvert de draps rougeoyants trône contre le murs gauche ; Un grand bureau du même bois est suspendu sur l'intégralité du murs droit et sur celui ci reposent une grande quantité de poupées mordillées, découpées, déchiquetées ainsi que quelque cadres ; De nombreuses autres photos ont été  disposées sur les murs et sur chacune d'elle je peux me voir, moi, en compagnie d'une femme, d'un homme et de bien d'autre personnes qui me semblent alors inconnues. Cependant, sur la grande majorité des prises, c'est cette jeune fille aux cheveux si semblables aux miens qui se tient à mes côtés, son visages enfantin souriant tourné vers le miens.  Mon double plus âgé me prend sous les bras et me pose délicatement sur le lit à côté d'un chaton aux longs poils noirs que je n'avais pas remarqué. Je caresse la bestiole ronronnante puis je regarde la grande brune.

DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant