Nous traversons les nombreux couloirs aux couleurs sobres et tristes qui mènent à la salle des secondes D. A notre passage les discutions joyeuses cessent laissant place à des murmures étonnés ponctués par les moqueries des pétasses qui peuplent tous les lycées au plus grand désarroi des gens différents tel que moi. Ces jeunes filles, repérables aux peu de vêtements qu'elle portent, à leurs rires suraiguës et à leur maquillage de prostituées, penchent leur corps à demi dénudés vers leurs partenaires masculins pour leur chuchoter des inepties aux oreilles ou bien pour les inviter à glousser avec elles. Elles attirent sur elles les regards désapprobateurs des professeurs et les pensées haineuses des autres filles. Elles ne me connaissent même pas. Mais elle jugent... Sans même se cacher !
En passant devant ces mêmes filles je les dévisage, mettant dans mon regard toute la haine et le dégoût que mon cœur est capable d'engendrer, espérant atteindre leur cœurs de cire.Une fois passé cet amas de pourritures parfumées, ma colère commence à s'évaporer et j'entame avec Juliette une discussion sur les cours auxquels je n'ai pas participer ces huit derniers mois et c'est sans prêter attention à la dernière pensée haineuse que je viens d'avoir que je passe le pas de la porte. Néanmoins, elle reste présente, cette pensée malsaine, enfouie au plus profond de mon inconscient : Ils paierons... Un jour je me vengerai. Voilà ce que j'enfouis au plus profond de mon esprit sans concevoir, ne serait-ce qu'une seconde, que la réalisation de ces mêmes mots, ne tarderait pas à s'effectuer...
Nous entrons donc d'un pas las dans la classe et nous dirigeons vers le fond de la salle où nous nous asseyons à la table la plus discrète (Dans la rangée opposée aux fenêtres, dernière table. La place préférée de Juliette car elle peut "observer tout le monde sans être vue" selon ses dires.). Je m'assois et sors un bloc notes et un crayon (seules affaires que j'ai prises d'ailleurs) pour pouvoir prendre un minimum de choses en notes... Ou du moins, faire semblant.
Je tourne la tête vers les fenêtres ouvertes pour la détourner immédiatement. La luminosité qui règne dans la pièce est insupportable et mes yeux me font souffrir. Je croise les bras et enfouis ma tête dans ceux ci avant de sombrer dans le sommeil.
Les heures passent. Dernière le voile opaque du sommeil j'entraperçois la voix de la prof qui récite sons cour sans grandes convictions apparentes, les voies frêles des seuls élèves qui participent et le brouhaha arrière des nombreux bavardages. Je frissonne. Cela fait déjà un moment qu'un désagréable frisson me parcourt l'échine et remonte à fréquence régulière dans ma nuque. Quelqu'un me regarde. J'en suis sûre. Deux yeux verts apparaissent derrière mes paupières, me fixant avec intensité. Je me lève violemment de ma chaise, tous les sens en alerte et scrute les alentours. Rien. J'ai dû rêver... Je m'apprête à m'asseoir avant de ma faire remarquer.
-Mademoiselle Fragment ? Enfin éveillée ?
Trop tard... Je regarde la professeur aux cheveux gris et yeux bleu-ciel qui se tient devant moi à quelques mètres. Elle devait être très belle quand elle était jeune... Je prends une inspiration.
-Je ne dormais pas Madame. Elle m'observe. Visiblement, ma simple présence l'énerve, et visiblement, elle ne contrôle pas sa colère. Étrange... Je dirige mon regard vers ses yeux. Ils sont vides, sans reflets, sans vie. J'ai déjà vu ce regard à la télévision dans "Stars sous hypnose" ; une émission stupide auquel je n'ai jamais cru. Mais cette expression... Ces actions qu'elle ne semble pas maîtriser... C'est comme si elle était manipulée dans le but de me ridiculiser...
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Destinée
FantastiqueMitsuki n'a jamais supporté le soleil et vie recluse chez elle en compagnie de sa mère. A son seizième anniversaire elle découvre la raison de tous les étranges événements qui se déroulent à son contact. Elle se découvre vampire. Seulement cette dé...