Juste Aux Portes

VI

Le crépitement du feu. Une douce chaleur. Mira ouvrit les yeux. Elle se trouvait enroulée dans une épaisse fourrure. Elle se redressa, observant l'endroit où elle se trouvait. C'était une petite caverne. Il y avait près d'elle un amas de fourrure, ainsi qu'un immense sac à dos en toile grossière. Le feu au centre répandait lumière et réconfort autour de lui.

Mira regarda l'extérieur sur lequel donnait une brèche. De la neige tombait à gros flocons, et le vent hurlait de rage. Mira prit son pendentif dans ses mains. La pierre polie luisait. Un instant, Mira crut apercevoir le visage endormi de Gren, mais un clignement d'yeux fit disparaître ce mirage. La jeune fille entendit des crissements de pas qui provenaient de la brèche. Un individu entra dans la caverne.

« Réveillée à temps pour le petit déjeuner, on dirait ! », lança joyeusement le nouvel arrivant.

Mira leva la tête. Devant elle se trouvait un homme qui mesurait dans les deux mètres cinquante de hauteur. Il lui sourit.

« Eh bien ? T'as jamais vu un cinnate de ta vie ou quoi ? »

Mira secoua la tête en signe de dénégation.

« Ah ces humains, soupira-t-il, toujours aussi bizarres. »

Voyant la tête étonnée de la jeune fille, le géant rit très fort.

« Je plaisantais ! Ne sois pas timide. C'est quoi ton nom ?

Mi...Mira.

Mira ? C'est un nom d'humain ça ? Ça sonne sirène je dirais. »

Mira fit un sourire d'incompréhension.

« Pas très causante, hein ? Ça doit être l'altitude. Après manger ça ira mieux. »

Le cinnate sortit du sac à dos une espèce de poisson séché, comme Mira n'en avait jamais vu de semblable dans les livres d'école. Le géant mit le poisson dans une casserole qu'il avait remplie de neige et tint le tout au-dessus des flammes. Bientôt, le contenu de la casserole se mit à bouillir.

« Au fait, je m'appelle Oreste », dit le géant.

Oreste trouva deux assiettes creuses dans son sac puis saisit le poisson, le coupa en deux de ses gros doigts, puis répartit les morceaux dans les récipients.

« Bon ap' ! lança-t-il.

Merci, vous aussi.

Tu peux me tutoyer tu sais, ma petite.

D'a... D'accord. »

Oreste éclata une fois de plus de rire, puis plongea les doigts dans son assiette, s'empiffrant gloutonnement. Mira, affamée, essaya d'arracher un bout de poisson brûlant, mais se résolut à attendre qu'il refroidisse.