La sonnerie retentit, annonçant notre entrée en classe. Je manque de me faire bousculer par plusieurs personnes qui, sans doute, n'ont pas fait attention à moi, peut-être trop pressées de débuter le cours. Être petite n'est pas facile tous les jours.
Enfin, cela n'a pas d'importance. Je m'assois dans le fond de la salle en prenant le soin de laisser une place entre la fenêtre et moi. Je sais qu'Ymir aime regarder au dehors lorsque le cours l'ennui, ce qui d'ailleurs, arrive plutôt fréquemment.
La voilà justement qui s'avance, me surplombant de toute sa hauteur, ne m'adressant pas même un regard.
Je souris.
Elle ne me regarde que très rarement dans les yeux, pourtant elle ne me quitte jamais du regard... Me faisant me sentir en sécurité en sa présence.
-Pourquoi tu souris comme une abrutie ? Me demande la concernée aussi délicatement qu'à son habitude.
-Je souris car je pense à notre relation. C'est vrai Ymir, tu me protèges constamment mais tu ne m'as jamais dit Pourquoi exactement. Cela dit, c'est agréable de se sentir en sécurité lorsque tu es à mes côtés !
-Mademoiselle Lenz ! Cessez de perturber le cours ! Me lance le professeur.
-Oh Oui. Excusez moi Monsieur.
Je sens mes joues chauffer, oh non, je me suis faite remarquer !Soudain, je vois une feuille déchirée glisser sous mon nez.
"On peut peut-être communiquer de cette façon ?"
Je tourne la tête dans la direction d'Ymir regardant par la fenêtre, essayant probablement d'être discrète.
Elle est mignonne.
Je décide de me mettre à écrire.
"C'est vrai ! Alors, explique moi pourquoi tu me protèges tant Ymir."
Je lui fais glisser le papier, observant sa réaction du coin de l'œil. Elle fronce les sourcils, je sais qu'elle n'aime pas tellement avoir des discussions sérieuses mais cette fois-ci c'est elle qui l'a demandé. Ses doigts viennent agripper un stylo qui, lui, glisse sur la feuille laissant derrière des traces qui deviendront bientôt des mots.
Elle semble s'appliquer, ses sourcils toujours froncés et le bout de page se remplissant rapidement.
"Je suppose que je te dois au moins des explications. Comme tu le sais, je n'ai pas de famille. Je pense qu'inconsciemment je rejette une certaine forme d'affection sur toi car tu es petite, gentille, attentionnée... Ce que je ne suis pas censée être. Je pense que notre différence nous a rassemblées. Ou peut-être que ce que je t'écris depuis le début n'est que du baratin pour espérer que tu arrêtes de me poser ces questions."
Je la regarde. Elle me tire la langue en me faisant un clin d'œil provocateur l'air de dire "Tu ne me connais pas et tu ne me connaîtras jamais !" Mais je sais que ce n'est qu'une façade.
Elle ne changera donc jamais...
Mais je ne pense pas pour autant que ce soit peine perdue ! Je suis persuadée qu'un jour Ymir acceptera de se dévoiler et de se confier à moi.Connie a dit que c'était une perte de temps d'essayer de la comprendre... Armin lui, m'a dit qu'il n'avait jamais réussi à la cerner... Quant à Mikasa, elle ne se préoccupe de personne d'autre qu'Eren... Mais moi non plus je ne sais pas grand chose au sujet de ma grande brune, pourtant je ne cesse pas de croire en elle.
Je dois lui faire savoir que je suis de son côté, que je lui fais confiance !
"Ymir, peu importe ce que tu me caches, je serai toujours avec toi."
Le papier glisse jusqu'à sa destination.
Ma protectrice l'attrape, le lit.J'aperçois une lueur dans son regard, une lueur que je n'avais rencontrée qu'à de très rares reprises. Une pointe de rouge vient tinter ses joues lorsqu'elle écrit sa réponse.
J'ai l'impression qu'Ymir s'adoucit lorsqu'elle écrit. Peut-être que les mots que l'on dit lui semblent plus amers que ceux que l'on écrit.
L'espèce de chiffon sur lequel nous échangeons est d'abord emprisonné entre ses doigts, puis, reprend le même chemin une énième fois sur le bois de notre table.
Je l'attrape, l'ouvre aussi délicatement que possible.
"Merci, Historia."
Ce simple mot "merci" veut tant dire venant d'Ymir, je sais qu'elle le pense et ça me touche qu'elle me le dise, enfin me l'écrive.
Et l'emploi de mon véritable prénom qu'elle seule connaît signifie que j'ai été vraie avec elle, elle sait qu'elle peut l'être également avec moi.
Un autre bout de cahier déchiré puis plié roule désormais jusqu'à moi.
Qu'avait elle à ajouter ?
"Je te protégerai toujours Historia, peu importe la raison des mes actes, chacun d'entre eux est fait pour me permettre de passer plus de temps à tes côtés. Peu importe mon absence de nom et peu importe celui que tu es contrainte de porter. Je te protégerai aussi longtemps que tu seras avec moi."
Ymir... Je la regarde, ses yeux sont toujours rivés sur le bout de papier, son regard semble bloqué. Ses poings sont fermés démontrant tout ce qu'elle contient à l'intérieur. Je sais qu'il est très douloureux pour elle d'exprimer ce qu'elle ressent.
Ma petite main vient doucement décoller la sienne bien trop serrée et se glisser à l'intérieur. Son regard vient rencontrer le miens et je la sens se détendre petit à petit.
Je lui souris et elle me le rend.
La sonnerie retentit, nous annonçant la fin de ce moment mais le début d'un autre. Nous nous levons main dans la main, marchons côte à côte et sortons de cette salle qui, le temps d'une heure, semblait nous appartenir.
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Voilà, mon premier OS !
Merci beaucoup de l'avoir lu, n'hésitez pas à me donner votre avis surtout ! Je ne veux que pouvoir faire mieux au fil du temps ! ^^J'espère que ce recueil vous plaira !
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Recueil d'OS YumiKuri
FanfictionVoici, comme l'indique le titre, un recueil de One Shots consacré au YumiKuri (relation entre Ymir et Christa) dans Shingeki No Kyojin. ⚠️Je tiens à préciser qu'il risque d'y avoir du spoil qui ne sera pas indiqué en début d'OS. Il faut avoir vu l'...