Frimousse et les blablabidules

Chapitre 5

« Bonjour, jeune lapin du monde extérieur. » Dit-elle. Sa voix correspondait parfaitement à son physique. Je pense qu'avec une voix aussi musicale, elle doit apprendre le chant. « Bon-bonjour... » Bredouillai-je malgré moi. La princesse avait l'air amusée. C'est alors que je vis que Citron s'était baissé bien bas, presque tapis, pour faire la révérence à mademoiselle. Je fis donc la révérence, moi aussi, mais avec moins d'exagération. J'ai repris ensuite la parole comme on se doit de le faire devant une princesse mais je suis tellement maladroit pour parler aux filles que je devais paraître ridicule. Au moins, j'aurais essayé ! « Enchanté de faire votre connaissance madame... Euh, mademoiselle... Quelle est votre n... prénom ?

_ Hi hi ! » Quel rire adorable ! « Je me prénomme Mandarine.

_ Mandarine... C'est vraiment magnifique !

_ Merci. » Enfin une phrase bien placée ! Mais, évidement, Citron le rabat-joie me chuchote : « Psst ! Ça sert à rien d'essayer de la draguer ! » Moi, je fais comme si je n'avais rien entendu et je continue : « Mais... Que je suis mal poli ! J'ai oublié de me présenter !

_ Ce n'est pas grave. Comment te prénommes-tu ? » Je me sens rougir, mais j'en fais abstraction. « Frimousse. Je m'appelle Frimousse ! » Elle approche alors son museau de mon oreille et me souffle : « As-tu rêvé avant de te retrouver sur l'édredon, là-bas ? » La question me paraît étrange, mais je réponds néanmoins, tout en chuchotant : « Oui...

_ C'est bien ce que je pensais... » Je crois avoir vu une lueur d'euphorie dans son regard, mais c'est passé tellement vite que je n'en suis pas sûr. Elle semble maintenant pensive et ne dit plus rien. « Hé, je suis toujours là, au cas où vous l'auriez oublié ! » Citron avait l'air vexé. « Oh, excuse-moi ! » Je l'ai dit en même temps que mademoiselle Mandarine et je me sens rougir de nouveau. Je crois que la couleur des joues de la princesse est devenue plus foncée, mais, là encore, je n'en suis pas sûr. « Aurais-tu l'obligeance d'attendre encore cinq minutes ?

_ Ou-oui, oui ! Bien sûr ! » Elle se retourne vers moi. « Rendez-vous, ce soir devant le château à 22 heures, sans faute.

_ J'y serai.

_ Ah ! Et n'en parle à personne !

_ Promis ! »