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Chapitre 3: Attaque surprise

   Je suis trempé. Leslie est à côté de moi. Elle est belle avec ses cheveux mouillés et ses grands yeux.
- Ça va, rien de cassé?, je demande.
- Rends-moi mon couteau, elle répond.
J'accepte.
À peine l'a t-elle récupéré qu'elle me donne un coup de pied dans le ventre. Je pousse un cri, tendis qu'elle s'explique:
- C'est pour m'avoir volé mon couteau.
Elle me donne aussitôt un autre coup,
- Et ça, c'est pour avoir failli nous tuer.
Je lui jette un regard noir.
- Et pour nous avoir fait évader, j'ai droit à quoi?
Elle rigole. J'hésite à la tuer, parce que sa réaction m'agace profondément. Mais d'un autre côté, elle est très belle quand elle rigole.
- Tu sais qui étaient ces types?, je me contente de demander.
Elle réfléchit quelques instants avant de répondre:
- À vrai dire, aucune idée. Mais je sais qu'ils sont à la recherche du temple perdu.
- Pourquoi?
- D'après eux il est empli de richesses.
- C'est sûrement vrai... Mais toi, pourquoi t'ont ils kidnappé? Qu'est ce que tu as à voir avec ça?
Leslie hausse les épaules, et répond sur le ton d'une évidence:
- J'en suis la gardienne.
- QU... QUOI?!
Je la regarde les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte.
- Mais alors... Tu sais où se trouve le temple!, je m'exclame.
- Bien sûre.
Je sens mon cœur battre dix fois plus fort.
- Leslie... Tu pourrais me le dire?
Sa réponse fuse, brisant tous mes espoirs:
- Hors de question.
- Pourquoi?
- Le temple renferme un bien trop grand secret pour que je laisse quelqu'un s'y aventurer.
Je la regarde. J'ignorais cela.
- Quel secret?
Leslie me fixe comme si j'étais le dernier des abrutis:
- Parce que tu penses que je vais te le dire?
Non, bien sûre qu'elle ne me dira rien. Je m'en doute. Mais un jour je parviendrais à tout lui faire raconter.
- Pourquoi tu n'es pas à ton temple alors?, je demande.
- Et pourquoi y serais-je?
- Pour le protéger. Imagine que des personnes s'y introduisent pendant que tu es là, à me parler.
- Personne ne sait où il se trouve... Du moins personne ne le savait.
Je hausse un sourcil, pour lui montrer ma perplexité.
- Il y a à peu près trois jours, un aventurier a mis la main sur un livre, m'explique-t-elle. Un livre qui donnait de nombreuses informations sur le temple. Je recherche justement cet homme.
- Ah bon...
- Dès que je le trouverais, je le tuerais.
Je déglutis.
- Tu n'es peut-être pas obligée d'être aussi radicale.
- Imagine qu'il découvre le secret, imagine qu'il le livre au monde entier!, s'exclame-t-elle, Alors, ce serait une catastrophe. Oui, la seule solution est de le tuer.
Puis, sur le ton de la conversation, elle ajoute:
- Et toi, pourquoi tu t'es fait enlever?
- Oh, ils pensaient que j'étais le fameux aventurier dont tu parlais.
Je n'ai pas eu le temps de trouver une meilleure raison. Étrangement, Leslie part dans un éclat de rire incontrôlable.
- Toi?! Mais il faudrait être idiot pour penser qu'une personne comme toi serait capable de mettre la main sur un ouvrage pareil!
Et elle rit de plus belle.

À vrai dire, c'est un peu vexant. Mais comme c'est soit ça, soit elle me tue, je ne vais pas chipoter.
Pendant qu'elle continue de rire, je passe discrètement ma main sur ma chemise. Le livre y est toujours caché. J'espère que Leslie ne tombera pas dessus.
C'est alors que cette dernière cesse de rire. Son regard devient sombre. Elle me murmure quelques mots, que je lis sur sa bouche plus que je ne les entends:
"Nous ne sommes pas seuls".
Je me tourne vivement.
Mais il est trop tard.
Un homme surgit hors des arbres. Il m'assène un crochet dans la joue, et un coup de genou dans le ventre. Il se tourne, sans doutes pour attaquer Leslie. Mais la jeune femme est déjà partie.
Je l'insulte de tous les noms dans ma tête. Quelle traîtresse! Elle m'abandonne à l'ennemi!
Alors que l'homme s'apprête à me porter un nouveau coup, j'esquive, et lui donne un coup de poing dans la face. Je profite de son léger instant de surprise pour lui en mettre un deuxième. Tout cela suivi d'un coup de pied bien placé. Il perd l'équilibre, et sous le coup, fait tomber un pistolet sur le sol.
Il était armé! Je ne m'en étais même pas rendu compte.
D'un geste rapide, je saisis le pistolet, et en braque le canon sur mon agresseur. On se regarde dans les yeux quelques secondes. Dans les miens, il y a de la détermination, dans les siens, de la peur.
Sans hésiter, je tire.