Je suis devant une grande tour grise, de cinquante-deux étages très exactement. Elle est vraiment immense, très imposante. Sa couleur, sa forme, et sa taille, lui donnent un côté effrayant. Mais je n'ai pas peur. Étrangement, je n'ai même pas une pointe d'appréhension. Je me contente d'attendr.
Enfin, un homme sort. Il a une mine anxieuse.
- Vous êtes Alex Fernin?, demande-t-il.
J'acquiesce. C'est bien moi. Alex Fernin, dix-sept ans, cheveux bruns, yeux marrons, maigrelet, pas forcément beau, et je passe mes journées entières devant la télévision au lieu d'étudier. En somme, je n'avais pas un avenir très brillant devant moi. Mais voilà, un mercredi après-midi j'ai reçu un coup de téléphone. Une organisation de scientifiques qui cherchaient un cobaye pour leur nouvelle invention. Et d'après eux j'étais la personne parfaite. Il y avait une belle somme à la clé, alors, sans hésiter, j'ai accepté.- Suivez-moi, m'ordonne l'homme.
J'obéis.
On entre dans la tour. C'est très peu éclairé. Il n'y a aucune fenêtre. Je me sens étouffé, pourtant je ne suis pas claustrophobe.
Nous passons dans plusieurs couloirs blancs, rappelant ceux d'un hôpital. Toutes les personnes que je croise ont une mine inquiétante.
Je ne saurais dire pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment.
- On est arrivé.
L'homme me montre une porte grise. Il l'ouvre, et nous pénétrons dans une vaste salle. Elle est peinte entièrement en bleu, et contrairement au reste du bâtiment, elle a deux fenêtres.
Je me sens un peu mieux.
- Je vous laisse, me dit l'homme.
Et il part. Je remarque qu'il ferme la porte à clés. Je suis enfermé.Pour passer le temps, j'observe plus attentivement l'endroit. Il y'a une télévision. Elle est petite, semble ancienne. Je m'attendais à mieux de la part de scientifiques. Je pensais leurs accessoires plus modernes.
- Bonjour! Excusez-moi de vous avoir fait attendre!
Je sursaute. Un homme est entré. Il est plus jovial que tous ceux que j'ai rencontrés jusqu'à maintenant. Un grand sourire éclaire son visage, il a un regard pétillant.
- Bonjour, je réponds.
- Je m'appelle Léon, se présente-t-il, toujours aussi chaleureux.
- Moi c'est...
- Je sais qui tu es.
Son regard se fait d'un coup plus sombre, son ton plus grave:
- Passons aux choses sérieuses.
Il sort un casque qu'il branche à la télévision.
- Qu'est ce que c'est?, il me demande.
- Heu... Un casque.
- Faux. C'est une invention formidable, grandiose.
Son regard pétille.
- Et tu sais à quoi elle sert?!
Je le regarde, un peu perdu. Comment pourrais-je le savoir?
- Elle sert à entrer dans le film qu'on visionne, répond-il à ma place. On prend la place du personnage principal, on partage ses angoisses, ses colères, tous ses sentiments. On voit ce qu'il voit. On entend ce qu'il entend. On ressent ce qu'il ressent... On est lui, le temps d'un film. C'est ce qu'on appelle la 5D.Je sens un frisson me parcourir. Un mélange d'excitation et de peur m'envahit.
- As tu des troubles psychologiques?, s'informe Léon.
- Non, je répond.
- Tu fais la différence entre un film et la réalité?
- Oui.
- Alors approche.
J'obéis. L'homme me lance un sourire confiant. Il pose le casque sur ma tête. Je sens mon cœur battre de plus en plus fort.
- Dans quelques secondes, tu perdras connaissance. Lorsque tu te réveilleras , tu seras Marc, un grand aventurier. Te sens-tu prêt?
- Oui.
Mon ton a beau être confiant, je ne le suis pas vraiment.
Léon appuie sur un bouton. Je l'entend me souhaiter "bonne chance" mais ne peux rien répondre, j'ai perdu connaissance.
Il est trop tard pour reculer à présent.
*****Merci d'avoir lu! N'hésitez pas à me donner vos avis!
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5D
Science FictionLa 5D. Une nouvelle invention. Le pouvoir de pénétrer dans le film qu'on visionne. Le pouvoir d'en être le héros. De voir ce qu'il voit. D'entendre ce qu'il entend. De ressentir ce qu'il ressent. Mais cette invention n'est elle pas dangereuse? À...