3. "Reste avec nous..."

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        Que Liam se sente bizarre en étant complètement serein et libéré était une chose. Que Mélanie prenne soudainement feu en était une autre. Il ne comprenait pas le phénomène qu'il avait devant lui. Il ne savait pas comment réagir. Surtout que la jeune fille n'avait pas l'air de souffrir. Elle pleurait et paniquait en voyant les flammes sur elle, mais sa peau, ses vêtements ou ses cheveux ne brûlaient pas.


-Mélanie calme-toi, ça ne sert à rien de paniquer, sortit Liam d'un ton inhabituellement froid et sans vie.


          Il n'arrivait pas à être surpris par son brusque changement de caractère. Tout lui semblait naturel. Mais ce n'était pas le cas pour la rousse qui paniqua encore plus, ne reconnaissant plus le brun. En même temps, Liam avait un air impassible sur le visage, et ses yeux bleus semblaient briller dans la nuit.


-Q-qui es-tu...? Parvint-elle à murmurer.

-Liam Lamy, 17 ans.

-Non, ce n'est pas toi... Je ne te reconnais pas !! Arrête de mentir et de ressembler à quelqu'un d'autre ! S'enflamma-t-elle alors brusquement.


          Et alors que le brun avait un visage impassible depuis le début de la nuit, ses traits se contractèrent subitement, et il laissa éclater sa colère. Rien ne laissait prévoir ses émotions, il était devenu complètement imprévisible.


-Ce n'est pas parce que tu ne me reconnais pas que je ne suis pas moi. Qui es-tu pour savoir qui je suis d'ailleurs ? Tout ce monde qui pense me connaitre, qui se permet de me juger par rapport à ce que je laisse montrer de moi ! Toi aussi tu es comme ça alors ? Tu es comme tous les autres ? S'énerva-t-il alors.


          Il bouillonnait de l'intérieur. Il avait l'impression de ressentir de la rage, une colère complètement incontrôlée qui venait par vague et qui dévastait tout. Lui seul était à même de savoir qui il était. Et il ne s'était jamais autant senti lui-même qu'à cet instant, alors personne n'avait le droit de lui dire qu'il n'était pas lui. Ce qu'il ressentait en ce moment-même était prioritaire par rapport au reste. Plus rien n'avait d'importance.


-Ce n'est pas ce que je voulais dire... S'excusa Mélanie. On ne se connait que depuis quelques heures après tout, mais avec ton comportement et la crise de panique de tout à l'heure...

-Crise de panique ? Répéta-t-il, à nouveau calmement. Je me suis juste laisser emporter, comme c'est le cas pour toi maintenant. C'en devient même lassant. Tu ne pourrais pas arrêter de brûler trente secondes ?


          Il vit bien au visage de la rousse qu'elle était choquée. Elle ne l'avait sans doute pas cru aussi snobe et sûr de lui. Il y avait une seconde, il était sur le point d'exploser de rage, et maintenant il était de nouveau impassible, tel un océan qui venait de se déchaîner et qui retrouvait son calme habituel. C'était comme s'il ne s'était rien passé. Ce comportement fit peur à la jeune fille et elle s'enflamma encore plus, sous le visage blasé du brun. Ça commençait à l'exaspérer. Il commençait vraiment à faire nuit noire et le feu qu'elle dégageait était beaucoup trop voyant pour ses rétines. Il fallait l'éteindre, même si il n'y avait pas d'eau à proximité. Ses mains se levèrent alors presque automatiquement, et sans qu'il ne le remarque vraiment, il sentit du liquide pure se créer dans ses paumes, pour être ensuite relâché sur la jeune fille en face de lui. Il créait une grande quantité d'eau à partir de rien, mais ça ne l'étonnait même pas, sur le coup. Il n'arrivait pas à être surpris depuis le début de la nuit en fait.

L'espoir est la plus grande des folies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant