Chapitre 2

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Oh mais quel magnifique sourire que voilà Jane, j'espère qu'elle a apprécié ma petite blague du sceau ce matin. Je suis assez fier de cette blague, ça a dû bien la réveiller en tout cas. Elle s'énerve si facilement que cela en devient hilarant pour moi, franchement c'est juste prodigieux à quel point ça me donne le sourire de lui faire des petites crasses.

Jane est ma sœur jumelle débile, blonde et populaire. Tout le monde s'intéresse à elle alors qu'elle n'a rien d'intéressant, la seule chose potable chez elle c'est son physique. Je l'affirme, les blondes aux yeux bleus ça intéresse plein de monde. Bon c'est méchant comme je la décris, c'est pas une peste en réalité mais qu'est-ce qu'elle est clichée. Vraiment cette fille tourne autour des vêtements, du maquillage et des copines. Rien d'autres, ses notes sont médiocres, elle n'a pas le permis, et pour être à l'heure elle fait la belle devant des mecs du lycée pour qu'ils l'amènent avec leur voiture. Que dire de plus ? Je ne la déteste pas, pour les blagues que je teste c'est un cobaye remarquable, elle a exactement la réaction que j'attends et ça me réjouis au plus haut point. Non franchement fini de plaisanter, Jane est sympa quand elle veut, mais on s'adore pas non plus quoi. Je n'arrive pas à m'entendre avec elle, on est bien trop différent je pense, et son point de vue des choses m'ennuie, elle m'ennuie de son manque d'originalité, son caractère copié-collé de toute autre personne de notre société. Et tout ce qui m'ennuie ne m'intéresse pas.

Je me levais pour aller en classe quand soudain on me tapota l'épaule. Je me retournais et vis Matt, mon meilleur ami de toujours, un pianiste dragueur aux cheveux noir et au regard perçant. Il est s'habille toujours très classe et porte une belle barbe bien dessinée, si bien qu'à côté de lui je passe pour un gamin de huit ans. Il est tout mon opposé extérieurement, mais après notre première discussion je me suis juste dis "hey j'adore ce mec". Il est amusant en plus, franchement je n'imagine pas mieux que lui en meilleur pote. Je lui souris et me relevais :

- Ça va mec ? Lui demandais-je.

- Tranquille, avec qui vas-tu au bal de fin d'année ?

- Pfff... je ne sais pas, je pense personne.

- Oh arrête tes ânerie, après le bal on se déplace chez Clayton, si on n'est pas accompagné on n'entre pas, tu le sais très bien.

- Okey, okey... Mais et toi tu vas avec qui ?

- Hum... Ta soeur est libre ?

Mon regard changea soudainement en quelque chose de plus sérieux. Autant je ne m'entends pas super bien avec Jane, autant l'idée qu'un de mes potes la drague me met instinctivement en rogne. Je me comporte comme mon père je crois, mais je ne l'avouerai jamais à Jane, sinon elle va croire que je suis gentil. Matt remarqua ma variation soudaine d'émotion dans les yeux et secoua la main s'empressant de s'expliquer :

- Wow doucement, je ne la toucherai pas, c'est juste pour la fête de Clayton.

Je penchai la tête et regardai Matt avant de répondre un peu anxieux :

- Attends alors, je vais t'arranger le coup.

Je partis dans la classe de Jane et allais vers elle. Comme à son habitude elle rigolait avec ses copines en parlant de robe et de bal.

Si je devais boire un shot à chaque fois qu'il y avait un cliché autour d'elle...

Je lui tapotais gentiment l'épaule pour attirer son attention vers moi. Elle se tourna un peu distante et me questionna :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Viens au bal avec Matt.

- Ton pianiste beau gosse ?

- Exact.

- J'accepte si tu viens avec Jessica toi.

Ce qu'on a bien apprit Jane et moi, c'est qu'on n'a pas le temps pour le blabla inutile, on pose nos questions et on donne nos réponses, point, on n'ajoute rien et on se quitte jusqu'à la prochaine confrontation. De toute évidence ce n'est pas comme si cela nous plaisait de converser l'un avec l'autre, alors pourquoi perdre de notre temps pour du papotage inutile ?

Je levais les yeux vers la fille aux cheveux de jais et lui sourit pour la saluer. Elle rougit et me fit un timide signe de la main.

Je ne sais pas pourquoi, je sens déjà qu'elle va vite devenir embêtante la Jessica.

- Marché conclu.

Avant de partir je serrai Jane contre moi et lui ébouriffais les cheveux. Cela l'agace mais elle n'a qu'à accepter mon affection ou elle n'aura rien du tout. Je suis déjà gentil de faire ça, elle devrait mieux le prendre. De retour vers Matt je lui annonçais la nouvelle qui le fit sourire. Il me fit une tape dans le dos et nous retournâmes en cours.

Les cours étaient vraiment longs, je m'ennuyais mais j'avais toujours des résultats excellents. Je déteste écouter, et je ne connais aucune activité plus barbante que de prendre des notes, sérieusement réécrire ce que l'on entend en abrégeant par des mots-clés ? Vous me direz l'utilité s'il vous plaît. Mais pour faire ce que je veux dans ma vie je n'ai pas d'autre choix que de faire ces études.

Plus tard je veux devenir chirurgien, je veux sauver des vies puisque Dieu m'a fait doué en études. J'ai l'air d'un simple gamin à l'apparence mais je veux faire de grandes choses quand je serai adulte, quoi qu'on me dise je réussirai. L'ambition est la meilleure des armes à avoir sur soi dans la vie.

Les jours passaient et le bal de fin d'année approchait, on ramenait nos affaires chez nous, on vidait nos casiers et on se préparait pour l'été ainsi que pour le bal. On sentait ces grandes vacances arriver, le plaisir de la chaleur du soleil, le repos bien mérité. Plus aucun cours pendant trois longs mois et mille et une farce à faire à cette chère Jane. Voilà nos cours finis, il est temps pour ce bal d'avoir lieu.

Je descendais les escaliers quand soudain ma mère m'appela depuis le salon. J'allais donc d'où venait l'appel et vis Jane assise sur le canapé le regard sérieux ainsi que mes parents debout devant elle juste derrière la table-basse. Mon père me vit arriver et me dit calmement :

- Assis-toi Jett, on doit vous parler.

Je m'assieds à côté de Jane sans pour autant la coller, un peu stressé.

On va nous engueuler ? Ou bien les parents vont m'interdire de lui faire des blagues douteuses ? Oh punaise j'espère qu'on déménage pas. Ou bien Jane a finit par craqué et s'est plainte ? Non, pas possible, c'est pas son genre.

Je n'eu pas beaucoup de temps pour réfléchir car ma mère expliqua :

- Bon je ne vais pas tourner autour du pot, Jett, Jane, votre père et moi-même devons nous absenter pour un voyage d'affaire pendant six mois, nous avons longuement réfléchi et nous décidons de vous faire confiance pour garder la maison. Vous aurez 18 ans à la fin de cet été êt nous avons demandé à la voisine de venir vous voir en semaine pour savoir comment vous vous portez. Mais instaurons quelques règles : Je ne veux pas de fêtes et d'invités sans permission, Jett tu arrêteras tes blagues stupides le temps qu'on rentre, car si cela engendre un accident nous ne serons pas là pour amener l'un de vous deux aux urgences, et pour finir, je veux que vous m'appeliez au moins deux fois par semaines pour m'informer que vous êtes toujours en vie, c'est une belle occasion pour vous de nous prouvez que vous êtes des adultes responsables et de vous entre-aider comme un frère et une soeur. Est-ce bien compris?

Jane et moi eûmes la même réaction : On sauta sur nos pieds en criant de joie. S'ensuit ensuite nos discours envers nos parents sur le fait que oui on sera responsable et oui ils peuvent nous faire confiance, on les décevra pas.

Je vais donc passer une demi-année avec Jane, seul. Ça fait... bizarre, et je ne peux plus lui faire de blagues foireuses malheureusement. C'est vachement lourd ça, comment je vais faire pour me remonter le moral maintenant ? Avant je me délectais des réactions qu'elles avait à mes fourberies. Maintenant je ne pourrai plus rien lui faire le temps que mes parents seront absents.

Et en même temps les parents ont dit : C'est une belle occasion de nous entre-aider comme un frère et une soeur. Aider pour quoi ? On s'est jamais aidé et pourtant on a vécu comme tout le monde. Enfin, le temps nous le dira, ça m'étonnerai que les mots de mes parents restent sans valeur, je ne sais pas pourquoi mais je le pense. Des fois c'est étrange comme de simples phrases affectent le destin.

Jett et Jane Où les histoires vivent. Découvrez maintenant